Grèce • Les coups d’état financiers ferment les TV et radios publiques
Le Parti de Gauche dénonce fermement la décision du gouvernement Grec prise par décret de fermer manu militari les chaînes de TV (ERT) et de radios publiques. L’austérité sert à justifier l’atteinte à la liberté d’information et d’opinion. Elle asphyxie la démocratie.
On savait que les coups d’état militaires débutent par un contrôle des médias, on saura désormais que les coups d’état financiers se singularisent par leur fermeture… En inventant le terme austéritaire lors des premières mesures imposées par la Troïka à la Grèce, le PG ne s’est pas trompé. Le terme risque même d’être rapidement en deçà à la réalité. Aucun peuple ne pouvant supporter une telle saignée, des mesures autoritaires commencent par être appliquées pour le contraindre, on impose des gouvernements non-élus, on refuse ou on nie le résultat des référendums ou de votes de parlements… Voilà ce qui s’est passé ces dernières années dans les pays européens les plus touchés par la récession. Aujourd’hui rien ne peut assurer que dans ces pays, la dictature financière ne se traduira pas à l’avenir par des coups d’état militaire.
La récession porte en elle la régression sociale et répression démocratique. Ce qui s’est passé hier en Grèce le confirme. Mais que l’Union européenne ne joue pas les Tartuffe : le gouvernement grec n’est que l’exécuteur servile d’une politique voulue et appliqué par la Troïka. C’est avant tout elle que nous dénonçons.
Le PG appelle au rassemblement initié par les étudiants et les travailleurs grecs de France à 18h30 devant l’Ambassade Grecque à Paris (17, rue Auguste Vacquerie, 75016 Paris, métro Kléber)
La maternité des Lilas un renoncement de plus de la part de François Hollande
Alors que François Hollande s’était clairement engagé lors de sa visite de la maternité le 8 mars 2012 à faire vivre et perdurer ce lieu militant et d’entraide, le couperet est tombé : cette promesse comme tant d’autres ne sera pas tenue. Les rénovations nécessaires pour l’accueil des patientes sont interrompues.
Ce renoncement est une catastrophe pour la santé publique et plus précisément en matière de santé des femmes.
Dans un contexte général de fermetures de maternités et de centres IVG, cette décision est inacceptable.
Rappelons, que depuis sa création cette maternité est un modèle en matière de pratiques hospitalières pour la qualité des soins et le respect des patientes. Aujourd’hui c’est une victime de plus du système économique dangereux poursuivi par les différents gouvernements en matière de politique de santé. Les hôpitaux subissent des pressions énormes avec une course à la rentabilité allant à l’encontre des besoins et de la qualité des soins. Nous nous opposons à tous les plans de fermeture, de restructuration comme c’est également la cas pour la maternité des Bluets en région parisienne et tant d’autres en France.
Le Parti de Gauche soutient le personnel de la maternité des Lilas et le comité de soutien et participera avec eux aux luttes qui devront être menées pour que cet hôpital continue à exister. Nous serons également dans la rue le 15 juin pour défendre la santé.
Toujours injuste, toujours punitive : le retour de la « taxe carbone »
Après la résolution adoptée jeudi dernier à l’Assemblée, ce mardi, le Journal les Echos a publié une interview de Christian de Perthuis, Président du Comité pour la Fiscalité Écologique. Celui-ci y présente les nouvelles mesures qu’il devrait soumettre jeudi prochain au gouvernement. L’une des principales annonces est le retour de la Taxe Carbone. Nicolas Sarkozy avait échoué à la créer, François Hollande va-t-il s’y risquer ?
Certes, la conception de cette nouvelle mouture de la taxe est plus simple et plus intelligente que celle proposée par Nicolas Sarkozy en son temps. Mais le fond lui, ne change pas. Avec l’extension de la base de calcul des TIC, c’est une taxe qui au lieu de s’attaquer à la structure de production et de consommation va peser directement sur les ménages et sur des comportements contraints. Aller au travail ou visiter sa famille ne sont pas des déplacements sur lesquels on devrait arbitrer. Et ce ne sont pas les principaux responsables du réchauffement climatique et des pollutions locales.
De plus, le principe affiché d’alléger les « charges » qui pèsent sur les entreprises est un énième transfert des cotisations patronales vers la fiscalité des ménages et donc une attaque de plus contre le salaire socialisé qui finance la protection sociale.
Une fois de plus, c’est l’arbre qui cache la forêt. Cette taxe carbone permettrait de dissimuler les véritables responsabilités et de passer sous silence la nécessité d’une réforme fiscale en profondeur et de la lutte contre la finance mondialisée et les agissements du CAC 40, plus gros pollueurs de la planète.
Le Parti de Gauche va suivre attentivement les arbitrages qui seront faits par le gouvernement, notamment en matière de compensation.
Contre l’écologie austéritaire et qui culpabilise les individus, le Parti de Gauche demande à ce que la fiscalité écologique agisse à la source du problème, c’est à dire sur le système productif, la conception des véhicules, la gratuité et le développement des transports collectifs. D’autres pistes existent, pas uniquement fiscales d’ailleurs, qui ne pèsent pas sur les ménages. Nous l’avons déjà démontré avec notre projet de loi pour une fiscalité écologique et notre Contre Budget pour un projet écosocialiste. Si eux ne savent pas, nous on peut !
Retraites • « Une réforme des retraites dans la lignée de ce qu’a fait la droite » : Sandro Poli, économie au PG
Sandro Poli, co-responsable de la commission économie du Parti de Gauche analyse les intentions du gouvernement dans la réforme à venir, et pose les bases de l’alternative proposée par le Parti de Gauche.
Comme Sarkozy, Hollande veut qu’on « travaille plus longtemps » et veut baisser les pensions Il est d’accord avec le MEDEF pour que les retraites complémentaires soient augmentées moins vite que les prix ! Et il veut étendre cette régression aux pensions de base.
Comme avec Sarkozy ce sont les précaires et les femmes qui verront encore leur pension diminuer.
Le grand marché transatlantique, • une perte grave de souveraineté : exigeons un référendum !
Le grand marché transatlantique(GMT) est un projet d’accord de libre échange entre l’Union européenne et les États Unis. Loin d’être un sujet technique, le GMT est un sujet déterminant pour l’avenir de notre modèle social et économique : saisissons-nous du sujet et exigeons un référendum !
1) Un processus opaque à l’abri des peuples et de leur vote
Projet ancien, combattu par toute la gauche en 1998 sous le non de l’AMI (accord multilatérald’investissement), remis à l’ordre du jour en 2007 même si ignoré des médias et tenu à l’abri de l’opinion des peuples. En 2012, la mobilisation avait permis d’effacer des tablettes l’ACTA, un accord anti-contrefaçon mais en réalité contre le partage de la culture sur internet, qui était négocié secrètement à l’abri des peuples.
L’accord changerait le visage de l’Europe qui serait incluse dans une vaste zone économico-politique avec les Etats-Unis : une entité de 77 états ! Les institutions non démocratique de l’Europe actuelle à 27 a démontré l’impossibilité d’une harmonisation sociale « vers le haut », comment peser demain face aux 50 États américains ?
La commission devrait recevoir le 14 juin 2013, le mandat des pays membres pour ouvrir les négociations en juillet 2013, l’accord pourrait alors aboutir dès 2015. Nous a-t-on demandé notre avis ? Nous a-t-on même tenus informés ? Vite exigeons un référendum !
2) Une course économique qui ne bénéficiera qu’aux Etats-Unis
Le GMT propose ni plus ni moins d’étendre le modèle de dérégulation mis en place dès 1994 avec l’ALENA (zone de libre échange Etats-Unis, Canada, Mexique) qui protège essentiellement les intérêts américains et ceux des grands groupes.
Cet accord de libre échange dans le domaine des biens, des services et des investissements vise à lever toutes les barrières « tarifaires ». Abaisser les droits de douane bénéficierait d’abord aux américains qui ont des tarifs douaniers moins élevés que l’UE et bénéficient d’un dollar au taux bien plus faible que l’euro fort voulu par Merkel et la BCE. Cela favorisera largement la production américaine et pourrait entraîner de nouvelles délocalisations. Ce sera particulièrement net aussi sur les produits agricoles (à titre d’exemple 20% sur les produits laitiers contre 42% chez nous) et ouvrirait la voie à une entrée en force de produits américains de l’élevage animalier produits à très bas coûts outre-atlantique : bœufs aux hormones, poulet à la chlorine pourraient déferler…
Seuls les commissaires européens peuvent encore croire à l’argument fumeux que cela profiterait à la croissance et permettrait de retrouver l’emploi. Il ne faut pas être les dupes de la mondialisation libérale : cet accord de libre-échange, c’est encore plus de concurrence et une course vers le bas !
Signer cet accord, c’est sacrifier nos entreprises et nos acquis sociaux pour s’aligner sur le modèle américain. La solution à la crise économique et écologique actuelle, ce n’est pas la guerre libérale entre firmes américaines contre les entreprises européennes, c’est la relocalisation et le protectionnisme solidaire !
3) Notre modèle social en danger !
Mais le vrai enjeu du GMT reste la négociation sur les normes. Car il a surtout pour objectif de mettre à plat toute la réglementation (dite « barrières non tarifaires »). Le conseil économique transatlantique chiffre à 160 milliards d’euros par an le manque à gagner pour les économies américaines et européennes de « l’incohérence des réglementations ». Nos normes de production, sociales et environnementales ne sont plus considérées que comme autant d’obstacles au marché !
En matière sociale, ce sont toutes les protections liées au droit du travail qui pourraient être remises en cause. En matière environnementale, c’est toute la réglementation encadrant l’agroalimentaire qui est mise en danger, mais aussi les moratoires difficilement obtenus sur l’extraction des gaz de schistes ! Tous les secteurs des services sont concernés par la négociation y compris certains secteurs traditionnellement publics en France. Hôpitaux, sécurité sociale, écoles, universités… en voilà des mannes financières qui échappent encore aujourd’hui à la déreglementation !
Le GMT pourrait également donner des droits exorbitants aux grands groupes en leur permettant de poursuivre directement les Etats pour des réglementations qui interféreraient avec leurs profits. Il ouvrirait la voie à des litiges entreprises / Etats réglés par des arbitrages qui pourraient coûter des millions aux contribuables et contraindre les Etats à mettre en conformité les lois qui entraveraient leurs investissements.
La mise en place d’une « exception culturelle » n’est qu’un leurre pour faire passer la pilule. Insidieusement, c’est l’ensemble des politiques démocratiquement définies qui pourraient être contraintes par ce nouveau traité ! Exigeons un référendum !
Turquie • En direct de la place Taksim
Un militant du PG résidant à Istanbul raconte
Qu’est-ce que Gezi Park ? Un parc tout à fait banal comme il y en a des centaines, mais qui est devenu en une semaine le symbole de la résistance pour la liberté et les droits de l’homme en Turquie. L’histoire commence en fait il y a quelques mois. Pour la préparation des Jeux olympiques de 2020, le centre-ville d’Istanbul est en réhabilitation depuis 3 ans. Dans ce cadre la municipalité AKP procède depuis quelques années à une démolition des vieux quartiers insalubres avoisinant le centre-ville sans aucune consultation des acteurs locaux et parfois en violation totale du droit de propriété dans ces procédures d’expulsion.
Bref la mairie annonce que le petit parc de Taksim va être détruit et remplacé par un hôtel. Pendant deux mois, un petit groupe de militants écologistes vont faire signer des pétitions à la sortie du métro de Taksim pour s’opposer à ce projet. Le jour où les travaux doivent commencer, ils décident d’occuper le parc. La police les chasse avec violence. L’histoire se diffuse sur les réseaux sociaux et le lendemain plusieurs milliers de jeunes se réunissent sur chacun des axes menant à Taksim pour reprendre possession du parc. C’est à ce moment qu’auront lieu les premiers affrontements avec la police. Cette nuit-là, je suis avec mon ami D. jeune militant de la gauche turque. Sur le coup des deux heures du matin nous pensions rentrer lorsque sur le chemin du retour, dans le quartier de Beshiktas, nous avons vu des dizaines de milliers de personnes venir prêter main-forte aux contestataires après avoir été alertés par téléphone ou par internet de l’ampleur des évènements. Les rues sont complètement bondées et des voitures recouvertes de drapeaux et de portraits d’Attaturk arrivent de partout. Je n’avais jamais vu un rassemblement spontané d’une telle ampleur.
Lorsque la foule tente d’avancer vers la place de Taksim la police bloque le passage en usant de gaz lacrymogène et de jets d’eau. Les gens prennent la fuite lorsque les effusions sont trop fortes pour revenir ensuite par les rues adjacentes. Ils répliquent par des jets de pierre et tentent ainsi de gagner du terrain. Ils tentent aussi de construire des barricades de fortune. Lorsqu’ils ne peuvent pas prendre la fuite, tant les effusions de gaz sont fortes, les militants se réfugient dans les appartements avoisinants. Cela ne signifie pas que tout le monde soutient le mouvement, mais simplement que la population témoin des événements a été unanimement choquée par la répression disproportionnée adressée à un mouvement pacifiste dans lequel on trouvait de jeunes adolescents dont l’âge ne dépassait surement pas 16 ans.
Dans les quartiers plus éloignés du centre on proteste aussi entre 21 h et 23 heures en frappant sur des casseroles et en coupant rallumant très vite la lumière dans les appartements. (Pratique régulière jusqu’à aujourd’hui).
Dans la nuit qui suivra (samedi 1er juin), face au nombre croissant de manifestants la police décidera de se retirer de Taksim. L’occupation de Taksim est ininterrompue depuis une semaine et si la police continue à user de gaz lacrymogène sur les boulevards avoisinants il semble qu’elle ait reçu pour consigne d’attendre que la place se vide pour procéder à une offensive. Nous en sommes là.
Qui sont les jeunes qui occupent Gezi Park? Dans leur majorité ce sont des principalement des jeunes issues de la classe moyenne, étudiants ou jeunes travailleurs (la moitié de la population a moins de trente ans en Turquie). Cette opposition est loin d’être homogène. Parmi les drapeaux de Gezi Park on peut voir banderoles socialistes, anarchistes, kémalistes, nationalistes. On peut aussi voir des militants des mouvements kurdes et alévis. Même si elle reste en marge de la prise de décision une partie de l’extrême droite a aussi rejoint le mouvement. Sur la place Taksim la foule a du intervenir à deux reprises pour mettre fin a des jets de pierre entre Jeunes turcs (organisation de jeunesse kémaliste et nationaliste) et BDP (parti prokurde). Cependant la majorité des jeunes présents n’appartient à aucun parti et ne se revendique d’aucune idéologie. Tous les textes adoptés refusent la récupération du mouvement par des organisations ou des idéologies. Même Mustafa Kemal Attaturk et le Kémalisme –pourtant figure centrale de l’opposition turque depuis des années- n’y sont pas cités.
Ce qui regroupe ces jeunes c’est avant tout leurs refus de voir leur mode de vie remis en question par le gouvernement. Enfant d’une classe moyenne précaire ils ont la chance de vivre mieux que leurs parents et d’avoir plus de libertés dans leurs choix de vie. Pas encore mariés, buvant, se déplaçant et vivant comme bon leur semble, ils supportent de moins en moins le projet gouvernemental s’infiltrant dans leurs vies privées.
Que revendiquent-ils ? Quelques plates formes ont été votées ce week-end. Elles sont longues et sont régulièrement amendées. On peut cependant relever quelques axes principaux:
Vivre dans une Turquie vraiment démocratique. La libération des élus, des étudiants et des journalistes emprisonnés (plus de 10 000 prisonniers politiques). Une véritable réforme de la justice pour permettre à celle-ci de travailler librement. L’indépendance des médias par la fin de la censure, l’arrêt de l’intimidation de l’AKP sur les journalistes, le retrait des groupes commerciaux proche du pouvoir dans la direction des journaux.
Égalité de droit et de traitement entre les sunnites et les autres communautés religieuses. Le respect des droits et des spécificités des minorités kurdes chrétiennes et alévies. La reconnaissance de l’athéisme et de de l’agnosticisme.
La séparation des pouvoirs. La possibilité pour toutes les composantes du peuple et de la société civile de s’exprimer sans risquer d’être réprimé de quelque manière que ce soit. La mise en place de véritable contre-pouvoir permettant au citoyen d’exercer son rôle en dehors des élections.
L’arrêt immédiat des projets d’aménagement décidé sans consultation par les municipalités d’Ankara et Beyoglu. La fin de la dépossession des particuliers ou profit de sociétés privées propriétaires de capitaux.
Le 1er ministre Erdogan est rentré il y a deux jours de l’étranger. Il a été accueilli par ses partisans et a prononcé un discours ou il a appelé à reprendre la répression du mouvement. Les protestataires prévoient une attaque dans les jours qui viennent.
Copé et Ciotti : les idiots utiles du révisionnisme
Après Jean-François Copé jeudi, voici ce dimanche qu’Eric Ciotti, député UMP, a réclamé lui aussi la dissolution des groupes violents d’extrême droite ET d’extrême gauche.
A quels actes commis par « l’extrême gauche » font donc référence les deux responsables de l’UMP ? Quel équivalent au meurtre de Clément Méric ou à ceux, en 1995, du jeune Ali tué par des colleurs d’affiche du FN et de Brahim Bouarram, qui meurt noyé après avoir été jeté dans la Seine par des manifestants aux abords du défilé du Front national ?
Quel groupuscule d’extrême gauche provoque « à la discrimination, à la haine ou à la violence envers une personne ou un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance ou de leur non appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée, soit propagent des idées ou théories tendant à justifier ou encourager cette discrimination, cette haine ou cette violence » pour reprendre les termes de l’article L. 212-1 du code de la sécurité intérieur qui définit juridiquement les raisons d’une dissolution ?
On aura compris que Copé poursuit là cette stratégie qui vise à justifier de futures alliances avec le FN. Il a pour cela commencé à mettre un signe d’égalité entre ce dernier et le FDG, suivi malheureusement par des dirigeants PS irresponsables. Du coup il poursuit dans cette construction symétrique aussi manipulatrice que dangereuse en renvoyant cette fois dos à dos des partis ou bandes dont l’affiliation avec le nazisme est avérée et des organisations antifascistes. Non seulement cela tient du fantasme – aucune organisation d’extrême gauche n’a été responsable de crimes – mais surtout d’une négation des spécificités mêmes de l’idéologie nazie… Copé ne peut ignorer que les organisations visées par le gouvernement se réfèrent ouvertement au racisme, au « white power », à la suprématie de races sur d’autres, à la violence politique élevée au rang de méthode systématique et au totalitarisme comme modèle d’organisation politique. 70 ans après la création du CNR, il ne peut ignorer que ces groupuscules se sentent les héritiers de ceux-là même que la résistance a combattu.
JF Copé connaît également la porosité physique et idéologique entre le FN et ces groupes. Les comparer à l’extrême gauche c’est en réalité nier leur spécificité idéologique et du coup celle d’un FN vendu comme toujours plus présentable.
Ce faisant une partie de la droite républicaine française construit la banalisation d’une idéologie dont son héritage gaulliste en a longtemps fait un adversaire intransigeant. Voilà l’évolution aux conséquences incalculables conduite par JF Copé et consorts quand ils estiment impossible une condamnation unilatérale de groupuscules nazis sans avoir besoin de « l’équilibrer » de façon aussi artificielle que malsaine…
Il se trouve que cette année mon mandat de conseiller régional m’a conduit aux camps d’Auschwitz-Birkenau dans le cadre d’un « voyage mémoire » organisé par la région Ile de France et le Mémorial de la Shoah à destination de jeunes lycéens. Je reste hanté par ce déplacement tout comme, jeune collégien, je l’avais été des jours durant par la vision de « Nuit et brouillard » de Resnais. Sur le papier je savais tout ce que j’ai appris ce jour là. Sur place, l’horreur nazie redevient physiquement palpable et c’est tout autre chose. Ce jour là était avec moi des collègues UDI et UMP. Devant le sobre et émouvant mémorial installé face à l’étang où les cendres des Juifs et des Tziganes qui ont été gazés puis brûlés dans les fours crématoires d’Auschwitz II étaient jetées, nous avons eu les mêmes mots à destination des lycéens pour dire « plus jamais ça ». Je ne peux que conseiller pareil voyage à JF. Copé et ceux des siens qui relativisent ainsi des groupes néo-nazis en croyant utile de ne plus les singulariser. Cela leur éviterait peut-être à l’avenir de jouer ainsi les idiots utiles du révisionnisme. Pour le bien de notre République, je pourrais l’espérer.
Internet: le média de la #6eRépublique !
Durant les présidentielles de 2012, la campagne se résumait à un affrontement entre 2 hommes. D’un côté le sortant, hyper actif, hyper président, hyper tout. De l’autre, son challenger, candidat normal, pour être un président normal dans une république redevenue normale. On sentait déjà poindre, en réalité, la problématique d’une 5e République qui confère à un candidat devenu président un pouvoir exorbitant. L’un, Nicolas, l’assumait pleinement, l’autre, François, promettait de corriger les excès des institutions à travers sa promesse de normalité. La campagne, quant à elle, devenait talk show où les deux seuls candidats agréés par la plupart des radios, télés et journaux débattaient de viande Hallal. Et lorsqu’ils abordaient des sujets plus politiques c’était pour mieux insister sur la nécessité d’aller encore plus loin dans l’austérité, d’aller encore vite vers le libre échange. De manière hyperactive pour l’un, de façon normale pour l’autre…
Face à cette incroyable caricature de campagne présidentielle à l’américaine, un petit groupe de bloggeurs avait décidé de se fédérer pour proposer une autre grille de lecture des programmes de Nicolas Sarkozy et de François Hollande. Egalement pour révéler la présence d’autres candidats, comme l’héritière du trône F Haine, qui seraient eux aussi passés au filtre de cet autre grille de lecture. C’est ainsi que le #ReseauFDG, groupe de blogs du Front de Gauche, avait vu le jour, grâce à l’obstination de @Nico_LdT du blog “La Rénovitude” et de la modeste contribution d’A gauche pour de vrai! Avec Des Pas Perdus, Gauche de Combat, Le Cri du Peuple, l’Etang Moderne, Anjou Rouge et Coquelicots, nous nous sommes mis à la tâche. Notre outil pour décoder et analyser les projets de tous les candidats, le projet du Front de Gauche : l’humain d’abord. Car il était, à nos yeux, le seul programme crédible à proposer une alternative au libre échangisme, le seul programme à promouvoir le retour en force du politique, de manière sérieuse et chiffrée. Très vite, au fil de nos billets de blogs, nous n’étions plus quelques’un mais des dizaines. Rapidement nous sommes devenus pratiquement une centaine. La preuve était faite que les citoyens attendaient d’autres discours, d’autres doctrines économiques, sociales et environnementales que ceux dont ils étaient abreuvés depuis des décennies. La preuve était faite que des citoyens étaient prêts à devenir des portes voix, ou plutôt des portes plumes actifs de ce discours alternatif.
Et puis, le candidat normal est devenu président. Et très vite l’élu par les voix de gauche a adopté un comportement…anormal !
Dès le mois de juin, il adopte au nom de la France le traité européen et sa règle d’or, sans renégociation, sans référendum. Un seul un autre président avait osé avant lui modifier la constitution au bénéfice d’un traité européen sans référendum. Il avait pour nom Sarkozy ! En septembre, des pigeons roucoulent très fort, tellement fort qu’ils sont reçus à Bercy, l’adresse c’est fait, par le ministre de l’économie Pierre Moscovici, le nom c’est fait aussi, et obtiennent d’être traité comme sous l’ère Sarkozy ! En novembre, le gouvernement annonce la mise en place de la TVA bien plus patronale que sociale et l’adoption d’un « choc de compétitivité » qui …..Lire la suite sur le blog « A gauche pour de vrai »
Lisez aussi sur le blog « Gauche de combat »
Des blogueurs mettent le feu à l’Usine #blogs_6.0
Mémorable soirée d’hier passée à l’Usine, après une après-midi entre amis blogueurs, aux Lilas. Je ne sais pas quand et si sortira la vidéo de l’intervention, mais cela en vaudrait non seulement le coup d’œil, mais le bonheur du sens. C’est Sidné qui a ouvert le bal en resituant dans leur contexte et dans l’historique politique les raisons pour lesquelles nous avons voulu voir naître cette initiative. Très bonne analyse et animation sans tache. Devrait faire du journalisme, le gars… Puis vînt cette frêle petite fleur de Turquie aux cheveux roux que je n’avais pas l’heur de connaître avant cette aventure… Naz Oke, qui recherche des volontaires pour son intéressante initiative, dévoilée ici, dont elle nous a parlé hier soir, mais pas que. Et puis il y a eu Daniel, et puis il y a eu Romain, et puis aussi Nathanaël.… A chaque fois une histoire, un thème, un registre très personnel, une façon de voir le monde et de tenter de l’améliorer, chacun à son humble façon… De la douceur, de la tendresse, de la colère, du refus de l’intolérable, mais une volonté commune par delà les singularités de construire un autre monde simplement plus respectueux de l’être humain. Et puisque Jean-Luc nous a fait l’amitié de nous rejoindre pour apporter sa touche si personnelle d’humanisme incarné, ses rappels historiques dont il a le secret, qui procèdent chaque fois de ce souci d’éducation populaire qui fait sens pour tous ceux et celles qui l’écoutent, ce n’en était que meilleur…
Sans parler des autres blogueurs dans l’assistance, et de la salle, et des interrogations comme celle de l’importance réelle et de l’audience des blogs, que nous nous posons tous…
Cette soirée, dans son déroulement même, grâce à l’intervention de chacun, ressemble en tous points à ce que nous souhaiterions développer ensemble, qui est décrit dans la charte que nous avons diffusée hier sur nos blogs respectifs. Unir dans un cadre commun (le plus libre qui soit) tous les blogueurs, toutes les blogueuses qui souhaitent nous rejoindre, quelle que soit leur sensibilité politique…..Lire la suite avec les illustrations et photos sur le blog « les échos de la gauchosphère »
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Meurtre de Clément Méric • « C’est évidemment un crime politique » : Corinne Morel Darleux, invitée de France Bleu Drôme Ardèche
Corine Morel Darleux, Secrétaire nationale du Parti de gauche à l’écosocialisme, était vendredi l’invitée de la matinale de France Bleu Drôme-Ardèche.
Elle a réagit au meurtre de Clément Méric et alerté sur les causes de ce crime politique.