1er décembre, Marche pour la Révolution fiscale • La mobilisation s’amplifie !
Les appels de soutien à la marche du 1er décembre se multiplient
Cent personnalités ont signé un texte d’appel à la marche pour la Révolution Fiscale, la taxation du capital et l’annulation de la hausse de la TVA. Ils et elles sont connu(e)s pour leur engagement syndical, altermondialiste, féministe, écologiste, associatif en faveur des migrants, des droits de l’homme des chômeurs et précaires ou du service public. Ils ou elles sont journalistes, universitaires, chercheurs, économistes, magistrats, artistes, sociologues, historiens, philosophes ou dirigeants de SCOP.
Parmi cette centaine de noms on retiendra ceux de Paul Ariès, Gérard Aschieri, Bernard Cassen, Jacques Généreux, Didier Porte, Yvan le Bolloch, Ridan, Susan George, David Flacher, Jean-Michel Harribey, Michel Husson, Pierre Khalfa, Frédéric Lebaron, La Parisienne Libérée, Christiane Marty, Xavier Mathieu, Claude et Simone Mazauric, le réalisateur Gilles Perret, Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot, Caroline Mecary, Henri Pena-Ruiz, François Ruffin, Lucien Sève ou encore Evelyne Sire-Marin.
Cet appel s’ajoute à d’autres thématiques comme ceux de la culture, du monde agricole, des écosocialistes, des économistes, des internationaux ou encore des syndicalistes qui a dépassé aujourd’hui les 1000 signataires.
Côté organisations politiques, le NPA, Lutte Ouvrière et le M’Pep appellent désormais à la marche, rejoignant ainsi les organisations du Front de Gauche et Lutte Ouvrière.
Les militants se mobilisent dans toute la France
Une centaine de cars sont mobilisés pour acheminer les militants vers Paris.
Des départs sont notamment prévus de Lille, Grenoble, Strasbourg, Clermont Ferrand, Besançon…
Déroulé de la marche
Le départ de la marche aura lieu à 13h30 Place d’Italie
Le carré de tête se mettra en place sur le Boulevard de l’Hôpital.
La marche se dirigera vers Bercy et rejoindra la place Bernstein, où des prises de paroles auront lieu à partir de 16h (Jean-Luc Mélenchon et des dirigeants du Front de Gauche, du NPA, de Lutte Ouvrière ainsi que des responsables syndicaux.)
Le parcours et le déroulé des prises de paroles seront précisés ultérieurement
Communiqué du Parti de Gauche • Baisse du chômage : la hausse continue !
La multiplication des contrats aidés permet au gouvernement de faire baisser le nombre de chômeurs de catégorie A. C’est l’arbre qui cache la forêt.
En fait, ce sont 40 000 personnes qui se sont inscrites à Pôle emploi en octobre. Le gouvernement veut faire croire que la baisse est entamée, il n’en est rien ! Il ne peut en être autrement vu les politiques d’austérité menées et les plans sociaux qui se multiplient.
La hausse généralisée de la TVA au 1er janvier aggravera encore la situation en frappant la consommation populaire. Il est temps d’aller marcher le 1er décembre pour une révolution fiscale, seule à même de relancer l’activité et de créer des emplois.
L’exclusion des familles roms: le gouvernement persiste
Le 27 novembre au matin, la police a évacué le bidonville de Saint-Ouen dans lequel plus de 800 personnes étaient installées. Aucun diagnostic social sérieux n’a été réalisé avant l’intervention policière. Aucune proposition d’hébergement adaptée n’a été proposée aux familles qui se retrouvent, de fait, à la rue avec leurs enfants.
Malgré les très nombreuses interpellations associatives, syndicales et politiques, le gouvernement persiste. Nous pourrions évoquer également l’évacuation, hier encore, d’un camp de Rroms à Nice. Un COMBLE ! Quand le soir même, les Solfériniens organisent un meeting intitulé « Défendre la République contre les extrémismes et le racisme » avec entre autre guest star le ministre de l’intérieur, Manuel Valls, celui là même qui tint des propos racistes à l’encontre des Rroms et qui perpétue les politiques de Sarkozy.
Le Parti de Gauche affirme de nouveau son soutien aux victimes de cette abominable stratégie ainsi qu’aux associations et organisations syndicales mobilisées à leurs côtés.
L’Etat n’a pas vocation à mener une politique discriminatoire à l’encontre des Rroms. Aussi, nous exigeons que le gouvernement cesse de s’opposer à la bonne intégration sociale des ressortissants européens de la communauté rom.
Défendre la République contre les extrémismes et le racisme impose une tout autre politique, et notamment la levée des restrictions d’accès à l’emploi concernant les ressortissants bulgares et roumains et l’application stricte du droit à l’habitat, à l’accès aux soins et à la scolarisation des enfants.
Appel de 100 personnalités à la marche du 1er décembre, Contre l’injustice fiscale et sociale, pour une révolution fiscale, la taxation du capital et l’annulation de la hausse de la TVA
L’injustice fiscale et sociale qui frappe notre pays est insupportable. Cette politique continue à entraîner le pays dans la stagnation économique, elle amène toujours plus de chômage et de licenciements. Après Sarkozy, elle aggrave l’injustice fiscale en augmentant les impôts pour la grande majorité de la population tout en multipliant les cadeaux au patronat et en continuant la destruction des services publics et de la protection sociale. C’est inacceptable et cela bafoue le principe républicain d’un impôt juste. La hausse de la TVA prévue le 1er janvier en est l’exemple le plus scandaleux puisque prévue pour pallier une partie des 20 MDS d’Euros accordés au patronat sans aucune conditionnalité. La colère populaire contre les conséquences de l’austérité est juste et légitime. La droite, le Medef, l’extrême droite essaient aujourd’hui de la dévoyer. Leurs objectifs n’ont rien à voir avec les intérêts du peuple : il ne faut pas les laisser faire.
Il est temps de réagir. C’est pourquoi nous nous joignons à l’appel à la grande marche du dimanche 1er décembre à Paris pour une révolution fiscale, la taxation du capital et l’annulation de la hausse de la TVA . Cette marche, qui partira de Place d’Italie, se dirigera vers le « portique » de Bercy, symbole de la politique du gouvernement Ayrault, plus favorable au Medef et à la finance qu’aux salariés et à la grande masse de la population.
Cette manifestation aura lieu également au moment du vote du budget d’austérité auquel nous nous opposons et sur lequel nous appelons tous les parlementaires élus en juin 2012 pour faire une autre politique à voter non.
Il est temps pour ceux qui ont voulu la défaite de Nicolas Sarkozy, et enragent de voir sa politique continuer à être appliquée, de se mobiliser le plus largement possible dans l’unité la plus large afin d’imposer d’autres choix.
Les 100 premiers signataires :
Paul Aries, rédacteur en chef du mensuel les Z’indigné(e)s.
Gerard Aschieri, syndicaliste
Marc ASTASIE, Secrétaire Général CGT Pénitentiaire
Pierre Aucouturier Professeur des Universités – Praticien Hospitalier Université Pierre et Marie Curie
Ana Azaria, Présidente de Femmes Egalité
Richard Benarous, Directeur scientifique Biotechnologie
Nicolas Bénies, économiste
Alain Bihr, sociologue
Dr Hervé BOKOBZA, Psychiatre
Françoise Bonthoux, Professeur Emérite des Universités
Lionel Burriello, secrétaire général de la CGT Arcelor-Mittal
Bernard Cassen, Secrétaire général de Mémoire des luttes.
Alain CHABERT Psychiatre hospitalier, syndicaliste
Jean Chey: paysan syndicaliste, secrétaire national du MODEF
Xavier Compain , syndicaliste paysan,ancien président national du modef .
Jacques Cossart, Économiste
Pierre COURS-SALIES, Professeur émérite en sociologie
Claude Debons, syndicaliste
Del Volgo Gérard, compositeur.
Angélique Debruyne, syndicaliste sodimedical
Bernard Defaix, Convergence nationales des collectifs de défense et de développement des Services Publics
Sophie de Larochefoucauld, comédienne
Louis Dilasser ex secrétaire général du SYAC CGT Syndicat National du Ministère de l’Agriculture de l’Agroalimentaire et de la forêt et des établissement publics.
Cédric Durand universitaire
Txetx Etcheverry, Militant altermondialiste, Bayonne
Nathalie Ethuin, Maitre de conférences science politique
Guillaume Etiévant, économiste
Michèle Fernandez Musicienne
Pascale Feutrier, écrivain
David Flacher, économiste atteré membre d’Utopia
Jean-Pierre Fourré, ancien vice président de l’Assemblée nationale, député
honoraire et gérant des Editions de Matignon.
Hélène Franco magistrate syndicaliste
Bernard Friot, économiste
Claudine Galea, écrivain
William Gasparini, professeur université Strasbourg, sociologie du sport
Elisabeth Gauthier, Transform
Bertrand Geay, professeur de science politique à l’Université de Picardie
Susan George, écrivain
Jacques Généreux, économiste
Karl Ghazi, responsable syndical commerce
Jeannette Habel, politologue, universitaire
Jean-Marie Harribey, économiste
Michel Husson, Economiste
Marianne Journiac, syndicaliste CGT APHP
Patrick kamenka journaliste syndicaliste snj cgt.
Medhi Kemoune syndicaliste Air France
Razmig Keucheyan, maître de conférences en sociologie, Paris-Sorbonne (Paris IV).
Pierre Khalfa, fondation Copernic
Stathis Kouvélakis, universitaire, King’s College Londres.
Frédéric Lebaron, sociologue
François Lanthéaume universitaire
La Parisienne Libérée, chanteuse
Anne Leclerc, éducatrice syndicaliste
Patrick Le Hyaric directeur de L Humanite
Matthieu Le Quang, Politologue.
Laurent Lévy, essayiste’
François Longérinas, journaliste, dirigeant de SCOP
Henri Maler, retraité de l’Education Nationale
Marc Mangenot, économiste Fondation Copernic
Roger Martelli, Directeur de la rédaction de Regards
Jean-Pierre Martin, psychiatre
Christiane Marty, féministe, membre du Conseil scientifique d’ATTAC
Xavier Mathieu, CGT ex Conti
Gérard Mauger, Sociologue, Directeur de recherches émérite CNRS.
Claude et Simone MAZAURIC, Professeurs émérites des universités
Caroline MECARY, avocate, Fondation Copernic
Claude Michel syndicaliste culture
Didier Minot, militant associatif, fondateur du Réseau des écoles de citoyens (RéCit)
Corinne Morel Darleux, membre de la Fondation Copernic
François Morin, économiste
Josiane Nervi Maitre de conférences en mathématiques Université de Starsbourg.
Jean ORTIZ, Universitaire
Henri Péna-Ruiz, philosophe et écrivain
Jean-René PENDARIES, sociologue
Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot, sociologues
Louis Pinto, sociologue, Directeur de recherches CNRS
Gilles Raveaud, économiste (Alternatives économiques)
David Ricatte syndicaliste Air France
Rosemay Rousseau, Syndicaliste USAP CGT
François Ruffin, journaliste
Luc Schaffauser, syndicaliste, responsable national
Philippe SCHEPENS, professeur à l’université de Franche-Comté
Jean-Paul Scot, historien
Lucien Sève, philosophe.
Evelyne Sire-Marin, magistrate, syndicaliste
Pierre Somme syndicaliste Conti
Mylène Stambouli, avocate, militante des Droits de l’Homme
Philippe Sultan, haut fonctionnaire
Jean-François Téaldi, journaliste, syndicaliste audiovisuel public »
Jean-Pierre Terrail, sociologue
Bernard Teper Journal Respublicae
Christian Topalov Directeur de recherche EHESS
Catherine Tricot, architecte
Boris VALENTIN, Professeur en archéologie.
Céline Verzelletti, responsable syndicale
Stephane Veyer, dirigeant de SCOP
Louis Weber Coordinateur de la rédaction de la revue Savoir/Agir
Serge Wolikow, historien, professeur émérite des Universités,
Malika Zediri militante association chômeurs et précaire
L’appel de Pierre Laurent
Gauche Anticapitaliste
Le Front de Gauche appelle à une marche le 1er décembre
Appel des syndicalistes à la marche du 1er décembre
Appel des Français de l’étranger pour la Marche du Ier décembre et la révolution fiscale
Appel d’écosocialistes à une révolution fiscale
Lutte ouvrière appelle à manifester avec le front de gauche dimanche
Unions départementales des Hauts-de-Seine, Val-de-Marne et Essonne, les branches Finances, FILPAC…
Appels de syndicalistes. Près de 700 signataires ont déjà signé en 6 jours. Ils sont issus de la totalité des organisations syndicales et de nombreuses entreprises et secteurs en lutte comme Air France, PSA, Sodimedical, Fralib, les Conti, l’enseignement, la santé etc…
Appel de Syriza Paris : en France ou en Grèce, même combat!
NPA : toutes et tous ensemble le 1er décembre !
AGAUREPS-Prométhée.
Front de Gauche 94 marche pour la taxation du capital et l’annulation de la hausse de la TVA
Avec Yvan le Bolloch, Ridan et Didier Porte, marchons le 1er décembre !
Appel du monde de l’agriculture à la marche du 1er décembre pour une révolution fiscale
Appel du monde de la culture pour le 1er décembre
Militants politiques, syndicalistes, associatifs, travailleurs et usagers des transports, nous militons activement pour une Révolution fiscale
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François Hollande va recevoir le fossoyeur du Tchad
Francçois Hollande recevra début décembre Idriss Deby le fossoyeur du Tchad, dont les méfaits sont en train de conduire le pays à un délitement de l’Etat au profit de son clan et de l’islamisme. Idriss Deby profite du soutien de François Hollande pour détruire toute opposition politique en emprisonnant et en menaçant sans aucune justification, pour museler la presse, allant même jusqu’à détruire les installations des journaux, en poursuivant et en achetant des syndicalistes et des défenseurs des droits humains.
Tel est l’homme que soutient François Hollande, otage qu’il est de la défense des intérêts de l’impérialisme français en Afrique qui l’entrainent dans un nouveau cycle d’interventions. Car l’armée clanique des Bideyat se comporte en armée mercenaire au service des dictateurs en intervenant, depuis qu’elle est au pouvoir, dans plusieurs pays de la sous-région avec la caution plus ou moins officielle de Paris. Une armée violente, détruisant les hommes, laissant des veuves sans ressources et abandonnant les blessés sans soins, cassant le matériel au bout de six mois par négligence et absence de maintenance, au grand profit des pourvoyeurs français en particulier. Un clan et une armée qui consomment l’essentiel des ressources du pétrole : dix ans d’exploitation, dix ans de détournements, le fonds de réserve pour les générations futures capturé un an après sa création.
Les engagements militaires du Tchad ne profitent qu’à Deby et le gouvernement français coopère avec un homme pas un Etat. Un homme qui ruine les finances publiques, avantage les entreprises de sa famille, de son grand frère en particulier, et leur donne des monopoles économiques sur l’essentiel des besoins de base avec pour conséquence le coût de la vie le plus élevé d’Afrique après celui de l’Angola. Un homme qui construit certes quelques beaux carrefours à N’Djamena, tant vantés par ses thuriféraires, mais qui détruit les services de santé et d’éducation du peuple, un homme qui détruit l’espérance.
Un homme qui laisse le lac Tchad s’assécher et qui bloque tous les projets pour empêcher cette catastrophe écologique.
Un homme qui facilite l’implantation de l’islamisme le plus rétrograde chez les fidèles musulmans au point d’organiser il y a environ un an le premier congrès salafiste sur le sol africain ; un homme qui facilite l’islamisation des populations chrétiennes du sud tchadien moyennant la construction d’une profusion de mosquées et la distribution généreuse de subsides.
Tel est l’homme que vous allez recevoir Monsieur le Président François Hollande pour notre grande honte, tel est l’homme dont vous ne contredirez pas les desseins de vassalisation de la Centrafrique, car ce n’est évidemment pas en frappant fort et en partant vite que l’armée française contribuera à rendre sa dignité au peuple centrafricain face au grand manipulateur de la Seleka.
Le Parti de gauche appelle l’opposition tchadienne à taire ses dissensions et à se constituer en un front uni de résistance contre le fossoyeur de son pays.
Le Parti de gauche appelle François Hollande à se ressaisir en cessant de soutenir Idriss Deby et en facilitant une évolution rapide et sous contrôle international de la situation dans ce pays au peuple courageux et martyr.
Constater le besoin de l’impôt pour y consentir
Contre un régime fiscal qui « ne cesse de creuser les inégalités au lieu d’opérer un juste partage des richesses », et contre « la désagrégation du consentement à l’impôt », Raquel Garrido et Clément Sénéchal (Parti de gauche) défendent la marche organisée par le Front de gauche le 1er décembre, « une méthode permettant de sortir par le haut de cette période de tension, et de retrouver l’impulsion positive de la Révolution Française ».
Le projet de loi de finances 2014 a été adoptée la semaine dernière à l’Assemblée. Il prévoit des coupes d’environ 15 milliards d’euros dans le budget de l’État, dont 10 milliards pour les services publics. Il arrive à un moment où le consentement à l’impôt se délite à grande vitesse. Jusqu’à présent, face à la caricature et l’opportunisme des partisans du zéro impôt, le principe de légitimité de l’impôt tenait bon. Cependant, le gouvernement a petit à petit creusé la tombe de cette légitimité fiscale et enclenché un processus de véritable désagrégation du consentement à l’impôt. Déjà, avec la capitulation face aux « pigeons » à propos de la taxe sur les plus-values de cession, la détermination de l’impôt est spectaculairement devenu le domaine réservé d’intérêts catégoriels organisés, capables de financer à grands coups de com’ leur dérobade aux velléités du pouvoir en place, censé exprimer la volonté générale. Le trouble s’est accentué lorsque le ministre du budget, Jérôme Cahuzac, prétendait le 7 janvier 2013 que la grande réforme fiscale de gauche « était faite », alors qu’il n’en était rien encore et qu’il n’en serait donc jamais rien. Lorsque l’on a apprit que celui-là même dissimulait ses avoirs à l’étranger quand il demandait, en toute « rigueur », au contribuable français de consentir à « plus d’efforts », on était au bord de la rupture. Puis, un vaste crédit d’impôt de 20 milliards d’euros a été indistinctement accordé aux entreprises du pays – McDonald’s compris – sans contrepartie sociale ou écologique d’aucune sorte, simplement pour appâter les grands actionnaires et complaire aux agences de notations inventées pour imposer leur discipline. Même dans la « majorité présidentielle », des voix s’élevaient pour questionner la destination des fonds.
Payer la dette ? Faire des cadeaux au CAC 40 ? Est-il vraiment nécessaire de prélever l’impôt pour des telles mesures ? Cette question, qui est rarement posée avec précision tant le financement de l’Etat social est une évidence qui pré-légitime globalement les contributions fiscales de chacun, est désormais au centre d’un grand débat national. Après des années de non-débat (l’Assemblée nationale a elle-même des pouvoirs extrêmement limités en la matière), les Français semblent se souvenir de leur histoire longue. Déjà, en 1789, l’article 14 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen proclamait que « les citoyens ont le droit de constater, par eux-mêmes ou par leurs représentants, la nécessité de la contribution publique, de la consentir librement, d’en suivre l’emploi, et d’en déterminer la quotité, l’assiette, le recouvrement et la durée ».
Ainsi, le libre consentement à l’impôt est précédé, nécessairement, du constat de sa nécessité.
On peut dire que l’impôt comporte en fait trois dimensions essentielles. La première, une dimension éthique, de l’ordre de la morale personnelle : il requiert un geste de partage absolu du citoyen. La seconde, une dimension sociale : progressif et redistributif, il finance un certain nombre de filets sociaux afin d’empêcher l’exclusion définitive des membres fragilisés de la société, quelles que soient les difficultés qui les frappent, signalant par là notre irréductible interdépendance commune. En redistribuant la plus-value créée par les salariés et captée par les propriétaires (du capital et des outils de production), il assure par ailleurs une circulation des richesses collectives dont le marché seul serait incapable et répare les inégalités qui nous divisent ; il est ainsi le prisme où s’ajuste la lutte des classes. La troisième enfin, une dimension politique : l’impôt fournit une assise matérielle à l’ensemble des lois qui s’appliquent sans distinction à l’ensemble de la communauté légale, empêchant le texte démocratique de sombrer totalement dans les mirages de la pétition de principe. Par les institutions politiques et les fonctions régaliennes qu’il finance, il donne vie à la souveraineté populaire, lui arroge le pouvoir de modeler concrètement la texture du monde dans lequel vivent ses dépositaires. L’impôt, chiffre de la loi et force du droit.
C’est dire à quel point l’impôt constitue le nerf de la République. C’est dire aussi combien le non consentement à l’impôt contient la menace d’une crise de régime, incertaine lacune de l’Histoire d’où le pire comme le meilleur peuvent surgir. La proposition de Marche pour la Révolution fiscale, le 1er décembre, est une méthode permettant de sortir par le haut de cette période de tension, et de retrouver l’impulsion positive de la Révolution Française. C’est l’occasion pour chacun de participer au constat des nécessités, pour exercer pleinement son pouvoir citoyen. Car quel est le constat actuel ?
D’abord, nous ne sommes plus égaux devant le paiement de l’impôt. Les classes dominantes ne cessent d’y échapper depuis des décennies. D’un côté ceux qui, conseillés par tout un bataillon de professions spécialisées dans le contournement de l’esprit des lois (avocats fiscalistes, conseillers financiers, etc.), pratiquent l’évasion fiscale à tous crins : de 60 à 80 milliards par an sont ainsi dissimulés chaque année à la République dans les paradis fiscaux. De l’autre, ceux qui pratiquent directement la négociation fiscale avec les services de l’État : « Toutes les fortunes de France négocient leurs impôts, vous le savez parfaitement » annonçait très sérieusement l’ancien conseiller spécial de l’Élysée, Henri Guaino, le 3 janvier 2013, à la télévision.
Ensuite, la destination de nos impôts pose problème : la majeure partie ne sert en effet plus à alimenter de grands investissements ou améliorer la qualité de services publics, mais à rétribuer une dette publique due pour une large part au sauvetage des banques privées « too big to fail » en 2008, qui s’étaient rendues coupable de spéculer avec l’argent de tous pour enrichir quelques-uns. Or ni le système bancaire ni la structure des marchés financiers n’ont été réellement réformés, et nous continuons à payer des impôts qui couvrent en réalité les risques inconsidérés pris par la classe professionnelle des cupides. Par ailleurs, cette dette que nous remboursons avec nos impôts se trouve évidemment assortie d’intérêts ; qui donc en sont les créanciers ? Pour la majorité, ces mêmes grandes banques, grands assureurs, fonds de pension et fonds souverains, d’un mot : l’oligarchie internationale. La dette française est ainsi détenue à plus de 65% par des non-résidents, c’est-à-dire par des marchés financiers bien plus exposés aux aléas conjoncturels de la spéculation qu’ils ne le sont aux lois d’une volonté générale déterminée. En fait, nos impôts alimentent un vaste business financier au lieu d’assurer le fonctionnement de la République.
Il faut aussi se demander si l’impôt est encore librement consenti lorsque c’est une instance non élue, la Commission européenne, qui fixe les grands arbitrages budgétaires du pays. En vertu du TSCG que François Hollande s’était promis de renégocier, notre destin fiscal nous échappe aujourd’hui largement. Les États doivent par exemple communiquer leur budget le 15 octobre, la Commission doit rendre son avis avant la fin novembre et peut en demander la révision; sorte de droit de véto budgétaire, en somme. Bien qu’elle ait obtenue une réforme des retraites dont le candidat Hollande n’avait pourtant jamais fait mention durant sa campagne, la Commission ne s’est en l’occurrence pas privée de chaudes remontrances cette année. La règle d’or impose par ailleurs que le budget soit toujours en équilibre alors qu’un budget en déséquilibre est aujourd’hui nécessaire pour relancer l’activité économique par la transition écologique des modes de production. Peu à peu dépourvu de ses prérogatives budgétaires, l’État ressemble de fait moins à une République qu’à un protectorat soumis à un pouvoir autoritaire.
Deux gouttes d’eau, enfin. D’abord, l’écotaxe, qui en plus d’être injuste, absurde et inefficace, a été ficelée de telle manière que pour la première fois depuis la Révolution ce soit une société privée (Ecomouv’) qui soit chargée de percevoir l’impôt – prélevant au passage une obole de 20 % (!) : retour des fermiers généraux, ni plus ni moins. Ensuite, la hausse de la TVA (de 7 à 10 % pour le taux intermédiaire, et de 19,6 à 20 % pour le taux normal, ce qui correspond à environ 6 milliards d’euros prélevés sur la demande) apparaît comme parfaitement cynique dans un contexte de récession économique : impôt non progressif, elle frappe plus lourdement les foyers modestes (8% du revenu des 10% des ménages les plus pauvres) que les riches (à peine 3% des 10% des ménages les plus aisés), grevant ainsi les dépenses courantes, détériorant un peu plus le cours de la vie quotidienne. François Hollande et le PS eux-mêmes n’étaient-ils d’ailleurs pas vent debout contre cette mesure votée par l’UMP, allant même jusqu’à la supprimer dès juillet 2012 ?
Par bien des aspects, notre système fiscal contredit donc l’article 14 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen. Plus que jamais favorable à la rente du capital accumulé, le régime fiscal ne cesse de creuser les inégalités au lieu d’opérer un juste partage des richesses. Depuis la crise des subprimes, une ponction systématique est organisée entre les mains du peuple au profit des banques et de la finance.
La seule limite à cette redistribution à l’envers, c’est …….lire la suite sur le blog de Médiapart (gratuit)
La ligne Bleue
« Ethique » : (adjectif) qui concerne la morale.
Certains, parmi vous, ont sans doute vu « La ligne verte » ou « La ligne rouge ». Chaque fois il est questions d’hommes qui, portés par un groupe ou les désirs d’une hiérarchie, buttent sur une question essentielle : l’éthique. Dans l’un, « la ligne verte », les matons d’une prison n’arrivent pas à se faire à l’idée de conduire à la peine de mort un autre homme d’évidence innocent. Dans l’autre, « La ligne rouge », des soldats n’en peuvent plus d’aller à l’assaut d’une colline, de la gagner, de la perdre, de la gagner à nouveau, de la perdre encore. Car chaque fois des dizaines, des centaines en payent le prix de leurs vies.
Comme il est certain que parmi vous beaucoup voient ces médecins qui soignent aussi bien le riche que le pauvre. Comme nous voyons tous comment quelques-uns vont sur des terrains de guerre, ou bien d’épidémie. Comment ils respirent un air infecté avec pour simple protection un masque, comment ils injectent protégés par un gant si fin un vaccin. Ils ont fait un serment : l’éthique.
En politique l’éthique consiste à mettre en acte ses mots. Aussi aurait-il été éthique de voir une aile gauche du parti socialiste, après avoir décrié une règle d’or dénoncée pour être la quintessence de la pensée de droite la plus libérale et la plus réactionnaire, ne pas voter la loi organique qui rend possible son exécution. Tout comme il aurait été éthique de voir cette même aile gauche du parti socialiste, qui a tellement dénoncé l’ANI, tellement promis des amendements en pagaille qui feraient rendre le texte acceptable, ne pas se contenter d’une abstention sur un texte qui n’a pas bougé d’une ligne.
Enfin, il aurait été tellement éthique de voter contre l’allongement de la durée de cotisation le jour même où un grand patron se voyait versé 21 années de salaires pour indemnités. Cette réforme des retraites fait mécaniquement monter l’âge de départ en retraite à 66 ans. Elle fait donc payer aux classes populaires l’addition de l’austérité plutôt qu’aux grandes richesses du pays. Au lieu de cela, la gauche du PS a largement voté pour alors qu’elle manifestait dans la rue il n’y a pas si longtemps pour sa non application. Il y a pire encore. Certains députés de la « gauche » du PS ont été absents de l’hémicycle, à l’instar d’un Jérôme Guedj, leader de « Maintenant la Gauche » ou d’un Mathieu Hanotin, cadre d’Un Monde d’Avance.
MLG et UMA, les deux ailes rouges du PS parait-il. Imaginez la démission que cela représente. Imaginez-vous le jour d’une action importante au travail et vous faire porter pâle à la dernière minute. Imaginez un chirurgien qui, face à la complexité du geste qu’il a à accomplir, décide d’abandonner le bloc opératoire et laisse en plan ses collègues et surtout son patient. Car leur métier est d’être députés de gauche, leurs « patients » sont les classes ouvrières, populaires et moyennes.
S’ils ont agi ainsi, ces députés de la gauche du PS, c’est qu’ils savent qu’ils franchissent depuis plus de 18 mois maintenant la ligne. Cette ligne est bleue, ce bleu de la droite qui triomphe de voir son programme appliqué à la lettre par un gouvernement de « gauche », lui-même soutenu par ses députés de « gauche ». Cette droite qui triomphe d’entendre ses mots sortirent de la bouche de ministres de « gauche » là sur les Roms, ici sur la sécurité. Mais on ne franchit pas aussi facilement la ligne, on ne s’arrange pas aussi aisément avec l’éthique. Alors on parle contre le fascisme, alors on marche contre le fascisme, alors on fait le buzz du fascisme dans l’espoir qu’à la fin le duel se fera entre la « gauche « et le fascisme. Dans l’espoir d’un vote républicain salvateur. Il est vrai qu’avec 15 % d’opinions favorables, la tentation est grande de jouer avec les allumettes persuadés que l’on est d’en garder le contrôle. On fait comme dans les années 80 ou 90, sauf qu’on est en 2013. Sauf qu’il y a eu 2008 et la crise de surproduction qui a généré la crise financière pour finalement être dans une crise économique et sociale systémique. Certains se souviennent dès lors de leurs cours d’histoire. Ils savent qu’elle ne se répète jamais à l’identique. Mais comme nous ils ne peuvent chasser de leur esprit cette crise de 1929, sa surproduction, son effondrement économique majeur, sa crise monétaire éclatante comme une bombe, la montée du fascisme et la suite inutile de vous la préciser. Alors les joueurs d’allumettes doivent se rendre compte qu’à côté d’eux il y a aussi la bombonne de gaz, elle est là, prête à exploser.
La ligne bleue est également franchie localement, par tellement de communes qui ont à leur tête un maire de « gauche », sympa. Ici, il vidéo surveille. Là il négocie avec les copropriétaires un réaménagement complet de l’espace urbain public et transforme un quartier entier en résidence privée. Ou encore là, il arme sa police municipale de balles pour de vrai, des balles qui peuvent tuer. Il y a 10 ans, ce maire n’aurait tout simplement pas pu être au parti socialiste…Aujourd’hui, il y en a plein en France des comme ça qui, l’air de rien, d’aspect vraiment sympa, ont également franchi la ligne bleue.
Alors on pense à ce médecin installé dans les beaux quartiers. On sonne à sa porte. En face de lui un patient, mal en point. Le médecin le questionne et lui demande la nature de sa couverture maladie. Le malade répond, gêné et humilié d’être ainsi potentiellement trié, « CMU ». Le médecin des beaux quartiers lui lâche alors sans retenu : « désolé Monsieur, on ne mange plus de ce pain-là ». Et on se dit que ce médecin a franchi la ligne, celle du serment qui faisait qu’il avait une éthique.
Retrouvez tous les articles de Sydné 93 sur son blog>>> A GAUCHE POUR DE VRAI
Manifeste pour une révolution fiscale
Bienvenue dans la jungle fiscale ! Avec une machette et quelques opérations de terrassement, notre système fiscal peut facilement devenir un paisible jardin d’égalité et de justice. Devant le délabrement et le dénigrement actuels de la fiscalité, la République a besoin de retrouver ses principes fondateurs de progrès humains et écologiques.
Cet ouvrage est une contribution pour une révolution fiscale : refonder l’impôt républicain sur l’égalité, la justice et la démocratie. Pour la fin des privilèges, il prône la redistribution et l’arrêt de la saignée des classes populaires et moyennes. Les 50 propositions présentées ici œuvrent pour un système plus efficace, plus juste et plus lisible.
La fiscalité est présentée comme un sujet trop technique pour les citoyens mais c’est la base de la souveraineté populaire. Au service de l’intérêt général, l’égalité et la justice, ce livre se veut accessible : critique du système fiscal actuel, propositions concrètes présentées avec pédagogie et clarté.
Boris Bilia, haut fonctionnaire et statisticien-économiste, est responsable du Secteur Argumentaires du Parti de Gauche. Il est aussi coordinateur des Contre-budgets proposés par le PG.
Bastien Lachaud est Secrétaire national du Parti de Gauche en charge du programme et du matériel.
Guillaume Etievant, expert auprès des comités d’entreprise et des organisations syndicales, est secrétaire national du Parti de Gauche à l’économie et au travail.
PSA : le gouvernement inutile
Au lendemain de l’adoption de la contre-réforme des retraites qui va encore un peu plus étrangler les salariés, le grand patronat se sert directement dans le plat. 21 millions d’euros ! C’est la somme faramineuse révélée par la CGT de la provision effectuée par PSA pour offrir une retraite chapeau au président sur le départ de son directoire Philippe Varin.
Bien sûr, les premiers défenseurs du système se dressent en rempart et font assaut sur l’incompétence de l’intéressé pour détourner le tir. De la Droite au Medef, tous montent au créneau. C’est bien lui, Philippe Varin, qui a conduit ces deux dernières années l’entreprise au désastre. C’est lui qui l’a obligée à se renflouer auprès de l’Etat. C’est lui qui a vu s’effondrer les ventes d’automobiles. C’est lui, dont la stratégie est désastreuse auprès d’Opel ou General Motors. C’est sa seule faute si la coupe claire dans les effectifs a été présentée comme l’alpha et l’oméga de la rédemption de l’entreprise. C’est lui, lui, et encore lui. Et c’est donc au nom de son incompétence que sa retraite chapeau de 310.000 € annuels devrait paraître imméritée. A bon entendeur, les autres peuvent dormir en paix.
D’autres choisissent de pointer du doigt un patron voyou. Ils ne sauraient avoir tort. Philippe Varin s’est goinfré de 1,3 millions d’euros de salaire annuel et entend prolonger le festin même après son départ. Il a en l’espèce aussi peu de scrupules que lorsqu’il a initié ce vaste « plan social » qui devait le conduire à supprimer 8000 postes. Cynique, il a après négociation avec l’Etat ajouté un pourboire de 3000 suppressions supplémentaires. Méprisant, il s’est rempli les poches alors même qu’il gelait les salaires des ouvriers pour les trois années à venir. Odieux, il a pendant des mois stigmatisé et bafoué les salariés qui se battaient pour défendre leur emploi. Certes, on ne le regrettera pas.
Mais ces considérations ne sauraient exonérer le gouvernement de sa responsabilité. Elle est pleine et entière sur ce sujet. Souvenez-vous, c’est Pierre Moscovici qui le 24 mai dernier enterrait l’encadrement des rémunérations des patrons des grandes entreprises. Le ministre de l’économie et des finances s’en remettait à « l’autorégulation exigeante » des entreprises. La capitulation était confirmée par le Président Hollande le 16 juin 2013 après que les conseillers de l’AFEP-MEDEF et de Bercy soient tombés d’accord le 13 juin. Laurence Parisot pouvait dès lors se rendre à l’Elysée le 14 juin pour présenter un « code de gouvernance révisé » que François Hollande s’empressait d’accepter. Les chefs d’entreprises qui ne voulaient surtout pas d’un dispositif contraignant ont eu gain de cause sur toute la ligne. Au-delà de l’affichage, la mise en place d’une sollicitation des actionnaires sur la rémunération des dirigeants mandataires sociaux (le « say on pay ») reste en effet consultative et n’a aucune valeur juridique. Et « l’autorégulation » reste donc la règle et est préférée à la loi. Pour mémoire, le « say on pay » déjà appliqué dans de nombreux pays n’a nulle part conduit à une baisse de rémunération des patrons. Le cas PSA vient encore de le démontrer.
Dès lors, le MEDEF peut ouvertement se moquer du gouvernement et annoncer « autosaisir » sa « commission de déontologie ». La commission de déontologie du Medef, bonjour l’oxymore ! Et le gouvernement de se féliciter sans doute de cette « autorégulation » chère à sa politique de l’offre au service de la finance. Quel drame pour notre pays de voir ainsi un ministre se mettre à la merci d’une pseudo commission de déontologie des fossoyeurs de notre modèle économique et social. Moscovici n’est décidément qu’un pantin qui sert à amuser la galerie du Medef.
Quant à PSA, ils auraient tort de ne pas continuer. Ils ont ainsi reçu il y a quelques semaines 70 millions d’euros de la part de l’Etat, soit 70 millions d’euros d’argent public, et voilà que 21 millions ont déjà été accaparés par Philippe Varin. Voilà le sens dans lequel ce gouvernement conçoit la répartition des richesses : aller faire les poches du peuple à coups d’augmentation de la TVA et donner la bourse aux argentiers du CAC 40 !
Ils savent chez PSA qu’ils n’ont rien à craindre des gesticulations des paltoquets de ce gouvernement tant que ce dernier refusera de recourir à la loi républicaine. Arnaud Montebourg recommence déjà à ânonner dans le vide sur la retraite de Varin comme il l’a fait au printemps 2013 à propos des 8.000 suppressions de postes. Mais il s’est retrouvé l’été passé avec un « plan social » plus massif encore. Et ce n’est pas faute de ne pas avoir entre temps alimenté la bête. Pour cajoler la main qui étrangle, le gouvernement a garanti des prêts à hauteur de 7,5 milliards d’euros et s’apprête aujourd’hui à rentrer au capital. Pourquoi et dans quelles conditions au final ? Etre minoritaire et caution pour laisser faire le train-train des spoliateurs ? Obtenir une place au sein du conseil de surveillance pour un (un !) représentant des salariés et un administrateur indépendant chargé de «faire le lien» avec l’État ? Ridicule ! Le cadeau de bienvenu, c’est d’avaler les 21 millions d’euros offerts au futur ex président du directoire. S’il faut agir, et il le faut, cela ne peut pas être à la marge !
Ce gouvernement est inutile, PSA vient d’en apporter une nouvelle preuve. Mais c’est le peuple et la France qu’il souille par la déconfiture tragique de sa politique économique. Dimanche 1er décembre, c’est pour la révolution fiscale, l’annulation de l’augmentation de la TVA et contre les accapareurs que le peuple défilera sous le portique du Medef installé à Bercy. Mais la vérité est qu’il faut qu’ils s’en ailent tous. Varin sans ses 21 millions et Moscovici sans préavis.
LRU à l’Horizon 2020 • Chronique d’une marchandisation annoncée de l’Université et la Recherche
Jeudi 21 novembre 2013 au Parlement européen de Strasbourg, douze députés membres du groupe de la GUE/NGL (dont Jean-Luc Mélenchon) ont voté contre le texte « Horizon 2020 – Programme cadre pour la recherche et l’innovation (2014-2020) » dont le budget s’élève à plus de 70 milliards d’euros. Remplaçant le 7e programme-cadre pour la recherche, « Horizon 2020 » poursuit la libéralisation de l’espace européen de la recherche en incluant notamment un meilleur soutien aux petites et moyennes entreprises et en introduisant la compétitivité comme objectif et valeur de la recherche. En votant contre ce texte, les députés européens du Front de Gauche pour changer l’Europe marquent une opposition à la marchandisation de l’université et de la recherche en France et en Europe en lien avec la stratégie de Lisbonne. Dans le même temps, des voix de plus en nombreuses s’élèvent en France contre le déficit structurel des universités. Quel est le lien entre l’espace européen de la recherche et la situation française des universités ?
Dès janvier 2000, la Commission européenne lance l’idée d’un Espace européen de la recherche (EER) combinant un «marché intérieur» européen de la recherche et des initiatives conçues et financées par l’Union. En avril 2007, la commission publie un Livre vert sur «L’Espace européen de la recherche : nouvelles perspectives» visant à mettre en œuvre la nouvelle économie européenne de la connaissance, à développer des partenariats public-privé et à renforcer l’autonomie des universités. Quelques mois plus tard, en France, sous le gouvernement Fillon, la loi relative aux libertés et responsabilités des universités (dite loi LRU ou loi Pécresse du 10 août 2007) instaure l’autonomie des universités. La loi LRU prévoyait que, d’ici 2013, toutes les universités accèderaient à l’autonomie dans les domaines budgétaire et de gestion de leurs ressources humaines et qu’elles pourraient devenir propriétaires de leurs biens immobiliers. Dans un contexte de désengagement massif de l’Etat sous la présidence de Nicolas Sarkozy, la loi a aussi accru le pouvoir des présidents d’université et renforcé la présence du monde économique dans l’université, mettant souvent à mal la démocratie universitaire. Elle a créé les conditions d’un système universitaire à deux vitesses : les grandes universités métropolitaines engagées dans la course à l’excellence et les petites universités de province et de proximité, souvent contraintes de fermer des filières d’enseignement et des laboratoires « non rentables ». Avec le Programme investissements d’avenir, (22 milliards d’euros destinés à l’enseignement supérieur et à la recherche) et l’alignement européen des critères du classement de Shanghai, la loi a progressivement instauré un climat de compétition interuniversitaire à tous les étages : compétition entre les universités, les sites, les pôles d’excellences, les laboratoires, mais aussi compétition interne au sein des universités, entre les services, les composantes, les laboratoires, les enseignants-chercheurs et les personnels techniques et administratifs. Compétition aussi dans la recherche à l’échelle européenne car en 2013, les chefs d’État et de gouvernement des États membres de l’UE, réunis en Conseil européen, ont décidé que, dans le cadre de l’Horizon 2020 « toutes les politiques seront mises à contribution pour accroître la compétitivité ». Si une place est bien accordée à la recherche fondamentale et universitaire, c’est essentiellement au service de l’innovation tournée vers le profit. Et si certaines sciences humaines et sociales sont convoquées, c’est en grande partie dans une perspective utilitariste et marchande.
Six ans après l’entrée en vigueur de la LRU, deux ans après l’élection de François Hollande, quel bilan peut-on tirer ?
Alors que l’université et la recherche françaises sont parmi les plus reconnues en Europe, on ne compte plus les universités françaises au bord de la faillite. Beaucoup d’entre elles sont condamnées d’augmenter leur déficit chaque année depuis le passage aux RCE (responsabilités et compétences élargies) et accueillent des étudiants dans des amphis surchargés (et, pour certaines universités, sans chauffage par mesure d’économie), avec des cursus rabotés par manque de moyens et des enseignants-chercheurs non remplacés du fait de postes gelés pour ne pas accroitre la masse salariale. En réalité, ce déficit est structurel car l’Etat n’a jamais transféré la totalité des salaires des titulaires à l’université. En mars 2013, après les coupes budgétaires décidées par le gouvernement, la conférence des présidents d’université déclarait dans un communiqué : «une part importante d’universités est inéluctablement conduite au déficit». De son côté, le SNESUP-FSU, principal syndicat de l’enseignement supérieur, dénonce cette dégradation depuis plusieurs années, alors même que des milliards sont scandaleusement gaspillés en Crédit impôt recherche. A partir d’une enquête récente sur les difficultés budgétaires des universités depuis le passage aux « Responsabilités et Compétences Élargies » le SNESUP dresse un bilan accablant de la situation financière de l’ESR. Des voix de plus en plus nombreuses s’élèvent pour dénoncer cet état de fait, au travers des motions votées dans les conseils centraux des universités, par les déclarations des présidents d’universités, dans les interrogations et interventions des parlementaires.
Les votes des députés de la GUE/NGL s’inscrivent dans cette démarche de résistance : en France et en Europe, l’austérité universitaire n’est pas une fatalité.