Parti de Gauche Charente-Maritime (17) • A La Rochelle comme ailleurs, quand on est de gauche…. on défend l’Hôpital public !

Action_hopital_lr2013-06-03

Non à la casse de l’hôpital public !

La lutte menée par les personnels de l’hôpital de la Rochelle s’inscrit dans un vaste mouvement contre les politiques austéritaires et de démantèlement du service public hospitalier initié par la droite sarkozyenne et poursuivie par le gouvernement actuel et la majorité politique en place.
Cette politique mène les hôpitaux à l’asphyxie financière, au déficit permanent poussant les gestionnaires à rogner les seules variables d’ajustement possibles (la qualité des soins et les dépenses de personnel).

C’est INACCEPTABLE !
– Ce n’est pas parce-que le gouvernement Sarkozy avait, avec le vote de la loi «Hôpital, patients, Santé et Territoires» (HSP) dite «loi Bachelot» décidé de réviser la carte hospitalière au nom du seul objectif de rentabilité…. qu’il faut poursuivre la même politique !
L’objectif est conforme au traité de Lisbonne pourtant rejeté par le peuple en 2005 : offrir en pâture le service public de la santé aux assurances et groupes privés qui sauront nous faire payer leurs profits faramineux !
– Ce n’est pas parce que le gouvernement Sarkozy avait, avec la mise en œuvre de la tarification à l’activité (T2A), assimilé l’hôpital à n’importe quelle autre entreprise et la santé à une industrie, mettant les hôpitaux en concurrence afin d’améliorer leur « rentabilité financière » au prix de la casse sociale et de la détérioration des soins…. qu’il faut poursuivre la même politique !

Quand on est de gauche…. on défend l’Hôpital public !
Le premier magistrat de la ville, Président du Conseil de Surveillance de l’Hôpital, et l’ensemble des représentants de la CDA doivent s’opposer à la politique mise en œuvre au sein de l’hôpital de La Rochelle et se placer aux côtés des personnels !
Le Parti de Gauche pour sa part exige :

– que la dette du système hospitalier liée à une politique de santé calamiteuse et aux conséquences absurdes de la tarification à l’activité soit déclarée illégitime et reprise par l’État ;
– de sortir d’urgence de la logique de marchandisation du système de santé imposée par le traité de Lisbonne et appliquée à la fois par la droite et la gauche libérale, qui nous mène à une dégradation déjà entamée de la santé publique ;
– d’abroger la loi Bachelot HPST (Hôpital Patients Santé et Territoire) et la loi de 2003 ayant institué la tarification à l’activité et la convergence tarifaire entre établissements publics et privés hospitaliers (T2A), qui conduisent à asphyxier l’hôpital public ;

Le Parti de Gauche propose :

– une expression commune des forces du Front de Gauche rochelaises pour rejeter cette politique ;
– une interpellation du Maire de la Rochelle, Président du Conseil de Surveillance de l’hôpital pour qu’il s’oppose aux projets en cours et se place sans ambiguité aux côtés des personnels ;
– une saisine du Ministère des affaires sociales sur la situation de l’hôpital de La Rochelle et pour exiger l’abandon du plan de casse sociale.

Sur le même sujet :
– Hôpital de la Rochelle : NON à la saignée… une autre politique est possible.

Bangladesh : Le drame du dumping social et du productivisme

Bangladesh_responsable-1 Plus de 1 700 morts en huit ans, tel est le lourd tribut payé par les ouvrières du textile au Bangladesh pour fournir à bas coûts des vêtements aux grandes marques occidentales. Il aura donc fallu des morts par centaines, qui se seront littéralement tués à la tâche pour renouveler sans cesse le besoin de consommation matérielle entretenu par la mode et la publicité dans nos pays dits civilisés, avant qu’une quarantaine d’entreprises acceptent de signer l’accord des syndicats textiles internationaux et de la Campagne Clean Clothes pour plus de sécurité dans les ateliers de fabrication. Mais au-delà des actions de sécurisation, au-delà de la hausse des salaires, ces drames doivent nous interpeller sur la nécessité d’un développement endogène et du droit des peuples à décider et maitriser leur propre avenir. Rien ne justifie que ce soit des populations, maintenues esclaves du dumping social, qui aient à payer pour nous habiller. L’industrie textile n’a rien à faire à l’autre bout du monde, elle peut et devrait être locale. Des mesures de protectionnisme solidaire prendraient alors tout leur sens en recréant de l’activité ici, et en permettant ailleurs une activité de qualité, librement choisie pour les besoins locaux des peuples.

Bangladesh_effondrement-2 Avec un millier de morts, la catastrophe du Rana Plaza a enfin attiré l’attention de l’opinion et obligé plusieurs multinationales à réagir en signant, en mai dernier, un accord sur la sécurité face aux incendies dans les usines textiles du Bangladesh (1). Mais cet accord signé entre syndicats, ONG et plusieurs marques de vêtements et enseignes de la grande distribution est encore très loin de répondre aux problèmes de fond. Car si le secteur du textile a commencé à s’implanter au Bangladesh dans les années 70, avec la mise en place de zones franches dans lesquelles les entreprises bénéficient de conditions fiscales très avantageuses, c’est le boom de la consommation d’habillement, dans les années 90, qui a signé l’envolée de l’industrie locale qui représente aujourd’hui 15% du PIB du pays et 80% de ses exportations. Second exportateur mondial de produits textiles, juste après la Chine, le Bangladesh propose l’une des mains d’œuvre les moins chères du monde : 30 euros par mois contre 150 ou 200 en Chine. Une optimisation sociale alléchante pour les grandes marques, qui peuvent ainsi baisser leurs prix sur le marché occidental, tout en empochant de substantiels bénéfices au prix de conditions de travail déplorables pour les ouvrières. Les bénéfices de l’espagnol Mango sont ainsi passés de 1 à 2 milliards d’euros entre 2004 et 2012 ; Carrefour a triplé son bénéfice net en 2012, pour atteindre 1,23 milliard d’euros ; et chez Primark, le groupe d’habillement le moins cher outre-Manche, les profits ont été multiplié par cinq en dix ans (2).

Bangladesh_responsable-2 Un grand merci de la part du capital aux ouvrières bangladaises… et aux autorités de leur pays qui, sous l’égide du FMI et en bons soldats du capitalisme globalisé, ont bien fait leur travail en vidant les campagnes de populations rendues à la misère dans les villes et devant vendre leur force de travail à très bas prix. Un procédé que dénonçait déjà Victor Hugo en son temps et qui rejoint celui appliqué à toutes les filières marchandes sur lesquelles prospère le capitalisme : de l’uranium au Niger aux terres rares au Congo en passant par l’or et les diamants dans plusieurs pays d’Afrique. A chaque fois des civils écopent en masse de conditions de vie inacceptables, au profit d’une poignée d’oligarques.

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La solution n’est évidemment pas d’aménager les conditions d’exploitation de ces populations au profit des capitalistes, mais de rendre à ces peuples, comme au nôtre, leur souveraineté et leur dignité d’être humain, leur droit à maitriser un développement endogène. Nous devons ensemble mettre un terme à ce travail d’esclave et à la société productiviste qui le sous-tend. Renonçons dès maintenant aux injonctions publicitaires et aux diktats marchands. Dans les pas des préceptes de l’écologie politique, mettons en œuvre au plus vite, à l’échelle mondiale, une société écosocialiste capable de répondre à nos besoins réels que sont une nourriture saine, un environnement non pollué, une habitation décente, une culture émancipatrice, des loisirs et un travail choisis. D’ores et déjà produisons local et pensons global !

(1) http://www.bastamag.net/article3081.html
(2) http://www.bastamag.net/article3076.html

Roms : une autre politique s’impose !

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Le gouvernement continue de mettre en œuvre sa politique ségrégationniste. Régulièrement, des bidonvilles sont détruits et leurs occupants jetés à la rue malgré les dispositions prévues par la circulaire interministérielle du 26 août 2012. Bien que préconisés dans ce texte, aucun diagnostic social sérieux n’est réalisé en amont des expulsions et aucune mesure d’accompagnement n’est proposée aux familles.

Courant mars, le ministre de l’intérieur déclarait que les Roms ne souhaitaient pas s’intégrer en France. A l’approche des élections municipales, plusieurs élus ont tenu des propos ouvertement discriminatoires. Récemment, des cocktails Molotov ont été lancés dans un village d’insertion abritant des familles à Hellemmes, près de Lille. Après cet incident grave, un conseiller général et municipal UMP de Marseille a prôné la réalisation de ce genre d’action dans un bidonville de la ville.

De toute évidence, l’attitude du gouvernement à l’endroit des populations roms favorise l’émergence de déclarations et d’actes inacceptables. Cette infernale spirale raciste doit cesser sans délai. Conformément aux principes républicains en vigueur dans notre pays, une politique respectueuse de la dignité humaine s’impose.

La bonne intégration sociale des familles roms est parfaitement possible pour peu que l’Etat et les collectivités locales participent de façon équitable à cette démarche.

Le Parti de Gauche affirme de nouveau son soutien aux familles roms et exige :

Enfin, nous rappelons l’urgence de la tenue de tables rondes régionales, afin que soient organisées toutes les dispositions nécessaires à la bonne intégration des familles roms.

Delphine Beauvois, secrétaire nationale du Parti de gauche à l’Egalité et au Féminisme

Jean-Jacques Deluchey, Commission logement

Depuis une semaine, l’extrême droite se déchaîne

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Une semaine après le meurtre de Clément Méric, les menaces et les provocations émanant de groupes d’extrême droite, continuent.

Elles sont la triste preuve que la mort de Clément n’était pas un fait divers isolé, mais un acte politique.

Déjà, n’oublions pas que la veille de sa mort, le 4 juin, à Lille, un couple de deux femmes était violement agressé (90 jours d’ITT pour l’une d’elle) par des « skins ».

Depuis, dans le Cher, le Bloc identitaire menacent et fait savoir à : «tous les soi-disant antifas que, si ils viennent agresser des militants comme à leur habitude, la mort peut être malheureusement au tournant. »

  Dans le Lot-et-Garonne, à l’occasion de l’élection législative partielle, la candidate du Front de Gauche a vu ses affiches recouvertes d’inscriptions antisémites. Dans ce dernier cas, l’activité repérée de groupuscules d’extrême droite, manifestement Renouveau national ou Bloc identitaire, détruisant les affiches de gauche, semblent aller de pair, dans une sorte de répartition des rôles avec la campagne du FN qui elle, n’est jamais visée par ces nervis.

Notre candidate a porté plainte contre ces provocations indignes et nous demandons à la police d’agir pour que la campagne se déroule normalement.

Villeneuve-s-lot_affichage_3 Enfin, de nombreux témoignages attestant de violences verbales contre des militants antifascistes ou du Front de Gauche nous reviennent. Cette rage inonde aussi les réseaux sociaux, les commentaires des blogs, etc…

Les mesures de dissolution qui sont en train d’être prise par le gouvernement contre le groupe JNR/Troisième voie doivent être étendue aux autres organisations du même type.Villeneuve-s-lot_affichage_2

Le système pourri de la Cour des comptes

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Crédit photo M0tty – Wikimedia Commons

Son dernier rapport sur l’éducation a fait encore parler de la Cour des Comptes. Elle est un cas d’école du système mis en place par les institutions de la Vème République.

Mercredi 22 mai, le président PS de l’institution Didier Migaud a ainsi pu tout tranquillement affirmer que « La Cour n’a aucun parti pris dogmatique. C’est une juridiction indépendante des pouvoirs exécutifs, législatifs et locaux. Elle n’est là ni pour plaire ni pour déplaire. » En effet, par un effet de Migaud-1 système, les rapports n’ont même pas besoin d’être téléguidés car c’est un tout petit monde que celui qui va des hautes fonctions gouvernementales à celles de l’appareil d’Etat tout en passant par les sommets de la finance. François Hollande connaît ainsi bien la Cour : il y a fait ses classes de haut fonctionnaire à sa sortie de l’ENA. M. Migaud, lui, connaît par cœur le PS, et les magistrats financiers sont en relation permanente avec les équipes ministérielles. La Cour sait donc, sans qu’on ait besoin de le lui dire, sur quels points elle peut insister pour éclairer l’exécutif sur de possibles économies. Mais les apparences d’indépendance sont là !

Ainsi derrière le récent rapport sur l’éducation, on trouve le discret Patrick Lefas, président de la 3ème chambre de la Cour des Comptes, chargée de ce sujet parmi quelques autres. Cet homme « indépendant » a effectué son unique incursion hors de la machine étatique depuis sa sortie de l’ENA à la Fédération française des sociétés d’assurance alors présidée par Denis Kessler, ex numéro 2 du Patrick-lefas Medef, pour y suivre les questions internationales et notamment les directives bruxelloises. De retour dans les arcanes de l’Etat en 1998, il traite les dossiers de la privatisation du Crédit lyonnais et le rapport sur la santé financière de la banque de France, ce qui lui permettra de recroiser son collègue de la promotion Guernica de l’ENA Christian Noyer, devenu gouverneur de la banque de France ! Patrick Lefas peut donc écrire les yeux fermés des rapports soumettant la France aux directives européennes pour libéraliser notre éducation nationale à coup d’autonomie et de destruction du cadre républicain. Mécaniquement, il répond aux injonctions financières pour faire de son propre pays le prochain sur la liste des réformes structurelles toujours plus libérales. Il le fait naturellement, confondant sans s’en apercevoir les intérêts du pays avec les intérêts de la clique qui le domine.

L’oligarchie a corrompu l’idée même du rôle de la Cour des comptes dans la République française. Aujourd’hui la gestion rigoureuse des deniers publics, fruit des impôts du peuple souverain, est confondue avec le redressement des comptes publics imposé à un peuple infantilisé. La transparence a été remplacée par l’austérité. Le peuple a été effacé au profit d’un petit groupe s’arrogeant tout pouvoir.

12 juin 1790

Au début de l’année 1789, le Comtat Venaissin manqua de blé suite à une récolte insuffisante. Après plusieurs soulèvements populaires, un parti patriote se constitua contre l’autorité papale. Il faut rappeler que la population du comtat était sous la domination du pape depuis que le roi de France Philippe III le Hardi l’avait cédé au pape Grégoire X en 1274. Face à l’inefficacité des mesures décidées par le légat du pape, la conjoncture s’aggrava. Au début de l’année 1790, la foule attaqua le palais apostolique, forçant le vice légat à abandonner une partie de ses privilèges. Les Etats généraux du comtat eurent lieu, et les délégués décidèrent de prendre le nom d’Assemblée représentative du Comtat Venaissin. Le 10 juin, des aristocrates furent arrêtés pour avoir tenté un coup de force. En réaction à ces événements, la municipalité vota le rattachement d’Avignon à la France le 12 juin 1790. Il fallut toutefois attendre le 21 septembre 1791 pour qu’il soit acté par un vote de l’Assemblée nationale constituante.

L’affaire du Comtat Venaissin est considérée comme l’une des premières manifestations de ce que l’on appellera plus tard le droit des peuples à disposer d’eux mêmes. Inspirés par les événements qui avaient lieu dans le royaume de France depuis l’année 1789, les patriotes manifestèrent leur volonté de s’émanciper de la tutelle papale. Le processus ressemble à celui qui eut lieu en France. Il montre l’importance de la Grande Révolution dans la diffusion des idées de Liberté et d’Égalité partout en Europe. Ce sont ces idées qui plus tard mèneront à la proclamation de la République. C’est également en leur nom que Robespierre fut amené à soutenir les patriotes d’Avignon. Dans un discours prononcé à la constituante, il dit : « Ce n’est pas sur l’étendue du territoire avignonnais que se mesure l’importance de cette affaire, mais sur la hauteur des principes qui garantissent les Droits des Hommes et des Nations. La cause d’Avignon est celle de l’Univers ». L’Incorruptible avait compris l’importance de ce moment dans l’histoire de l’émancipation des peuples, et la nécessité de soutenir les revendications populaires contre tout arbitraire.

Les femmes face à l’austérité

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L’austérité est un désastre pour les peuples européens. Elle plonge dans la misère et la précarité des millions de citoyens. Elle frappe de plein fouet les protections sociales, les salaires et les services publics en appliquant les normes budgétaires ultra-libérales à tous les compartiments de la société. Ce sont, comme toujours dans ce cas, les populations les plus fragilisées à qui les coups les plus durs sont portés. En particulier les femmes…

L’austérité et le travail des femmes

L’ensemble du monde du travail est impacté par les mesures d’austérité. Les gouvernements cassent le code du travail sous couvert de compétitivité comme en témoigne en France l’accord made in Medef. La recette est toujours la même : baisser les salaires, licencier plus facilement ou encore baisser les cotisations patronales.

Or, la situation des femmes dans le marché de travail les rend encore plus fragiles face à ces mesures. Les femmes gagnent en moyenne 27% de moins que leurs collègues masculins, elles sont près d’un quart des salariées à toucher le SMIC contre 8% pour les hommes. Un plafond de verre les exclue de nombreux postes de direction. 80% des temps partiels imposés sont effectués par des femmes et 8 travailleurs sur 10 qui vivent sous le seuil de pauvreté sont des travailleuses. Les métiers les moins valorisés et les plus précaires sont souvent l’apanage des femmes qui servent plus facilement de variable d’ajustement pour les entreprises. Le processus d’ « informalisation » du travail qui se développe touche avant tout les domaines dans lesquelles les femmes sont majoritaires. Cela accentue les écarts de salaire et remet directement en cause le respect des droits des travailleuses. La Confédération Européenne des Syndicats a d’ailleurs tenté d’alerter sur les conséquences désastreuses de la « crise » sur la précarité et le chômage des femmes.

Retraites_austerite Le taux de chômage des femmes est souvent en trompe l’œil. Il ignore souvent les catégories B et C relevant de « l’activité réduite » majoritairement féminine. En 2009 et 2010, les femmes ont été davantage touchées par la réduction de leur activité que par les licenciements. En revanche, en 2011, pour les catégories A, le chômage des hommes a augmenté de 0,9% sur l’année 2011 contre 5,4% pour les femmes (Insee). Les indemnisations sont loin d’être les même puisque Pôle emploi reconnaissait en 2009 que 64,1% des hommes au chômage étaient indemnisés contre 56,9% des femmes.

La protection sociale des femmes

L’austérité conduit aussi au rabotage des protections sociales et des services sociaux partout en Europe. Les budgets sociaux subissent ainsi des réductions drastiques qui touchent particulièrement les femmes.

La retraite est déjà un facteur d’inégalité femmes-hommes. Les retraitées touchent en effet 38% de moins que leurs homologues masculins. Un écart qui s’explique par leur condition globale de travail. Les femmes ont une rémunération inférieure aux hommes et davantage de temps partiels imposés. La plus forte précarité, le travail caché plus important, et les ruptures de carrières, notamment pour raisons familiales sont les principales causes de ce que 30% des femmes ne valident pas tous leurs trimestres en France (contre 5% pour les hommes). Toutes les attaques contre le système de retraite touchent donc les femmes en premier lieu. L’allongement de la durée légale de départ en retraite ou de la durée de cotisation touche particulièrement leurs carrières en dent de scie. De même, la baisse des pensions ou leur privatisation via le système par capitalisation, ont un impact plus important sur les femmes dont les revenus sont globalement plus faibles. Aujourd’hui, la moitié des retraitées vivent déjà sous le seuil de pauvreté.

De nombreux pays d’Europe subissent également une réduction de leurs allocations ou des prestations de leur système de sécurité sociale. Cela va du déremboursement des soins dits de « confort » à celui de l’avortement ou d’une partie de la contraception. Ce même phénomène existe en France auquel s’ajoute notamment la franchise médicale et la libéralisation progressive de nombreux services publics

Les femmes et les services publics

L’austérité est une attaque en règle contre les services publics : santé, école, télécommunication, énergie, transports… Tout y passe. Ce sont pourtant les chevilles ouvrières de l’égalité en France.

Affiche_marche La marchandisation progressive du savoir à travers la baisse des effectifs, la réforme des programmes ou le processus de Lisbonne pour l’enseignement supérieur, empêche de lutter par l’éducation contre le sexisme quotidien. Les recherches sur les inégalités de genre ne correspondent pas à la rentabilité immédiate que demandent les marchés et ne font donc pas partie des priorités d’excellence fixés par les gouvernements.

La santé est un domaine particulièrement touché par la libéralisation des services publics. Le privé tire parti du désengagement de l’Etat. Les cliniques semi-publiques voire entièrement privées sont encouragées. C’est plus largement les normes comptables des entreprises privées qui sont appliquées aux hôpitaux. Les activités les moins rentables sont donc les premières à être sacrifiées. 144 maternités ont fermé entre 2001 et 2010, voyant leur nombre passer de 679 à 535. Plus globalement, en 35 ans, 800 maternités ont été supprimées. Celles qui restent manquent d’effectifs. Les centres IVG subissent également des coupes drastiques 180 ont été fermés entre 2002 et 2012, notamment les petits centres de proximité.

Le désengagement de l’Etat dans les services publics a aussi un fort impact sur l’emploi des femmes. L’éducation nationale ou l’action sociale embauchant de nombreuses femmes, elles ont particulièrement subi ces suppressions de poste au point qu’on remarque une nette augmentation du chômage des jeunes femmes diplômées, de 7,2 points contre 4,5 pour les hommes.

Une République féministe ?

Nous luttons pour une 6e République qui soit aussi féministe. Elle doit l’être non seulement dans la répartition du pouvoir qu’elle organise, mais également dans les politiques qu’elle produit. Augmenter le SMIC et lutter contre le temps partiel subi est indispensable pour l’émancipation matérielle et intellectuelle des femmes.

La République doit se doter d’un service public de la petite enfance, investir dans l’éducation pour que l’école combatte les stéréotypes de genre. Elle doit investir dans la recherche pour identifier les discriminations et combattre les lieux communs sur lesquels elles s’appuient. Elle doit lutter contre les violences faites aux femmes à travers des agents formés à ce sujet et punir le sexisme de la même manière qu’elle punit le racisme.

Une politique féministe implique une relance économique, l’investissement dans les services publics, des protections sociales importantes. Elle passe donc par une rupture radicale avec l’austérité.

Lire aussi : Pourquoi l’austérité est un attentat contre les femmes ? sur le blog de Romain Jammes

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Crédit photo Front de Gauche Féministe

JNR et Marine Le Pen : aucun rapport ?

« Aucun rapport » disent-ils. « Aucun rapport » dit-elle. Depuis la mort criminelle de Clément Méric et l’écrasante responsabilité de militants liés à un groupe violent d’extrême droite nommé JNR, service d’ordre du groupe Troisième Voie, Marine Le Pen l’affirme, le répète, le martèle dans tous les micros qui se tendent vers elle : « Nous n’avons aucun rapport avec ces groupes, qui expriment d’ailleurs régulièrement leur désapprobation à notre égard ». Jnr-marine_lp

Sur I télé ou BFM TV, interrogée sur ce groupe d’extrême droite Jeunesses nationalistes révolutionnaires (JNR), que le gouvernement a décidé de dissoudre, Mme Le Pen a déclaré sans être contestée : « Je ne connais pas précisément ce groupe ». Chacun est prié de la croire sur parole. Les journalistes s’inclinent et ne la questionnent pas plus. Il faut lui faire confiance. Le « fact cheking » des journalistes, d’ordinaire si prompt à « répondre » au Front de Gauche a disparu la concernant. Le comble de la complaisance revient sans conteste à Christophe Barbier ce matin sur I-Télé qui après avoir laissé Mme Le Pen reprendre sa ritournelle affirmant que le Fn n’avait « aucun rapport » avec les JNR, ne l’a pas contre dit, puis l’a relancé… sur les élections municipales et le cas de Béziers (dans l’Hérault) où le Fn va précisément soutenir le journaliste Robert Ménard. Quelle coïncidence de mauvais goût ! Pourtant, il y avait là un cas précis de lien Jnr-le_local assez net entre un candidat que va soutenir le FN et les JNR puisque Robert Ménard a jugé pertinent de tenir conférence le 15 mai dernier dans le lieu dit « Le Local » qui est le siège des JNR. J’y reviendrai plus loin. Que pense Marine Le Pen de cette conférence de M. Ménard devant les JNR ? Nous n’en saurons rien, cela n’intéresse pas les journalistes et cela n’a « aucun rapport ».

 Un journaliste curieux pourrait pourtant la questionner un peu plus. Marine Le Pen s’est déjà rendu elle-même dans le local des JNR pour une soirée organisée par la « réacosphère 100 % french pride» (voir photo ci après et cliquer ici) et manifestement elle ne le regrette pas. Difficile pour elle de dire qu’elle ne connaît pas précisément ce groupe : elle est déjà allé chez eux. Une fois sur place, il est difficile qu’elle n’est rien remarqué de choquant.

A Jnr-fresque-detail cette occasion, elle a sans doute vu une fresque, accrochée au mur de ce Local, nommée « le Réveil » peinte par un homme d’extrême droite Baptiste Folliot à la demande du patron des lieux. Cette fresque représente les fantasmes les plus dingues de ces groupuscules et ne souffre d’aucune ambiguïté sur sa signification. Olivier Besancenot et Bertrand  Delanoë y sont représentés décapités. Djamel Debouzze a le bras arraché. Yannick Noah se prend un coup de hache. Dominique Sopo, Marc-Olivier Fogiel brûlent dans les flammes. Bernard-Henry Levy, représenté dans la plus pure tradition des illustrations antisémites, est représenté comme un reptile, terrassé par un Serge Ayoub vêtu en tenue d’ange, une batte de base-ball à la ceinture.Jnr-fresque

Jnr-fresque-detail-1 La vue de cette fresque indigne n’a pas scandalisé plus que cela Marine Le Pen puisque quelques temps plus tard, elle a tenu à déjeuner avec le chef des JNR qui l’a soutenu discrètement dans son élection comme présidente du FN, car il voulait surtout empêcher Bruno Gollnish de la battre (pour des raisons que seules les polémiques fumeuses du petit monde de l’extrême droite peuvent dénouer). Le patron des JNR a même par la suite salué l’élection de Marine Le Pen comme présidente du FN, de façon limpide : « C’est une bonne nouvelle pour la France. (…) Je suis particulièrement content que la locomotive qu’est le FN marche parce que les wagons suivront, d’autant plus quelle développe des thèses sociales, syndicales qui sont extrêmement proches des nôtres. Cela prouve que Troisième Voie est dans le sens du combat politique, dans le sens de la France » (Vidéo du 6 avril 2011).

Tout cela n’est pas de l’histoire ancienne. Au risque de me répéter, j’insiste. Le journaliste Robert Ménard, qui sera donc soutenu à Béziers par le FN, a bien tenu une conférence le 15 mai dernier dans « Le Local » à l’invitation des JNR sans que cela ne pose de problèmes à la direction du FN. Au contraire, elle lui a réaffirmé son soutien le week-end dernier en la présence de Louis Alliot, vice Jnr_christian-bouchet président du FN. A Nantes, le Fn vient d’investir comme tête de liste Christian Bouchet (cliquer ici) qui est un ancien de Troisième Voie et qui encore récemment tenait conférence lui aussi dans « Le Local » à propos de la Syrie (voir affiche à droite qui atteste de cette conférence sur le « Parti social nationaliste syrien ») , sans que cela n’inquiète non plus la direction du parti de Mme Le Pen. Mais, bien sûr, le Fn n’a « aucun rapport » avec ces gens là…………Lire la suite sur le blog d’Alexis Corbière

L’Humanité: Assises pour changer de cap • Rupture solidaire contre Europe austéritaire

Manif_trait%c3%a9_241_30sept12 En soumettant à Angela Merkel la proposition d’un gouvernement économique de la zone euro et plus largement une union politique, François Hollande commet une faute historique. Ce processus d’intégration aura pour principal résultat de contraindre plus efficacement les peuples d’Europe à l’austérité car plus « présentable » qu’une commission de bureaucrates non élue. Le président de la République présente évidemment les choses autrement : aller vers une harmonisation sociale par le haut. Du Delors des années quatre-vingt à la promotion des traités de Maastricht et du TCE, cette tartufferie sociale-démocrate est bien connue. Elle consiste à avancer à marche forcée sur l’intégration européenne, quitte à sacrifier des pans de notre modèle social, en promettant d’établir ensuite un rapport de forces à même d’en changer le contenu. Résultat : c’est la social-démocratie qui a changé, gangrenée par le poison libéral.

François Hollande vient de le confirmer en se donnant Schröder pour référence. Soit celui-là même qui a préparé le terrain à Mme Merkel par une politique agressive de l’offre consistant à baisser les revenus du travail. François Hollande veut imiter cette politique de compétitivité : c’est stupide et irréaliste. Le modèle allemand est basé sur un canevas qui, s’il était reproduit dans les autres pays européens, les entraînerait tous dans une récession toujours plus dramatique. Il s’appuie sur un excédent de balance commerciale sans équivalent en Europe. Or l’Allemagne exporte davantage parce que sa politique de déflation sociale lui permet de produire à des coûts de revient inférieurs. Son haut niveau d’exportation contrebalance ainsi la réduction de la demande sur le marché intérieur provoquée par cette politique de l’offre. Si chaque pays l’imitait, ces effets s’annuleraient. Il y aurait bien un autre moyen pour limiter ces exportations allemandes : dévaluer mais la monnaie unique l’empêche. L’euro fort joue là pleinement son rôle en garantissant les revenus par capitalisation des rentiers allemands d’une part et en plaçant la plupart des autres pays européens dans une situation intenable.

Voilà pourquoi François Hollande nous vend un miroir aux alouettes. Même s’il est touché par la crise, le patronat allemand et ses zélés représentants, CDU ou SPD, ne changeront pas de politique : ils n’ont aucun intérêt à une harmonisation sociale et fiscale et se satisfont pleinement d’une BCE indépendante gardienne du temple monétariste. Il faut refuser cette nouvelle dérive fédéralo-libérale et compter sur le rapport de forces pour modifier les règles. Affirmer l’objectif d’une Europe sociale, démocratique et écologique est certes louable mais l’heure n’est plus à des déclarations de principe que les peuples, confrontés à la réalité, prennent au mieux pour des illusions.

Pour repartir sur un bon pied, celui de la coopération entre les peuples, affirmons que la construction européenne n’est pas une fin en soi mais un moyen permettant plus de progrès humain. Il ne faut pas craindre une crise, de toute manière déjà là, et des ruptures pour tenter de la faire bifurquer. Plaçons-nous dans la situation d’un gouvernement de Front de gauche. Il faudrait se donner des objectifs concrets de négociation avec les autres pays : une BCE européenne dépendante des pouvoirs politiques, prêtant aux États et tournée vers une relance de l’activité écologiquement soutenable ; le principe de non-régression sociale qui garantira aux Européens que le droit national supplantera les directives européennes tant qu’il leur sera plus avantageux ; l’arrêt de l’ouverture obligatoire des marchés à la concurrence, à commencer par l’énergie et le transport ; un protectionnisme solidaire sur des critères sociaux et écologiques. Quel poids mettrons-nous dans la balance pour imposer ces vues ? Tout d’abord une certitude : l’UE ne se fera pas sans la France, deuxième puissance économique et bientôt le pays le plus peuplé. Ensuite le pari sur l’intelligence des peuples : qui peut douter que nous ne trouverions pas des alliés, à commencer par les pays du Sud, atteints de plein fouet par l’austérité. Mais on ne peut exclure que ce rapport de forces ne fasse pas bouger Mme Merkel. Alors ? La France désobéira et appliquera à son échelle ce qu’il ne sera pas encore possible au niveau européen. À commencer par rendre à la Banque de France ses capacités d’émission de flux monétaire pour nous redonner des marges de manœuvre. Cette rupture solidaire mise sur la contagion vis-à-vis des autres États européens. À ce stade, nous privilégions cette solution à la sortie de la monnaie unique. Cela ne nous empêche pas d’échanger les arguments avec ceux qui, à gauche, prônent une monnaie commune, ou même, tel Oskar Lafontaine, défendent le retour au système monétaire européen. Rien n’est tabou : l’euro Merkel ne résistera pas à ses contradictions et nous ne lui sacrifierons en aucun cas la souveraineté populaire. L’euro des peuples est d’une certaine manière sa dernière chance. Voilà pourquoi la désobéissance aux traités européens doit être au cœur de notre programme et constitue le seul levier d’une convergence par le haut en Europe.

Par Éric Coquerel, secrétaire national du Parti de gauche, membre de la coordination nationale du Front de gauche.

Le #PS: un parti Nord Coréen?

Les militants du Parti Socialiste se sont prononcés sur l’Europe lors d’un vote le jeudi 6 juin. Un texte, écrit par la direction de Solférino, était donc soumis aux suffrages démocratiques des adhérents. Seulement voilà. L’aile gauche de ce parti trouvait le texte particulièrement mou, pas assez de gauche quoi. Ils ont bien essayé de proposer un autre texte, plus musclé, sur la fin de l’indépendance de la banque centrale, ou encore sur le grand marché transatlantique qui fera bientôt du monde une grande Union Européenne à la Barroso. Ainsi, les militants adhérents du parti socialiste auraient pu choisir entre deux orientations claires: celle de Solférino aux ordres de l’Elysée, ou celles des militants de terrain qui cherchent à défendre des convictions de gauche. Mais Solférino a rendu IMPOSSIBLE ce texte alternatif. Les militants ne se sont pas découragés et ils ont présenté 4 amendements pour donner au texte solférinien une âme de gauche. Et leurs amendements ont tous obtenu une majorité des suffrages exprimés. Seulement voilà…

En votant majoritairement en faveur des amendements déposés par l’aile gauche du PS, les militants socialistes mettent le président François Hollande en minorité dans son propre parti. De la manière la plus démocratique qui soit, certes. Mais de la manière la plus inacceptable pour les solfériniens. Le président, très en difficulté dans l’opinion, et minoritaire sur tous les sujets à gauche, ne peut pas apparaitre aussi esseulé et minoritaire dans son propre parti! Dès lors, les cadres solfériniens sortent leur calculette magique, une calculette si particulière qu’elle réinvente, grâce à quelques touches très spéciales, le vote, le décompte de suffrages et finalement la démocratie.

La calculette magique des solfériniens agrège tous les inscrits de la liste électorale des adhérent PS qui n’ont pas voté pour les amendements de son aile gauche dans le camp des “contre”. Ainsi, les abstentionnistes et les bulletins nuls rejoignent tranquillement les opposants aux amendements! Solférino invente donc une nouvelle règle démocratique qui lui permet de gagner à tous les coups, quel que soit le résultat réel du scrutin. Si les Solfériniens avaient eu besoin d’agréger les abstentionnistes et les bulletins nuls aux “pour” ils l’auraient fait, à n’en point douter. Ainsi ont-ils introduit en France un système électoral qui permet aux détenteurs du pouvoir de garder le pouvoir à vie!

“Avec ce mode de calcul électoral, François Hollande n’aurait pas été élu président de la république”. Ce n’est pas nous, A gauche pour de vrai! qui le disons, mais Guillaume Balas, conseiller régional d’Ile de France socialiste. Il affirmera même le lendemain du scrutin qu’

“il n’y a rien de pire que l’autoritarisme sans l’autorité”.

Mais les Solfériniens vont bien plus loin dans l’art de manipuler autoritairement un scrutin. Ils affirment qu’en additionnant les contres aux abstentionnistes et aux bulletins nuls, les amendements de l’aile gauche du PS sont largement minoritaires avec à peine plus de 16 000 bulletins face à TOUS les autres, c’est à dire également ceux qui n’ont pas pris part au vote. Ainsi, 60% deviennent 20%. Par cette manœuvre incroyable, les solfériniens essaient de démontrer l’effritement des idées de gauche au PS et l’adhésion massive des militants à leurs idées de droite.

N’en déplaise à Jacques Attali, la Corée du Nord habite désormais le siège du parti socialiste. Une question se pose alors. Combien de temps encore les militants réellement socialistes et progressistes du parti solférinien supporteront-ils l’oppression et la dictature avant de prendre la fuite vers des contrées de gauche plus démocratiques? Car, en plus de la dérive idéologique droitière de leur parti, ils subissent désormais triches, insultes et mise à mort du principe démocratique au sein de leur parti.

Sydne93

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