Ma visite à Fukushima, la dystopie au bout des doigts
Crédit photo Corinne Morel Darleux
Mercredi 12 février 2014, 8h08. Gare centrale de Tokyo.
J’ai mal dormi, réveillée en sursaut par la douleur après avoir donné un violent coup de pied dans le mur qui borde mon lit. J’avais pourtant renoncé à revoir Akira pour passer une bonne nuit. La matinée est froide. Sur le quai 21, le haut parleur mentionne tous les arrêts du Shinkansen vers Sendai. Je n’en entends qu’un, Fukushima… Trois ans que ce nom résonne dans le monde entier. Je me souviens de nos premiers communiqués, de mon billet de colère le 15 mars 2011 où déjà j’écrivais : « … mais j’avais dit assez de mots, je me tais. Je suis en colère, oui. Et je retiens mon souffle avec les damnés de l’archipel ».
J’ai du mal à réaliser que dans deux heures j’y serai.
Voilà ce que j’écrivais mercredi, dans le train qui m’emportait à Fukushima, en prévision de ce billet. Et depuis, j’y suis allée. Et revenue. J’ai beaucoup hésité ces deux derniers jours sur la forme à donner à ce compte-rendu. Mes récits d’écosocialisme au Japon jusqu’ici on fait une large part aux émotions et il est vrai que je ne dissocie pas la politique des vibrations de la vie. Les parfums, les images et les sensations, tout fait sens pour capter l’ambiance et la culture d’un pays. Mais parler de Fukushima, faire le tri dans les émotions, rendre les paysages marqués par le tsunami et l’invisibilité de la radioactivité avec des mots, à chaud, sans sombrer dans le pathos ni travestir la réalité… Je ne veux pas faire de sensationnel, juste rendre compte et témoigner. Alors cette fois, un billet qui vous semblera peut être un peu froid. Mais froide, cette journée l’a été.
10h, arrivée à Fukushima. Fukushima est à la fois le nom d’une Préfecture, d’une ville et de sa gare. Devant cette dernière, un panneau indique Fukushima Station. A côté, une publicité se détache en toutes lettres : Power city. La principale activité ici c’est l’agriculture, principalement les fruits. Leur vente a repris dès la deuxième année après le triple désastre. Séisme, tsunami, explosion à la centrale Tepco de Daiichi.
160.000 réfugiés ont fui, dont un tiers a du quitter la Préfecture. Aujourd’hui seulement 10.000 ont pu rentrer chez eux. Mais les jeunes ne veulent pas revenir ici. C’est un jour blanc, neigeux. Il fait froid, les rues de Fukushima ville sont grises et tristes. La traduction est parfois difficile, nous parlons un mélange de japonais, de français et d’anglais à nous quatre avec le Professeur et les époux Goto.
Premier arrêt dans la ville de Fukushima, près de préfabriqués où vivent, en habitat temporaire, des réfugiés de Namie. Ils étaient venus pour un an, ils seront bientôt là depuis trois ans. En zone rouge, à Namie, on estime qu’il faudra plusieurs décennies avant de pouvoir se réinstaller.
Nous croisons une jeep de l’Armée de défense japonaise. La préfecture attire tous les trafics. Les travaux publics, comme dans le reste du pays, regorgent de sous-traitants et se retrouvent souvent in fine aux mains des yakusas, la mafia japonaise. Trois risques principaux sont surveillés ici. Vols, tremblement de terre, terrorisme. C’est ce qu’on me répond, dans cet ordre là. La centrale de Daiichi reste extrêmement dangereuse. Un tremblement de terre, une attaque, et tout est fini.
En bas de l’immeuble où vivent les époux Goto, le travail de décontamination est terminé. En témoignent de grandes bâches bleues entreposées là. Personne ne semble savoir pour combien de temps. Sous le plastique, des tonnes de pelletées de sol. Le compteur Geiger annonce 0,179 microSV/h.
Le long de Shinobuyama, la montagne sacrée, nous reprenons la route. Celle qui a servi à évacuer au moment de la catastrophe, remplie de gens fuyant la côte Pacifique. En octobre 2011, l’assemblée de la ville de Fukushima a voté une résolution pour devenir indépendante du nucléaire. On m’explique que les habitants étaient pourtant des gens assez conservateurs, mais le désastre a révolutionné les mentalités. Et identifié deux ennemis déclarés : le gouvernement central et Tepco.
Le slogan dans toute la Préfecture est devenu « Protest and Survive » et des initiatives citoyennes commencent à fleurir. L’Alliance paysanne que je rencontre à Ryozen a ainsi lancé un fonds, alimenté par des fermiers et des citoyens, pour monter une petite centrale solaire. Ils ont collecté 400.000 euros et catégoriquement refusé le moindre argent public. Ils m’expliquent leur volonté d’être indépendants, ils se méfient des autorités et ne veulent plus avoir affaire à tout ce qui peut représenter le gouvernement.La ferme solaire a été inaugurée en septembre dernier. En janvier, elle a produit 10.000 kWh. L’électricité est revendue à l’entreprise Tohoku Electric Power. Il était hors de question pour eux de revendre à Tepco. Le compteur Geiger indique 0,453 microSV/h. On évoque beaucoup le solaire ici, mais jamais les économies d’énergie. Je parle du scénario Negawatt et de transition énergétique pour la millième fois depuis que je suis arrivée.
Je suis leur première visite. Ils sont ma première occasion de témoigner sur place de notre solidarité. Je leur parle de ce qu’on fait à la région Rhône Alpes pour les coopératives citoyennes, leur dis l’action qui a lieu en même temps à Paris contre le nucléaire, les chaines humaines chaque 11 mars. Ils me montrent leur maison, ancestrale, en bois, elle est là depuis 150 ans. Nos sourires, leur fierté… Eux comme moi, émus et joyeux. La neige nous empêche de nous approcher des panneaux solaires, ils m’invitent à revenir au Printemps.
A midi nous sommes à Soma, la température continue de baisser. Il fait 0°C. Les microSV augmentent un peu mais restent à des seuils raisonnables – pour une journée.
Ici mes hôtes tiennent à me montrer un bâtiment créé en partenariat avec la Fondation de France et des étudiants en architecture de Tokyo. Il abrite aujourd’hui un hangar pour les fermiers, un magasin de vente directe et un lieu de rencontres – café. Le projet s’appelle Nomado. Le toit est couvert de panneaux solaires. Huit personnes y travaillent à plein temps.
Les paysans y disposent d’un équipement, obligatoire, pour contrôler le taux de radioactivité de leur production. Les sacs de riz sont étiquetés d’un code-barre qui permet d’avoir un accès direct à ces informations. La machine qui calcule le nombre de becquerels contenu dans le riz est vendue par Areva.Je me surprends moi-même à exploser de colère dans le hangar.
Mes hôtes étonnés ont droit à une diatribe enflammée sur le capitalisme vert et ces multinationales qui font du profit en polluant, puis en dépolluant ce qu’elles ont détruit. Ainsi, Areva veut vendre du combustible Mox et des réacteurs nouvelle génération, « plus sûrs », au Japon. Mais en cas d’accident, pas de problème, Areva vend aussi. L’industrie du nucléaire gagne à tous les coups.
Le gérant a un autre projet en tête. Puisque personne ne peut retourner vivre en zone rouge, il veut y installer des panneaux photovoltaïques. Tout type d’entreprise y est interdit, mais le rapport de forces engagé par l’Alliance paysanne semble porter ses fruits. Ils ont obtenu l’autorisation des Ministères de l’agriculture et de l’industrie. Le projet doit démarrer cet été.
Nous déjeunons d’un bento traditionnel dans le café Nomado. Accompagné de thé vert bio, sur lequel il est spécifié qu’il a été produit sans aucun lien avec les multinationales de l’agro-alimentaire. Dans le magasin j’achète un Hanami de poche, des fleurs de cerisiers séchées sur lesquelles il suffit de verser un peu d’eau brûlante pour provoquer la floraison tant appréciée au Japon.
14h, le soleil apparait et réchauffe un peu l’air. Nous sortons le compteur Geiger qui est obligatoire dans la zone des 20km autour de la centrale. Il restera allumé tout le long de notre présence dans ce rayon, jusqu’au contrôle final de contamination en fin de journée, réalisé par des officiers avant de nous laisser repartir de l’autre côté. A l’avant de la voiture, bien visible, l’autorisation officielle qui spécifie la plaque d’immatriculation et nos noms.
Nous longeons la côte. Si les désastres du nucléaire restent cachés, impalpables, les ravages du tsunami sont eux encore bien visibles. Par le vide de ces immenses étendues de neige, là où il y avait autrefois des maisons. Des océans de vide. Le tsunami a provoqué 20.000 morts. Mes guides me racontent les lieux qu’ils ont parcouru avant, et juste après le tsunami. La rivière où on pêchait du saumon… Nous entrons dans la zone d’exclusion des 20 km. Ici personne n’a le droit de rester la nuit. Nous n’avons pas le droit d’arrêter la voiture. C’est le domaine des porcs redevenus sauvages et des cochons-sangliers que les gens semblent beaucoup redouter.
Après avoir passé un premier checkpoint, nous arrivons à la ville côtière de Namie à 15h. Nous avons rendez-vous à la Mairie avec un responsable du service Santé.
La Mairie tient un registre extrêmement détaillé de la nouvelle répartition géographique des habitants de Namie et de leur état de santé, régulièrement contrôlé. Namie est à cheval sur les trois zones : verte, orange et rouge. Les zones d’exclusion croisent deux critères : la distance de la centrale qui reste un facteur de risque important, matérialisé par le rayon des 20km, et le niveau de radioactivité dont la dispersion suit les courants des vents et va bien au-delà des 20km, mais peut aussi être faible tout près de Daiichi. Raison pour laquelle nous pourrons nous approcher à moins de 7 km de la centrale sans subir de trop fortes doses de radioactivité, qui ne dépassera jamais 0,500 microSV/h. Le risque le plus élevé ici en réalité, c’est celui d’un deuxième accident nucléaire. Dans les projets de reconstruction de la ville de Namie figurent un Mémorial et une ferme solaire.
Dernière étape, il est 16h30 et le soleil commence à décliner. Nous arrivons dans un lieu de bout du monde, improbable. Là où se situaient le port de Namie et son école élémentaire. 80 élèves en ont été évacués dès l’alerte du tremblement de terre. On aperçoit au loin les cheminées de la centrale Tepco. La terrible beauté du chaos. Pas de mots, juste des photos.
Drôle de semaine
Où je reviens sur la semaine écoulée, le Conseil national du PG, notre résolution européenne adoptée et les invectives de David Assouline face à Jean-Luc Mélenchon ce dimanche soir sur BFM
Ma semaine se termine mieux qu’elle n’a commencé. Je parle du Conseil National du PG de haut niveau politique que nous venons de vivre ce week-end.
Une semaine que j’ai rêvé autrement
Mais avant je vais revenir sur les événements qui, au sein du FDG, ont changé le cours de ce qui était espéré en début de semaine. Tout occupé à en gérer les conséquences, je n’ai pas eu le temps de les relater. Il n’est d’ailleurs pas coutumier que je fasse le récit de l’intérieur des discussions et relations avec nos partenaires qui font la matière principale de mon secrétariat aux relations unitaires. Je l’ai fait, mais largement a posteriori, dans mon livre « au cœur du Front de Gauche » qui raconte l’histoire du Front de Gauche jusqu’en août 2012. Mais plus rarement quand les cendres sont encore chaudes. Cette fois je le juge utile. Lundi dernier donc, 10 février, j’avais rendez-vous justement avec Marie-Pierre Vieu et les responsables parisiens du PCF. Marie-Pierre est une dirigeante communiste en qui j’ai une entière confiance. Ce n’est pas seulement parce qu’elle est l’éditrice justement de mon livre (quoi que cela aide) mais depuis notre rencontre en 2006 au cours d’une des énièmes réunions du désespérant feuilleton d’une tentative de candidature commune de la gauche antilibérale pour les élections présidentielles 2007, je sais que sur le fond nous nous entendons sur l’essentiel. Sans doute que nous voulons éviter de revenir à cette période de division qui rendait inutile la gauche que nous représentons. En plus elle agit comme j’aime qu’agisse un militant politique : avec sincérité, sans fard, sans chausse-trappe… Comme on aime qu’agisse d’ailleurs tout être humain. Bref quand Marie-Pierre me dit quelque chose, je la crois. Ce lundi donc, place du Colonel Fabien, je devais enfin avoir un retour du PCF sur notre demande sur les logos. Depuis le 18 janvier, date de la réunion bilatérale des Buttes-Chaumont où nous avions fait cette précision concrète, nous attendions. Soit 22 jours pour obtenir une réponse sur la demande la plus minimaliste qui soit : le PCF était-il disposé à nous envoyer un signe positif en enlevant le logo FDG du matériel officiel des listes conduites par le PS où il s’était engagé à Paris, Nantes, ville du premier ministre et la petite dizaine de villes incluant un ministre ? Difficile de faire moins, difficile pour le PCF de faire passer ce type de listes comme indépendantes de la politique du gouvernement… Ces 22 jours ont été longs. Surtout quand dans le même temps les dirigeants du PCF rappelaient tous les jours qu’il conviendrait d’accélérer notre entrée en campagne européenne. Je préfère prendre cela pour de l’humour au second degré. Enfin bref, nous sommes quatre dans le bureau ce lundi. On échange nos points de vue, plutôt froidement avec Igor le secrétaire fédéral parisien. Mais, et c’est le plus important, Marie-Pierre au nom de la direction du PCF et avec l’accord de sa direction parisienne m’annonce le retrait du logo FDG sur le matériel officiel de la liste d’Anne Hidalgo à Paris et l’assurance que je recevrai avant mercredi les réponses pour les autres villes. Elle précise cependant que cela implique l’ouverture de discussions sur les Européennes. Je lui réponds ne pas comprendre cette précaution puisque si nous faisons ce compromis c’est justement pour débuter ces négociations malgré le problème des municipales. Pourquoi est-ce que j’impose cette date limite de mercredi ? Parce que nous avons un conseil national le week-end qui suit pour lequel je dois écrire une résolution sur les Européennes. Ce CN est en effet prévu de longue date pour justement démarrer cette campagne. N’ayant pas de doute malgré tout sur la valeur des assurances de Marie-Pierre, je commence la résolution qui annonce l’entrée en négociation. Mais rien ne vient. Mercredi matin alors que j’espère la confirmation officielle de la liste de villes sur lesquelles s’appliqueraient cette règle, je reçois en fait sur mon mail une toute autre chose : l’affiche officielle de Anne Hidalgo avec le logo du FDG… Pascale Savoldelli, responsable des élections du PCF, dira sans rire dans le Monde qu’une tête de liste ne tient pas au courant ses partenaires de l’affiche officielle de campagne. Je n’ose croire que nos camarades communistes à Paris en soient arrivés à faire une confiance aveugle aux socialistes où alors le PCF a perdu ses meilleures traditions. Je suis convaincu par contre de la bonne foi de ma camarade Marie-Pierre Vieu quand elle m’expliquera ne pas être au courant de cette affiche au moment où elle me faisait des assurances au nom de sa direction. On m’autorisera par contre des doutes sur la direction parisienne… Pierre Laurent me dira la même chose jeudi dans les couloirs du Conseil régional d’Ile de France où nous siégeons tous deux. Je lui ai là encore redit mes doutes. Paris n’est pas à des centaines de km de la place du Colonel Fabien et le poids de Pierre y est fort. Il a même été décisif lors du vote interne qui a penché de peu du côté de l’engagement derrière Hidalgo surtout en raison du score de la section du 20ème qui est la sienne. Mais je dis alors à Pierre qu’il y a un moyen de nous redonner confiance : une déclaration publique le regrettant, un signal, quelque chose… Il ne viendra pas. Au contraire, on apprendra que Pierre a programmé d’intervenir dans un meeting du 20ème arrondissement, celui où se présente notre tête de liste Danielle Simonnet, aux côtés d’Anne Hidalgo. Comment, dans ce moment-là, nos camarades communistes imaginent-ils que nous prenions cet appui du N°1 du PCF à la liste Hidalgo ? Ce soutien dans ce moment délicat pour le FDG ne peut apparaître que comme une ultime provocation.
Voilà donc l’atmosphère. Notre divergence stratégique n’est pas théorique, formelle mais a des implications bien concrètes car elle nous place en concurrence électorale. A Paris, dans les 12 et 10ème arrondissements par exemple, pas une affiche du PS n’est collée sur les murs mais celles de mes camarades Alexis Corbière et Guillaume Etievant sont recouvertes systématiquement par les affiches des candidats communistes des arrondissements concernés qui font la promotion de la socialiste Anne Hidalgo. Etonnant de voir ainsi Didier Le Reste, ancien leader des cheminots CGT qui n’avait pas de mots assez durs à l’encontre d’un PS votant la dérégulation du service public ferroviaire, jouer ainsi le jeu dudit PS contre ceux qui contestent à gauche son hégémonie… A Rouen ce sont les communistes de la liste déjà constituée du FDG qui arrivent en plein milieu d’une réunion pour annoncer qu’ils rejoignent celle du PS. Idem dans une ville d’Isère… Etc, etc, etc… Bref le tout-venant entre des listes concurrentes mais qu’on ne souhaite pas voir entre des partis du FDG surtout à un moment où le PS appuie la politique d’un gouvernement qui fait une politique de droite. Les soubresauts de cette semaine ont malheureusement confirmé que les contradictions du PCF rendent impossible de démarrer ensemble, malgré tout, la campagne européenne. De faire comme si les municipales et européennes se déroulaient dans des espaces temps différents.
Un CN volontariste et unitaire
J’ai donc été amené à écrire différemment la résolution en vue de notre CN. J’y reviens donc. J’ai été fier de mes camarades tout au long du week-end. Ils vivent tous des situations différentes : certains, car c’est le cas quand même dans la moitié des villes de 20 000 habitants, sont bras dessus, bras dessous avec les camarades du PCF, d’autres au contraire sont dans la situation des camarades de Paris. Pourtant malgré ces différences, est ressortie une grande maturité face à la situation créée. Un forte homogénéité s’est exprimée dans les amendements et le vote quasi unanime de la résolution. Tous sentent la gravité du moment historique que vous vivons, l’importance de décisions prises qui ont des impacts concrets sur la situation politique. Les interventions ont donc été très majoritairement dans le même sens. Les délégués ont refusé la moindre tentation identitaire qui aurait pu survenir à l’occasion de cette crise pour réaffirmer au contraire leur attachement au Front de Gauche dès lors qu’il renoue pour l’avenir avec la stratégie d’autonomie qui lui donne son sens. Ils ont décidé de partir en campagne européenne immédiatement avec toutes les forces ou composantes avec lesquelles nous sommes engagés nationalement ou localement sur des listes autonomes aux municipales tout en affirmant dans un même mouvement que la main reste tendue à l’ensemble du PCF pour peu qu’il se décide enfin à un signe clair et public permettant de penser que sa stratégie à géométrie variable restera le mauvais souvenir de ces municipales. Bref cette résolution est bien équilibrée, elle reflète un parti sûr de la stratégie qu’il faut emprunter pour les années à venir mais bien décidé à rester le meilleur ouvrier d’une unité de l’autre gauche qui a justifié notre création. La résolution va même plus loin puisque réaffirmant l’ouverture à tous ceux qui, dans la majorité gouvernementale, se décideraient enfin à rompre avec la double politique de l’offre et de l’austérité de François Hollande. Enfin elle relance la nécessité, qui m’est chère, de la construction d’un front du peuple d’où l’exigence de la relance des assemblées citoyennes. Des assemblées incluant l’ouverture aux adhésions directes qui pourraient permettre une véritable implication citoyenne. 97 % des suffrages exprimés de ce CN ont approuvé la résolution (http://www.lepartidegauche.fr/actualites/actualite/resolution-conseil-na…). Ils sont bien décidés à faire de la campagne européenne une réussite et à permettre à un FDG revigoré de passer devant le PS.
Assouline pour repoussoir
Si nous avions des hésitations sur cette absolue nécessité, David Assouline, porte-parole du PS, nous aurait conforté dans cette volonté. Assouline a été retenu par BFM ce dimanche soir pour débattre avec Jean-Luc invité de l’émission politique dominicale de la chaine d’information. Manifestement, il était venu avec l’ambition d’un coq de basse-cour bien décidé à faire un coup politique face à Jean-Luc. Un peu à la manière de Cahuzac il y a quelques mois (il devrait faite attention cela ne porte pas bonheur), voilà Assouline égrenant avec morgue et agressivité un mélange des lieux communs qui font le seul discours du PS – nous sommes LA gauche, vous faites le jeu de la droite et gna, gna, gna – et de mensonges sur les retraites, une fiscalité soi-disante égale pour les revenus du travail et du capital etc… le tout à la vitesse d’une mitraillette afin d’être sur de ne pas être contesté. Bref à entendre Assouline le gouvernement Ayrault cumulerait les acquis sociaux de 36 et de 81 réunis… Tout journaliste objectif aurait du arrêter ses monologues, cela n’a pas été le cas sur BFM… Mais qu’importe, Assouline a révélé comme jamais l’inutilité d’un parti qui tourne à vide et qui pioche dans les recettes du sectarisme de quoi faire oublier ses reniements. Pas sur qu’à Solférino on ait vraiment apprécié son passage : à un mois du scrutin des élections municipales, Assouline a constitué un repoussoir pour ceux des électeurs du FDG qui hésitent pour le 2ème tour des élections. Il en est le seul responsable à l’image de la politique de droite du gouvernement. Je connais bien David. Alors que j’étais militant de la LCR, nous avons été tous deux « leaders » étudiants à Jussieu en 1983/84 quand il appartenait au groupe trotskyste de la LOR (Ligue Ouvrière Révolutionnaire). Je me souviens à l’époque de David n’ayant pas de mots assez durs vis à vis d’Alain Geismar, ancien leader de 68 et de la Gauche Prolétarienne, dont nous occupions le bureau pour des raisons qui m’échappent aujourd’hui, car devenu proche du PS et du « système » du fait de sa fonction de direction à l’université. Comment l’intransigeant David aurait-il jugé alors Assouline, futur porte-parole du PS justifiant une politique de l’offre. A l’époque je suppose que David se voyait davantage en futur Trotsky que dans le rôle d’un Frédéric Lefebvre du PS… Pathétique. En le regardant ce soir défendre avec autant de mauvaise foi la politique de François Hollande et agresser en réalité à travers Jean-Luc tous les militants du Front de Gauche, je n’ai pu m’empêcher de penser à nos camarades communistes parisiens qui sont les co-listiers d’Assouline pour les municipales. Se sentent-ils vraiment plus près de lui que de leurs camarades de la liste « Place au peuple » menée par Danielle Simonnet ? Dans le fond je ne peux y croire. Oui un signal fort et public serait vite le bienvenu…
Résolution du Conseil National sur les élections européennes
Cette résolution a été votée, et approuvée par 97% des délégué(e)s qui se sont exprimé(e)s.
Les élections européennes constituent le rendez-vous électoral majeur de l’année.
Elles sont l’occasion pour l’opposition de gauche aux politiques libérales appliquées en France comme dans l’Union Européenne (UE) de franchir un cap. Car désormais, que les gouvernements soient dirigés par des libéraux de droite ou des sociaux démocrates, la politique économique et sociale est la même. A chaque fois que le choix leur est donné, les partis sociaux libéraux préfèrent d’ailleurs des majorités d’union avec la droite plutôt que des rassemblements à gauche. C’est le cas dans 14 pays sur 28. Ce fut le cas par exemple du SPD à l’issue des dernières élections allemandes. Le même type de combinaison sévit au parlement européen que le PSE et le Parti populaire européen cogèrent pour appliquer une politique libérale et se répartir les postes. La mue de la social-démocratie européenne est achevée : elle n’est plus l’outil du compromis entre le travail et le capital, elle est désormais passée du côté de ce dernier.
C’est vrai à l’échelle de l’UE, c’est désormais également vrai en France. Le PS s’est désormais fondu dans ce brouet politique. Alors qu’il a été élu pour mettre fin à la politique de Nicolas Sarkozy, François Hollande applique la même politique de droite. Il l’assume même désormais pleinement : politique de l’offre, austérité, cadeaux incessants aux actionnaires, baisse des dépenses publiques, politique anti-écologique, tout l’arsenal néolibéral y passe. Après avoir travaillé au développement du modèle austéritaire en Europe en signant le TSCG, il se donne sans aucune honte pour modèle l’Allemagne de Mme Merkel et du bilan des mandats de Gerhard Schröder. Ce modèle, celui d’une relance basée sur les exportations, est délétère puisqu’il repose sur une concurrence généralisée entre les peuples, la déflation salariale et une convergence sociale vers le bas. En parallèle de cette adhésion, François Hollande cherche à imposer à notre pays une organisation territoriale basée sur de grandes régions et des « métropoles », en accord avec les vieux projets de l’UE de détruire les cadres nationaux d’exercice de la souveraineté populaire pour encourager une compétition économique mortifère entre les pays européens La capitulation du chef d’état de la 2e puissance économique européenne achève l’uniformisation du projet politique de l’UE. C’est la fin du mythe d’une Europe sociale qui a justifié tous les reculs de la social-démocratie. Rappelons-nous : le PS prétendait accepter des traités toujours plus libéraux au nom d’une construction européenne dont il modifierait le contenu plus tard, c’est en réalité le PS qui a adhéré au libéralisme.
Cette cogestion loyale du système a des conséquences terribles pour les peuples : casse sociale, chômage de masse et paupérisation, recul de l’espérance de vie, hémorragie migratoire en Europe méditerranéenne et orientale, montée de l’extrême droite. L’UE est aujourd’hui l’espace économico-politique du monde le plus ouvert au libre échange, au dumping social, fiscal et environnemental généralisé et à la domination de la finance. Elle est un facteur aggravant de la crise structurelle du capitalisme. Cette politique violemment antisociale ne peut s’appliquer qu’au mépris des souverainetés populaires, ce qui accroît la défiance des citoyens envers l’UE. Ces politiques violemment antisociales s’appuient sur des méthodes toujours plus autoritaires : réformes législatives pénalisant les mobilisations populaires (Espagne, Grèce), répression et criminalisation des luttes syndicales dans tout le continent, violences policières contre les Rroms et les migrants (Farmakonisi, Ceuta). Elle est le tremplin de l’offensive des intégristes religieux et des forces de droit traditionnalistes qui par leur lobbying intense, fondé sur les stéréotypes de genre, tentent d’imposer un modèle réactionnaire de la vie, de la famille et de la mort à commencer par la remise en cause du droit des femmes à disposer de leur corps. Cette Europe là ne peut plus être réformée.
Nos listes seront donc en premier lieu, celles de la rupture avec l’actuelle UE et ses traités, en vue de la refondation de l’Europe. Le rejet de l’Union Européenne n’a jamais été aussi fort dans le pays et notamment au sein des classes populaires. La désespérance populaire s’accroit. La masse des désemparés qui ne se repère plus ni à gauche ni à droite n’a jamais été aussi grande. Les sirènes anti-Europe du Front National trouvent écho auprès de cet électorat. Notre rôle est de rassembler le peuple de gauche mais aussi d’apporter une réponse forte à ce désespoir et d’incarner la colère populaire. Nous porterons des mesures concrètes et radicales de rupture. Les orientations politiques adoptées par le CN du 30 novembre 2013 seront portées clairement dans cette campagne par nos candidats. Nous avons besoin d’une campagne audacieuse et tranchante avec des mots d’ordre clairs. C’est le moyen d’éviter la désillusion du peuple des désemparés. et le rejet de la politique.
L’écosocialisme est notre boussole, nous en avons fait adopter le principe par le PGE. Nous le porterons comme horizon, comme nous porterons la solution du protectionnisme solidaire contre le dumping généralisé, ainsi que la rupture avec l’euro-Merkel par la mobilisation unilatérale de la Banque de France. Alors que François Hollande a co-signé avec Barack Obama un appel à ratifier rapidement le Grand Marché Transatlantique, nous devons faire de l’élection européenne un véritable référendum contre cet accord. Nous affirmerons que ces ruptures sont possibles en France immédiatement, en désobéissant, sans attendre l’illusoire Europe sociale à laquelle plus personne ne croit. C’est la condition pour espérer refonder complètement une construction européenne.
A quelques mois du scrutin, les partisans du système se servent de l’extrême droite comme d’un épouvantail pour ramener les électeurs vers la « sécurité », c’est à dire vers eux. L’extrême droite, et notamment le FN en France, est effectivement dangereuse. Libéraux et sociaux libéraux ne constituent pas un rempart contre l’extrême droite, ils en sont l’incubateur. Chacun voit bien que c’est leur politique d’austérité, leur reniement, la désorientation qu’ils sèment dans la population qui est à l’origine de la progression des idées nationalistes et xénophobes. M. Barroso et Mme Le Pen sont d’ailleurs les faces inversées d’un même miroir. Tous deux prônent une politique fondée sur la concurrence entre les peuples : par le libre échange débridé pour le premier, par la dévaluation compétitive pour la seconde qui souhaite dissoudre la lutte des classes en proposant aux travailleurs de se soumettre aux intérêts du capital de leur pays Parce qu’elles seront les seules à proposer une politique radicalement différente, basée sur l’absolue primauté de la souveraineté populaire, la désobéissance avec l’UE, la rupture avec le libéralisme et la solidarité entre les peuples, les listes de l’autre gauche constituent le seul antidote à ces deux maux. La vraie nouveauté est que les listes qui défendront ce programme sont en capacité de jouer les premiers rôles, voire de devenir les premières forces à gauche dans plusieurs pays européens. A commencer bien sûr par Syriza en Grèce. Syriza dont le leader Alexis Tsipras sera notre candidat à la présidence de la commission européenne contre le système incarné autant par le PSE que par le PPE.
En France, l’enjeu est le même. Vu le moment politique que vit notre pays, ce scrutin aura une portée nationale redoublée. François Hollande a en effet d’ores et déjà programmé une escalade supplémentaire dans sa politique néolibérale avec le vote du pacte de responsabilité après les élections européennes. L’engagement de confiance du gouvernement qu’il a annoncé sur ce pacte dit bien toute l’importance de ce dispositif dans son quinquennat. On peut même supposer (les réactions positives d’une bonne partie de la droite le laissent entendre) qu’il espère réunir sur ce texte sa majorité et tout ou partie de l’opposition de droite. Rien n’exclut qu’il ait l’intention de rechercher à la faveur de ce vote une coalition gouvernementale des libéraux. Les élections européennes seront donc également l’occasion de contribuer à mettre en échec ce projet. Nos listes seront les listes anti-pacte de responsabilité. Sur la base du refus de la politique gouvernementale, nous ambitionnons donc plus que jamais de devenir la première force à gauche et de créer ainsi un séisme politique. Car notre opposition de gauche à la politique du gouvernement a pour vocation de rassembler une majorité alternative sans attendre 2017. Les élections européennes peuvent enclencher ce processus.
Le PG aborde donc cette élection avec une volonté majoritaire. C’est pourquoi nous chercherons jusqu’au bout à unir tous ceux qui, au Front de Gauche (FDG) et plus largement à gauche, refusent cette politique d’austérité au plan national comme européen et la construction européenne qui va avec.
Le FDG devrait être depuis des mois le vecteur naturel de ces listes. Tout y invite : notre histoire commune depuis la campagne contre le TCE puis dans le FDG, nos avancées électorales et dans la rue, le succès de la campagne présidentielle de Jean-Luc Mélenchon. Les partis qui composent le FDG se retrouvent également hors la majorité gouvernementale. Nous nous sommes d’ailleurs tous opposés au budget 2014 et nos parlementaires ont voté contre. Tous nos partis ont également annoncé leur opposition au pacte de responsabilité. Le FDG aurait donc dû dans son ensemble aborder offensivement la séquence électorale composée des municipales et européennes. Nous savons que cela n’a pas été le cas. Si au final, nous pouvons nous réjouir qu’un très grand nombre de listes autonomes des listes gouvernementales défendront nos choix aux municipales, force est de constater que la stratégie à géométrie variable décidée par la direction du PCF a nui à notre élan collectif et à la crédibilité du FDG.
Malgré les enjeux de l’élection européenne, le PG avait fait le choix de tenter de sortir de la paralysie en proposant au PCF une rencontre bilatérale le 17 janvier, assortie d’un certain nombre de propositions concrètes. Non pas pour effacer les difficultés de la campagne municipale, elles sont bien réelles, mais pour avancer malgré tout vers l’étape suivante. En toute responsabilité, nous avions proposé un important compromis dans l’objectif de poursuivre la route ensemble et de relancer le FDG. Nous aurions pu, vu l’escalade libérale du chef de l’État, demander au PCF de se retirer des listes gouvernementales au nom de la stratégie commune décidée en janvier 2013. Nous ne l’avons pas fait, pour permettre au FDG de sortir de l’impasse. Nous nous sommes donc « contentés » de demander au PCF un signe positif en vue de rétablir la confiance. Il s’agissait de s’engager à ne pas permettre au PS d’utiliser notre logo commun, représentant de notre histoire et de notre stratégie, dans tous les documents officiels de campagne des listes conduites par les Solfériniens dans les villes les plus significatives politiquement dont Paris, Nantes et celles incluant des ministres PS. Pour le PG, cette demande avait un objectif clair : ne pas banaliser la stratégie à géométrie variable employée par le PCF lors de ces municipales, pour qu’à l’avenir le FDG ne se retrouve plus prisonnier de ces contradictions, à commencer par les élections cantonales et régionales de 2015. Pour nous, en effet, le FDG n’est pas un cartel de circonstance mais l’outil d’une stratégie et d’une orientation politique au long cours : celle de la Révolution citoyenne qui nécessite l’autonomie vis à vis du PS. C’est ce qui fait son sens et son intérêt.
Où en sommes-nous ? Voilà maintenant trois semaines que nous attendons une réponse sans cesse reportée malgré de nombreuses promesses en ce sens de la direction du PCF et de Pierre Laurent lui-même. Finalement les faits ont répondu d’eux-mêmes puisque à Paris le matériel officiel de la liste Hidalgo a été lancé avec le logo FDG. Et ce au moment même où l’on nous assurait une dernière fois dans une réunion officielle, au nom de la direction du PCF, que ce ne serait pas le cas. Malgré nos efforts, preuve est faite que nous ne pouvons contourner les divergences stratégiques des municipales et les contradictions qui vont avec. Comment partir en campagne en assumant la confrontation avec les listes gouvernementales aux européennes avec ceux qui, au même moment à Paris, Nantes et dans la moitié des villes de France, partent derrière le PS en concurrence avec nos propres listes FDG ?
Nous aurons tout tenté pour démarrer rapidement la campagne européenne avec l’ensemble du FDG sans attendre la fin de ces municipales. Les contradictions générées par une partie du PCF nous ont rattrapées : nous constatons que ce n’est pas possible pour le moment.
Cela n’empêche pas, comme ce CN devait le décider, de lancer la campagne européenne. Il n’est en effet pas question d’infliger un handicap supplémentaire à la dynamique que nous entendons porter.
Nous ne changerons pas de méthode. Nous restons évidemment attachés au FDG mais débarrassés à l’avenir de toute ambiguïté stratégique sur la question de l’autonomie. Nous procéderons avec le souci constant de l’unité qui caractérise notre démarche depuis notre création. Nous appelons ainsi toutes les forces, toutes les composantes, tous les responsables politiques, du FDG mais aussi d’autres partis, qui sont engagés nationalement ou localement avec nous sur des listes autonomes aux municipales, à s’engager avec nous dès maintenant dans la campagne européenne de l’opposition de gauche, y compris avec des chefs de file là où c’est possible.
Cette campagne doit permettre de relancer l’objectif du Front du peuple que s’est toujours assigné le FDG. Cela revient à relancer les assemblées citoyennes pendant la campagne pour permettre une véritable implication citoyenne, y compris avec des adhésions directes que nous devons travailler à rendre possible de façon urgente.
Au delà, nous entendons continuer à œuvrer au rassemblement le plus large possible des forces constituées et des personnalités qui affirment, d’une façon ou d’une autre selon l’endroit où ils se situent aujourd’hui, les mêmes critiques vis à vis du gouvernement. Le processus que nous lançons restera donc celui de la main ouverte. A commencer évidemment par nos partenaires du FDG dont le PCF à qui il revient d’envoyer enfin les signaux clairs et publics, dont un engagement à présenter des listes autonomes aux élections cantonales et régionales de 2015, afin de construire avec nous ce processus, et plus globalement à toutes les forces et toutes les personnalités, FDG ou pas, qui souhaiteraient nous rejoindre, même après les municipales. Cet appel s’adresse y compris à tous les militants, les personnalités et composantes de l’actuelle majorité gouvernementale qui accepteraient de franchir le pas pour s’engager dans des listes contre la politique d’austérité du gouvernement et la politique de l’UE. Même si nous avons sur notre conception de la construction européenne des divergences notables qui pourraient compliquer un éventuel accord, nous suivons avec intérêt l’évolution au sein d’EELV et notamment la dynamique des nombreuses listes municipales que nous présentons ensemble, ou les appels de personnalités comme Eva Joly ou Noël Mamère.
A cet égard nous observerons dans les semaines à venir si la déclaration de la gauche du PS est suivie d’actes concrets, en particulier dans le cadre de la mobilisation unitaire nécessaire contre le pacte de responsabilité. Que les militants et responsables socialistes le sachent : s’ils veulent rompre pour de bon avec la politique menée en leur nom, nous pouvons faire alliance aux européennes. Car dans cette période très certainement décisive pour la France comme pour l’Europe, le PG a plus que jamais conscience du rôle qui est le sien. Il se doit d’agir avec clarté mais il sera surtout le facilitateur de tout ce qui permettra de battre les libéraux de tous poils, de repousser le spectre de l’extrême droite, de renverser durablement le rapport de force entre le capital et le travail au bénéfice du peuple. Les élections européennes peuvent être l’étape majeure de construction d’une majorité alternative de gauche, fidèle à la transformation sociale et écologique.
Rencontre Parti de Gauche – NPA
Le Parti de Gauche ayant répondu favorablement aux propositions de rencontre du NPA dans sa lettre ouverte intitulée « week-end de révolte de la gauche », la rencontre aura lieu lundi 17 février.
La délégation du NPA sera conduite par Olivier Besancenot, la délégation du PG est composée de Jean-Luc Mélenchon, Martine Billard, Eric Coquerel, Alexis Corbière, Delphine Beauvois.
« Globalisons les luttes, globalisons l’espérance »
Déclaration des organisations françaises présentes au VIème congrès du Mouvement des travailleurs ruraux sans terre (MST)
Réunis à l’occasion du VIème Congrès national du MST, du 10 au 14 février 2014, paysans et travailleurs appellent à lutter et construire une réforme agraire populaire.
D’Amérique latine et de tous les continents, organisations politiques, syndicales et mouvements sociaux portent l’exigence de nouvelles avancées sociales, économiques et environnementales favorables aux peuples. Avec le MST, les délégués s’engagent en faveur d’un monde de paix et de progrès social, en rupture avec le capitalisme.
La délégation française présente à ce Congrès apporte son salut le plus fraternel au MST. Elle a participé, ce mercredi 13 février, à la marche nationale pour la réforme agraire populaire. Forts de notre diversité, nous portons l’exigence du droit à la souveraineté alimentaire, qui suppose de conquérir une alimentation de qualité, relocalisée, accessible à tous, libérée de l’emprise des marchés financiers et en faveur de l’agroécologie.
Le combat émancipateur du MST est nôtre. Il incarne une alternative concrète face au modèle de l’agrobusiness. Nos organisations invitent à amplifier les luttes, construire des coopérations visant à la conquête des droits fondamentaux humains, celui de vivre en bonne santé, de disposer d’une alimentation saine et d’accéder à l’éducation.
Brasilia, le 14 février 2014
La délégation :
- Les amis du MST
- CCFD – Terre solidaire
- France Amérique Latine
- Mémoire des luttes
- Parti Communiste Français
- Parti de Gauche
Quand Danielle Simmonet fait sortir de ses gonds Pierre Gattaz
Ce vendredi 14 février, la fondation Emmaus a présenté son programme de lutte contre la grande exclusion. A cette occasion, les candidats à la municipale étaient invités à présenter leurs propositions. Danielle Simonnet, Anne Hidalgo, Charle Beigbeider, Christophe Najdovski étaient donc assis au premier rang de l’assistance. Mais avant leur intervention, ce sont Pierre Gattaz, président du Medef et Louis Gallois, ancien patron d’EADS et actuel président de la Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale (FNARS), qui étaient invités à s’exprimer sur la grande précarité. Le premier, à peine rentré de son voyage aux Etats-Unis avec le président Hollande (son nouvel ami après N. Sarkozy) a engagé le MEDEF à généraliser l’engagement des grandes entreprises dans le “charity business”. Non sans cynisme, il a même salué le “service après vente” réalisé par Emmaus auprès des personnes en réinsertion dans ces entreprises… Le second a invité les associations à s’associer au pacte de responsabilité !!!
A leur suite, les candidats se sont succédés, par ordre alphabétique, pour présenter leur propositions… Sauf NKM, qui n’a pas daigné apparaître chez Emmaüs… Beigbeder a été la hauteur de ce qu’on attend de la droite caritative ; Hidalgo et Najdovski ont déroulé les notes consensuelles qu’ils avaient préparé sur la nécessité de lutter contre la grande précarité et les efforts déjà effectués par la ville. Bref, aucune fausse note… La beau consensus bienpensant.
Quand Danielle Simonnet monte sur l’estrade. Un journaliste de France Bleu tweete :
“C’est de l’enfer des pauvres qu’est fait le paradis des riches”. C’est par une citation de Victor Hugo que la candidate du Front de gauche a commencé par rappeler les causes de la grande précarité, avant de souligner que l’an dernier les 300 familles les plus riches avaient augmenté leur revenu de 25%. Puis de lancer : “Monsieur Gattaz, vous êtes ici et vous parlez d’emploi mais vous ne représentez rien. Vous représentez 8% du patronat !”. C’en était trop pour le patron du Medef qui s’est levé de sa chaise pour se réfugier sur un côté de la salle avec son équipe. Entré comme invité d’honneur à Emmaüs, il est reparti par la petite porte… et rouge de colère !
Danielle Simonnet a dénoncé les politiques d’austérité et de soumission à la finance qui aggravent la précarité et l’exclusion, et réduisent les moyens alloués aux politiques de solidarité. Après avoir déroulé les propositions du Front de gauche pour lutter contre la précarité et l’exclusion et garantir l’accès aux droits de toutes et tous, elle a été félicitée par des salariés et bénévoles d’Emmaüs.
En ce jour de Saint Valentin, pour le Front de gauche, pas de déclaration d’amour au MEDEF !
Soutien à l’observatoire du nucléaire!
Nous avons pris connaissance récemment, par un communiqué de l’Observatoire du Nucléaire, de sa condamnation par le Tribunal de Grande Instance de Paris à plusieurs milliers d’euro dans le procès intenté par Areva pour diffamation. Ces quelques milliers d’euro menacent gravement l’avenir de la structure dirigée par Stéphane Lhomme qui joue un rôle clef dans l’information et le dé-tricotage des mensonges de l’industrie nucléaire et de ses vassaux gouvernementaux.
L’observatoire du nucléaire faisait état d’un don de plusieurs milliers d’euro de Areva à l’état du Niger, ce qui lui a valu cette assignation en justice. C’est une grave atteinte à la liberté d’expression, à la liberté de critiquer l’industrie nucléaire dans ce pays.
Cela se déroule au moment même où la loi sur la transition énergétique poursuit sa descente aux enfers face aux grandes manœuvres de l’Elysée. Nous avions déjà alerté sur cette question. Voilà qui est clairement affirmé aujourd’hui : le passage à 50% de production d’origine nucléaire en France se fera par la fermeture de centrales…et la construction de nouveaux EPR !
Voilà à quoi va servir l’argent de la transition énergétique. Les grandes manoeuvres de l’Elysée ont commencé. Une autre question se pose. Combien de temps EELV fera semblant de considérer tout cela comme acceptable ?
Déchets radioactifs • Non à l’enfouissement
Du débat public sur CiGéo à la loi de transition énergétique : c’est toujours non à l’enfouissement.
Le Parti de Gauche prend acte des conclusions du débat public sur le projet CiGéo (Centre industriel d’enfouissement Géologique des déchets radioactifs, en projet à Bure) rendues ce 12 février par la CNDP (Commission Nationale du Débat Public).
Ces conclusions légitiment les critiques formulées depuis longtemps envers l’Andra (Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs) : un calendrier trop rapide dans le passage du stade de laboratoire de recherche à celui de l’enfouissement effectif par exploitation industrielle et un fonctionnement antidémocratique.
L’Andra doit suivre ces conclusions et repousser la phase industrielle de CiGéo ! Mais au delà : le combat doit se poursuivre car l’abandon définitif de l’enfouissement n’est toujours pas au programme. La proposition de la CPDP de mettre en place une phase additionnelle d’expérimentation de CiGéo « en conditions réelles » n’est pas satisfaisante, tant la solution de l’enfouissement des déchets nucléaires a déjà fait preuve de son absurdité technologique et économique.
La loi de 2006 sur la gestion des déchets radioactifs doit évoluer. Au lieu d’acter la poursuite du nucléaire et l’entérinement probable de l’enfouissement géologique des déchets nucléaires, la future loi de programmation de la transition énergétique devrait opter pour un véritable scénario de transition énergétique par la sortie du nucléaire et le renforcement des sites de stockage en surface et sub-surface, solution aujourd’hui utilisée pour gérer les déchets produits par l’industrie électronucléaire.
La Région Ile-de-France demande l’arrêt des négociations du grand marché transatlantique
A l’initiative du groupe Front de Gauche Parti de Gauche et Alternatifs, la Région Ile-de-France vient de se prononcer pour l’arrêt des négociations opaques du grand marché transatlantique.
Après avoir rejeté une motion de dernière minute du groupe PS visant à empêcher ce débat, les élus franciliens du Front de Gauche et d’Europe-Ecologie-Les-Verts ont affirmé leur opposition à ce projet. Ensemble nous avons refusé cet accord qui menace nos droits sociaux, écologiques et démocratiques et exigé une information complète des citoyens.
C’est un désaveu pour tous ceux qui ont choisi de négocier dans le dos des citoyens : la Commission européenne mais aussi le président Hollande qui vient de déclarer qu’il fallait « aller vite » ssur ce dossier pour empêcher que le peuple ne s’en saisisse.
Hommage à notre camarade Cécile Hallé
Nous avons appris le décès de notre camarade Cécile Hallé, survenu fin janvier, début février, à Berlin, où elle s’était retirée pour finir ses jours avec le plus de dignité possible.
Cécile Hallé était la mère de Christophe Schimmel, notre co-secrétaire du Comité de Figeac. Elle était aussi l’amie de Marlène Noygues, notre autre co-secrétaire, ainsi que d’autres camarades l’ayant bien connue sur le secteur de Figeac. Elle est partie après une longue maladie qu’elle aura combattue fort longtemps.
Cécile était une photographe de talent, réalisant des photos pour l’Ecole des Beaux Arts de Paris. Et elle avait beaucoup donné d’elle même pour la cause de la transformation sociale de la société pendant la période notamment qui a suivi les évènements de mai 1968, mettant son grand appartement de la rue de Rennes, à Paris, à disposition des militants de « la Gauche Prolétarienne ».
Elle y accueillait les intellectuels « gauchistes » (comme on les appelait à l’époque) comme Jean-Paul Sartre. L’écrivain et philosophe Maurice Clavel dira d’elle : « Cette compagne de la première heure nous a sacrifié son job, ses jours, ses nuits, sa santé et, je le crains bien, sa maison ».
Adhérente au PG dans le Lot, elle était une figure du comité de Figeac. Elle était toujours à l’écoute des autres. Nous nous rappelons son investissement dans le démarrage du journal « Lot en Action ». Elle faisait seule une partie de la distribution …courageuse elle l’était. Des souvenirs de manifs où nous nous demandions comment c’était possible que Cécile, avec la fatigue que l’on sentait en elle, soit encore dans la rue. Elle n’a jamais renoncé à ses convictions qui lui ont rendu la vie plus difficile. Elle ne s’en plaignait jamais.
Cécile a donné toute sa force et son énergie à soutenir des actions concrètes, moralement et physiquement. Malgré son grand âge et sa maladie, elle servait les causes locales, de la distribution de tracts active jusqu’aux nuits sous la tente dans la cour de l’hôpital en 2012 avec le personnel gréviste des semaines durant.
Elle aimait parler avec les gens, elle aimait affirmer ses convictions. Cécile avait l’écoute envers ceux qui souffrent, croire en l’humain était chez elle naturel, de part la richesse de ses combats elle savait redonner l’espoir quand la résignation prenait le dessus. Elle avait atteint une sagesse sereine et douce et la plénitude du don.
Pour toi Cécile, soit tranquille, on lâche rien.
Le comité de Figeac et le PG46