« Pour un week-end de révolte de gauche » – Réponse au NPA
Le 6 février nous avons reçu une lettre publique du NPA intitulée “pour un week-end de révolte de gauche” adressée “aux travailleuses et travailleurs, aux jeunes, aux organisations syndicales et politiques qui ne participent pas à la majorité gouvernementale, associations et militants associatifs qui combattent pour les droits sociaux et démocratiques”.
Nous y répondons aujourd’hui en nous affirmant favorable à une rencontre au plus haut niveau avec ce parti. Vous trouverez notre réponse ci-jointe.
Des discussions tournant autour des mêmes préoccupations vont avoir lieu au sein du Front de Gauche notamment après la journée de mobilisation et d’information du 8 février contre la hausse de la TVA et de l’appel de Ensemble à une initiative.
Le 14 février, la Région Ile-de-France s’opposera-t-elle à l’accord de libre échange Europe-Etats-Unis ?
Le 8 juillet 2013, l’Union européenne et les Etats-Unis entamaient des négociations en vue de conclure un accord de partenariat transatlantique de commerce et d’investissement, le Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement (TTIP) surnommé Grand Marché Transatlantique. Négocié en secret, et initié notamment par les patrons des transnationales, l’administration américaine ainsi que les dirigeants européens libéraux et sociaux libéraux, ce projet permettrait aux multinationales d’attaquer en justice tout Etat ou collectivité locale qui ne se plieraient pas aux normes du libéralisme.
La mobilisation d’organisations citoyennes, syndicales, écologiques et politiques se développe en Europe et aux Etats-Unis.
Néanmoins, malgré l’annonce de la suspension des discussions sur les tribunaux d’arbitrage, les discussions continuent. Ce délai arrive opportunément au moment des élections européennes pour tenter d’empêcher une fois encore tout débat démocratique.
Car cet accord est négocié dans le plus grand secret loin de l’attention des citoyens. Les discussions sont tenues secrètes et le mandat même des négociateurs est secret. Secret pour tous les citoyens, mais pas pour les américains qui y ont eu accès grâce à l’espionnage de la NSA.
Il faut agir pour stopper la mise en place de cet accord. Les citoyens et les élus doivent se mobiliser pour faire connaître massivement les détails du Grand Marché Transatlantique au plus grand nombre. C’est ainsi que nous avions fait échouer les négociations visant à instaurer l’AGCS, ancêtre du GMT.
Dans cet esprit, le groupe Front de Gauche – Parti de gauche et Alternatifs de la Région Ile-de-France, dans le cadre des délibérations présentées par les groupes, vient de déposer une délibération demandant l’arrêt des négociations, le lancement d’un grand débat national sur le libre-échange et proclamant la Région Ile-de-France hors TTIP.
Cette délibération sera examinée le 14 février. En 2004, la Région s’était déclarée zone « hors AGCS ». A l’époque, les Conseillers régionaux socialistes et écologistes avaient soutenue cette décision. Soutiendront-ils notre délibération qui s’inscrit dans la continuité ?
Une visite humiliante
Après Hollande néolibéral, voici Hollande atlantiste. Un nouvel « outing », comme on dit quand on est nord-américain.
L’image provoque d’abord un effet de déjà-vu. François Hollande va à son tour poser tout sourire aux côtés du président des Etats-Unis. Mais la banalité trompeuse du cliché ne doit pas faire oublier le nouvel « outing », atlantiste cette fois, qu’affirme sa visite.
D’abord il y a le contexte du déplacement. Hollande vient se coller tout sourire au chef d’une puissance qui écoute massivement notre peuple. On savait déjà que Valls s’en contrefichait. Le ministre chargé de protéger les Français n’a rien prévu, malgré les révélations sur l’ampleur du dispositif d’écoute états-uniens, pour restaurer nos capacités de contre-espionnage quasiment détruites lors de la fusion de la DST et des Renseignements généraux au sein d’une nouvelle direction mise au service quasi exclusif de la « guerre contre le terrorisme » décrétée par Washington. Leur utilité était pourtant avérée puisqu’elles permirent à Charles Pasqua de confondre et faire expulser des dizaines d’espions nord-américains en un temps où les grandes oreilles de la NSA n’existaient pas et où l’URSS existait encore. La visite de Hollande dans un tel moment proclame donc officiellement que ces pratiques de notre « allié » au détriment de l’économie, de la société et de la souveraineté du pays ne posent guère de problème aux autorités qui le représentent.
Nous avons aussi appris grâce au courage incroyable de Edward Snowden (qu’Hollande chercha à arrêter au prix du détournement de l’avion du président de la Bolivie) que Washington a mis sur écoute le téléphone de Merkel. Là encore Hollande n’a cure du traitement infligée à sa grande alliée. Ou plutôt si ! Merkel a pris ses distances avec les Etats-Unis, qualifiant par exemple d’inacceptable le « Fuck the EU » de Nuland, la responsable Europe au ministère des affaires étrangères US ? Hollande en profite pour courir chercher son diplôme de meilleur élève de la classe atlantiste ! La perspective d’une place sur le podium installé à Washington a eu instantanément raison de sa priorité en fer blanc à l’axe franco-allemand et à la construction européenne.
Et puis il y a le texte. Une tribune commune a été publiée lundi dans la presse de nos deux pays. On croirait que Hollande s’est contenté d’y apposer sa signature en échange de la photo porte-bonheur. Ce texte valide en effet totalement la vision du monde des dirigeants nord-américains, exaltant leur travail au sein du G8 et du G20, leur action pour la paix et la stabilité dans le monde ou célébrant encore l’importance des négociations engagées pour un grand marché transatlantique. Cruels, les dirigeants états-uniens ont placé dans ce pensum une phrase vantant le retour de la France dans le commandement intégré de l’OTAN. Cette décision de Sarkozy avait donné lieu à une motion de censure déposée par le PS. C’est Hollande en personne qui l’avait défendu ! Il déclarait notamment « l’OTAN est dans une fuite en avant, ses missions l’éloignent de ce qu’elle est et doit rester – une alliance militaire – pour la faire devenir l’organisation politique de l’Occident ».
Cette nouvelle humiliation prend la suite de l’épisode du retrait de la loi famille au lendemain de la Manif pour Tous. Dimanche Valls tonnait « la gauche doit se réveiller ». Le PS embrayait en appelant à une manif. Puis lundi Hollande offrait sur un plateau une victoire inespérée aux plus radicaux à droite en retirant la loi. Tout semble fait pour aboutir à ce Tea Party à la française annoncé par Valls. Un Tea Party qui permit justement la réélection d’Obama… L’atlantisme est un tout, l’alignement est donc total.
« Genre » : l’incroyable capitulation du gouvernement
Ce n’est pas seulement une victoire de la Manif pour tous. C’est une grave défaite de la gauche. Et de la pensée en général. Après avoir plié sur la loi « Famille », le pouvoir a décidé de se coucher devant les réactionnaires. Un passionnant article de Mediapart révèle ainsi que, depuis un an et les mouvements qui ont accompagné la loi pour le mariage gay, le mot « genre », considéré comme trop polémique par le gouvernement, a été banni du vocabulaire. « Lois, circulaires, rapports… Afin de ne pas trop froisser les lobbies intégristes, le gouvernement a discrètement choisi de se passer d’un des concepts les plus importants du champ intellectuel de ces dernières décennies », explique Lucie Delaporte.
La journaliste, qui évoque carrément une « chasse aux sorcières », raconte qu’à plusieurs reprises la censure est tombée : annulation par le rectorat d’un cycle de conférences sur le genre dans des collèges de Seine-Saint-Denis, suspension de la parution d’un ouvrage intitulé Déjouer le genre destiné aux enseignants, remplacement du mot « genre » par le terme « garçons-filles » dans un rapport commandé par Najat Vallaud-Belkacem, ministre du… Droit des femmes.
Plus que se passer d’un mot ou d’un concept, se passer du « genre », c’est s’interdire de penser, et donc d’agir : « En remplaçant égalité de genre par égalité filles-garçons, on veut signifier qu’on ne s’attaquera surtout pas à l’ordre des choses. Or l’idée d’assurer l’égalité sans toucher aux normes est totalement absurde », s’indigne le sociologue Éric Fassin (voir aussi ici), qui a commenté l’affaire pour Mediapart. On pensait l’obscurantisme cantonné aux paroisses ultra catholiques, le voilà désormais bel et bien entré à l’Élysée.
Patronats allemands et français appelent à remettre en cause la souveraineté populaire
Les confédérations patronales de France et d’Allemagne se sont réunies pour demander « au sein de la zone euro, un organe exécutif permanent ayant des compétences budgétaires et fiscales propres. » Rien ne les arrête. Ce sont les gouvernements et les parlements qui disposent de ces compétences. Mais visiblement pour le patronat, la démocratie est bien embarrassante. Ce serait tellement mieux de remplacer les ministères par les fédérations patronales ! Pourtant ce n’est hélas pas le gouvernement de François Hollande qui leur refuse grand chose, lui qui a de plus ratifié le TSCG jetant ainsi à la poubelle ses promesses de renégociation. Mais il n’y en a jamais assez et ce n’est jamais assez vite.
Les deux confédérations patronales ont été répéter leur credo libéral à l’Élysée, Matignon et Bercy où n’en doutons pas ils ont du recevoir un accueil chaleureux : « baisse du coût du travail, assouplissement du marché du travail et allongement du temps de travail et de la durée d’activité, simplification des réglementations, tailler dans la bureaucratie et lutter contre le protectionnisme en facilitant l’adoption du traité transatlantique… » toutes exigences auxquelles les gouvernements allemands, du SPD comme de la CDU, ont déjà répondu largement. Depuis le discours du 14 janvier, nous savons que François Hollande est bien décidé à en faire autant.
À l’exigence « d’un nouveau traité pour la zone euro et pour l’Union européenne, qui permettrait la mise en oeuvre de ces réformes et créerait un nouvel ordre de compétence », une seule réponse : désobéir aux traités en vigueur et refonder l’Europe. Le Parti de Gauche portera lors de l’élection européenne ce refus de l’Europe actuelle.
Pour sauver leur emploi, ils parient sur l’autogestion
À l’instar des salariés de Fralib, de plus en plus de travailleurs aspirent à sauver leur emploi en reprenant leur activité à leur compte. Reportage au premier forum européen de « l’économie des travailleurs »
L’autogestion ouvrière est un rêve fou, dans le domaine de l’industrie, qu’on croirait pieds et poings liés avec le productivisme. À la faveur de la crise, la vieille idée délaissée par le mouvement ouvrier au XXe siècle refait pourtant surface.
Elle prend même forme à 25 kilomètres de Marseille, dans l’immense usine de la Française d’alimentation et de boissons (Fralib). Les salariés de cette fabrique d’infusions, dont l’activité – pourtant bénéficiaire – a été délocalisée en 2010 en Pologne par son propriétaire Unilever, sont sur le point d’en reprendre l’activité à leur compte.
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Peillon veut tondre les fonctionnaires
Après avoir continué la politique de Sarkozy de gel du point d’indice des fonctionnaires, le ministre Peillon envisage de geler leurs avancements de carrière pour réduire les dépenses publiques. C’est une baisse de salaire déguisée. Ce sont des pensions de retraite diminuées pour les futurs retraités. Même Sarkozy n’avait pas osé aller aussi loin.
C’est un nouveau plan d’austérité. Rien que pour l’Education nationale, ce sont de 600 à 800 millions d’Euro par an de pouvoir d’achat dont les agents vont être privés. Cette politique folle va encore contracter la consommation populaire et donc aggraver le chômage.
Alors qu’il faudrait augmenter les salaires pour relancer l’activité, le gouvernement veut appliquer aux fonctionnaires ce que le MEDEF inflige aux salariés du privé.
Plus que jamais ce gouvernement doit être sanctionné dans les urnes. Vite, l’opposition de gauche.
Adoption du Rapport Lunacek au Parlement européen • Une victoire sur les réactionnaires mais limitée au compromis social-libéral majoritaire
Déclaration du Parti de Gauche
Mardi 4 février, le Parlement européen a adopté le Rapport de l’eurodéputée Ulrike Lunacek (groupe Verts) intitulé « Feuille de route de l’UE contre l’homophobie et les discriminations fondées sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre ». Cette Résolution non contraignante a recueilli 394 voix Pour (dont celles de Jean-Luc Mélenchon et du groupe GUE), 176 Contre et 72 Abstentions. Après le rejet du Rapport Estrela en décembre dernier sur les droits reproductifs et l’IVG, l’adoption du Rapport Lunacek est une victoire sur le camp des réactionnaires qui a le vent en poupe, en France comme dans le reste de l’Europe, et qui s’était une nouvelle fois mobilisés auprès des eurodéputés pour faire échec à leur ennemi désigné qu’ils nomment « la théorie du genre ». Les eurodéputés français de l’UMP et les allemands de la CDU/CSU ont clairement rejoint le camp réactionnaire en votant Contre la Résolution (seul 30% des députés du groupe de droite PPE, venant d’autres pays, ont voté Pour la Résolution).
Le Rapport donne une vision assez complète de tous les champs des discriminations homophobes et transphobes et identifie des domaines d’actions très divers : contre les discriminations sur le lieu de travail, à l’école, en matière de santé, en matière de famille, de libre circulation, en matière de liberté d’expression, de droit d’asile. Les discriminations en raison de l’identité de genre doivent désormais faire l’objet d’une prise en compte systématique au même titre que l’orientation sexuelle, de même qu’est introduite la question émergente des « personnes intersexuées ». Et il pose la question de l’intersectionnalité des discriminations avec la visibilité des femmes lesbiennes. L’un des principaux points positifs du Rapport Lunacek est qu’il continue à vouloir inscrire la lutte contre l’homophobie et la transphobie dans un cadre universaliste, à travers le projet de directive de lutte contre toutes les discriminations. Ce projet a été maintes fois rejeté depuis 2004 du fait de l’opposition notoire d’Angela Merkel qui choie son électorat conservateur et endosse le refus du patronat allemand qui craint d’être amené à dépenser quelques euros dans la mise en œuvre effective de la lutte globale contre toutes les discriminations (notamment en milieu professionnel) par des dispositifs « trop contraignants ».
Cette victoire sur les réactionnaires ne doit cependant pas occulter que si le Rapport Lunacek recommande toute une série d’actions utiles, son adoption tient au fait qu’il propose une vision limitée au consensus social-libéral qui dicte la ligne des institutions européennes et qu’il reste timoré en matière d’actions positives pour l’égalité des droits (couples, familles, droit à l’autodétermination de son identité de genre à l’état-civil). Le Rapport s’en tient pour l’essentiel au domaine des droits négatifs à la non-discrimination, alors que l’égalité des droits positifs est l’un des principaux moteurs d’une lutte effective contre l’homophobie ou la transphobie. De ce point de vue, la résolution 1728 d’avril 2010 de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (elle non plus non contraignante) portait des revendications plus ambitieuses car elle se plaçait dans une perspective de droits humains universels. Par exemple, concernant la diversité des modèles conjugaux et familiaux, la résolutionprône la reconnaissance mutuelle entre Etats-membres des différents dispositifs de couples là où il y en a… mais le principe même l’égalité des droits entre couples homos et hétéros n’est pas énoncé comme faisant partie d’une feuille de route contre l’homophobie. La filiation comme parentalité sociale protectrice et non-discriminatoire au service de tous les enfants quels que soient leurs parents (et non uniquement la question des couples), n’est pas abordée en tant que telle comme évolution souhaitable par les Etats-membres et, bien sûr, le Rapport ne dit mot de l’accès aux techniques de la PMA pour les femmes lesbiennes. Quant à la question des personnes transgenres, le Rapport revendique certes auprès de l’OMS une classification dépsychiatrisée et dépathologisée… mais tout en continuant à demander une classification comme « trouble non pathologique ». Et la question du droit au libre changement d’état-civil (CEC) n’est pas abordée comme un impératif de droit humain universel. Elle est juste abordée, en creux, à travers une « évaluation des conséquences des restrictions applicables au CEC des personnes transgenres » en matière du droit de liberté de circulation au sein de l’UE, et non par une condamnation en tant que telles de ces restrictions.
Cette Résolution est en bien des points illusoire quant à son efficacité réelle, dans le contexte d’austérité et de libéralisme économique prônée par cette même Union européenne. Ainsi, la résolution pointe les discriminations au Travail et envisage pour principale mesure le suivi de l’application de la directive de 2000, mais dans le même temps l’UE prône des politiques libérales qui cassent les législations du travail protectrices des salariés et au contraire accentuent la concurrence de tous contre tous qui font le lit des discriminations et harcèlements en milieu professionnel. Le paragraphe sur la Santé ouvrirait sur le papier la voie à un chantier ambitieux en matière de droit à la santé sexuelle en fonction des différentes orientations et pratiques sexuelles mais à l’heure des programmes d’austérité et des coupes budgétaires imposées dans toute l’Europe, par la Troïka de la Zone euro et les gouvernements libéraux ou sociaux-libéraux consentants des Etats-membres, il est illusoire de penser à une véritable politique de santé publique (prévention et offre de soins) intégrant les questions de santé sexuelle et d’égalité des droits des différents publics LGBT du système de santé. On le voit déjà, à des degrés divers, dans tous les pays affectés par les politiques d’austérité en Europe (Grèce, Espagne, France…) : démembrement des financements aux établissements de santé publique et suppressions d’aides aux associations engagées dans la lutte contre le Sida et les infections sexuellement transmissibles.
Le Parti de Gauche a participé activement avec ses partis-frères européens à l’adoption d’une motion sur les droits LGBT en Europe, par le Congrès du Parti de la Gauche européenne (PGE) de Madrid en décembre 2013. Cette motion fixe la propre « feuille de route » de la Gauche européenne sur l’agenda européen à venir. Elle place la lutte des droits LGBT non seulement sur le terrain des droits négatifs à la non discrimination mais aussi sur celui des droits positifs (notamment : égalité des droits des couples, des familles et des enfants, filiation non biologique, accès à la PMA et droit à l’autodétermination de l’identité de genre) ainsi que sur le terrain de la lutte contre l’austérité économique pour l’effectivité de l’égalité des droits civils formels.
Abandon de la loi famille • Un faute politique majeure
Ainsi donc François Hollande a de nouveau reculé. Il aura suffit d’une manifestation d’ultras pour qui les rôles dans la société découlent du sexe et les inégalités hommes femmes ne concernent que les salaires. Ils refusent même que l’école enseigne des valeurs car pour eux elle doit se contenter d’apprendre à lire, écrire et compter. Il s’agit donc d’un affrontement sur le projet de société, la conception de notre République et du rôle de l’école dans la formation des citoyens. Capituler devant une telle réaction est irresponsable et met en danger notre modèle de société. Manuel Valls en est d’ailleurs un des principaux responsables puisque c’est lui qui exprime régulièrement ce que doivent être les orientations du gouvernement, comme il vient encore de le faire contre la PMA. Ce gouvernement qui se montre si dur depuis le début pour les électeurs qui l’ont élu en croyant tourner la page du sarkozisme, n’arrête pas de reculer devant la droite et le Medef.
Un tel recul pour quel profit ? A gauche c’est le tollé général : les députés du PS et d’EELV se sentent trahis après les promesses répétées sur la PMA, les familles recomposées qui attendaient avec impatience la loi pour leur simplifier la vie au quotidien sont furieuses, et plus globalement toutes celles et ceux qui à gauche subissent de plein fouet la politique régressive à l’œuvre depuis près de 2 ans se sentent floués de ne rien obtenir quand la droite est au contraire cajolée. Celle-ci ne peut que se sentir renforcée. Les organisateurs des manifestations ont d’ailleurs immédiatement annoncé qu’ils allaient continuer pour obtenir le retrait de l’ABCD de l’égalité à l’école primaire. Et après ce premier recul inespéré pour eux, l’ensemble de la droite et de l’extrême-droite va s’engouffrer dans la brèche. Faire face à cette montée de la réaction ne passe sûrement pas par le fait de se précipiter derrière le PS, responsable du désarroi actuel, mais par la construction d’une réelle opposition de gauche capable de propositions tant économiques, que sociales et sociétales en rupture avec la politique menée actuellement.
Martine Billard,
co-présidente du Parti de Gauche
Il y a un an, notre camarade Chokri Belaid était assassiné
Le 6 Février 2013, notre camarade et ami Chokri Belaid, dirigeant du Parti Patriote Démocrate Uni (Watad Uni) et co-fondateur du Front Populaire, était lâchement assassiné devant son domicile.
Aujourd’hui, le gouvernement annonce avoir abattu l’assassin présumé de Chokri Belaid, au cours d’une opération anti-terroriste aux contours encore flous. L’enquête serait donc achevée, mais sans apporter aucune preuve tangible de la culpabilité du défunt, et surtout sans que les commanditaires aient été retrouvés. Comble de l’infamie, le ministre de l’intérieur s’est même permis de présenter cette mort comme « un cadeau pour la famille Belaid », dans une volonté délibérée d’humilier les proches de Chokri Belaid, et au premier rang sa veuve Basma Khalfaoui, qui a dénoncé l’abjection de ces propos.
Le Parti de Gauche apporte tout son soutien à Basma Khalfaoui et aux camarades du Front Populaire, soutient les démarches entreprises pour effectuer une contre-enquête indépendante sur l’assassinat de Chokri Belaid, et appelle ses militants à participer à la marche d’hommage prévue le 6 Février 2014 à Paris à 18h30, place de la République. Nous n’oublierons jamais l’assassinat de Chokri Belaid.