Paris Match • Jean-Luc Mélenchon à la conquête des océans

Depuis plus d’un an, Jean-Luc Mélenchon a le regard tourné vers le large. Energies marines, avenir de la pêche, mariculture, exploitation des ressources minières, tous ces thèmes prennent une part de plus en plus importante dans ses propos. La France a le deuxième territoire maritime au monde et c’est en mer que se trouve son avenir, martèle-t-il à longueur de discours. Le patron du Parti de gauche multiplie les rencontres avec les professionnels du secteur, pêcheurs, ingénieurs ou scientifiques.

Pour sa conquête des océans, le député européen est conseillé par Nicolas Mayer, un Aquitain qui dirige le syndicat national des personnels de l’administration de la mer, rattaché à la CGT. L’homme est un fin connaisseur des dossiers maritimes, qui s’évertue à conjuguer les exigences de l’«écosocialisme», nouvelle doctrine de Mélenchon, aux perspectives offertes par l’expansion en mer. Jean-Luc Mélenchon, lui, est convaincu que le sujet est porteur d’une espérance qui a déserté la politique française. Pour Paris Match, le tribun a développé sa vision.

Paris Match. Pourquoi l’économie de la mer prend-t-elle désormais tant de place dans vos discours politiques?
Jean-Luc Mélenchon. Au départ, j’étais à la recherche d’un horizon. De quelque chose qui soit susceptible d’enthousiasmer, de donner du sens à l’action économique et à l’action sociale. Un responsable politique, ça ne peut pas être simplement quelqu’un qui dit: «Moi, je vais vous expliquer comment réduire les dettes de telle sous-administration». Les français marchent à l’enthousiasme et aux défis! Je me suis aperçu en travaillant, en mettant les choses bout à bout, que je venais de mettre la main sur une politique globale qui donnait un point d’appui à un «keynésianisme» moderne.

Et pourtant, alors que vous en parlez très régulièrement aujourd’hui, ça ne figurait pas dans votre programme présidentiel.
Dans la campagne présidentielle, j’ai aussi découvert tout un monde. C’est le contact avec les professionnels de la mer qui m’a mis en jambes, en quelque sorte. Ça m’a confronté à un milieu que je ne connaissais que de loin. Et à mesure que la campagne se déroulait, les défauts que contenait le programme -on peut trouver qu’il est davantage compilatoire que visionnaire à certains moments- m’ont paru insupportables. Je me suis dit: non, je ne peux pas continuer comme ça. Et puis, l’idée de l’expansion humaine en mer s’est présentée à moi comme une espèce d’antidote à la déprime générale. Et comme un fait d’évidence totalement occulté!

Vous dressez souvent un parallèle avec la conquête spatiale. D’où vous vient cette fascination pour le progrès scientifique?
L’utopie d’un humanisme radical. On peut tout avec nos cerveaux à condition qu’ils ne soient pas encombrés de préjugés. Chaque fois qu’on fait la démonstration que c’est vrai, je hurle de joie. Et puis c’est très profond en moi et très ancré. Quand j’étais gamin, je découpais et je collectionnais les articles sur la conquête de l’espace. Je crois que j’ai encore dans ma cave un cahier où j’avais collé fiévreusement les exploits de la chienne Laïka et de Youri Gagarine.

« LE TRAVAIL QU’AVAIT FAIT ROCARD POUR
L’ANTARCTIQUE, C’ÉTAIT TOUT À FAIT ADMIRABLE »

L’économie de la mer, c’est aussi du pétrole, du gaz, des terres rares dans les profondeurs des océans. Vous vous dites partisan de l’écosocialisme: quelle place y tiennent ces ressources?
Nous avons pour l’essentiel une page neuve, même si l’expansion humaine en mer a commencé sur le mode néo-libéral. Il est temps de dire que certaines choses ne seront pas faites en mer. Il y a eu des moments de sagesse humaine, par exemple quand on a décidé que l’Antarctique serait un endroit préservé où l’on n’aurait pas le droit d’avoir certaines activités. On se rappelle du travail qu’avait fait Rocard pour ça, c’était tout à fait admirable.

Donc il ne s’agit pas d’exploiter par tous les moyens les fonds marins.

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Ce que sera la 6e République

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C’est le moment où beaucoup réalisent. C’est pour eux un choc de consternation, de stupéfaction, d’effarement ou tout simplement un choc de trouille… La 6e République, on va la faire ! Pour de bon. Une fois de plus, les importants qui nous regardent de haut sont victimes de leurs œillères. Lorsque nous avons fait du changement de République le thème de nos trois grands rassemblements de la campagne présidentielle, ils ont « décrypté » ce qu’ils prenaient pour un « coup de com’ » et l’ont rangé au rayon des bonnes trouvailles à côté de la cravate rouge du candidat. Ils ont confié nos discours à des linguistes spécialistes du populisme et en ont tiré de beaux nuages de mots. Mais ils n’ont rien entendu de ce que nous disions. Ils n’ont pas compris ce que déclarait Jean-Luc devant la foule du Capitole à Toulouse. « Voyez, vous tous qui vous demandez ce qu’est ce phénomène : ce phénomène qui remplit cette place, les rues avoisinantes et les places avoisinantes, cela s’appelle la révolution citoyenne, qui est commencée ! Nous avons, nous, appelé à cette mobilisation comme nous l’avions fait avant à la Bastille, et comme nous le ferons encore à Marseille dans quelques jours. C’est une même marche, et nous vérifions, ici, là, qu’à notre appel vous répondez. Car nous savons que demain vous aurez déjà fait cette répétition générale, et que si c’est moi qui suis élu, lorsque je vous appellerai, vous y serez ! Et qui que ce soit qui soit élu en définitive, rien ne fera rentrer dans son lit le fleuve qui est en train de déborder ! (…) Nous voulons que soit élue une Assemblée constituante, dont le premier rôle sera de redéfinir la règle de vie commune. »

Notre force, c’est que nous ne lisons pas les textes écrits par d’autres. Dans les années 30, Orwell disait des intellectuels qui accompagnèrent majoritairement l’essor des totalitarismes qu’ils avaient « l’esprit réduit à un gramophone ». Cette formule s’applique à merveille aux crânes d’œufs qui recrachent les exigences des financiers, récitant les traités européens et autres éléments de langage vendus par Stéphane Fouks et ses communicants. Orwell s’étonnait de leur indécence, rendue possible par leur totale insensibilité à la part de bonheur et d’humanité que recèle la vie des petites gens, aussi dure soit-elle, et par leur ignorance presque complète des vies concrètes que leurs raisonnements abstraits venaient à briser. Les gramophones de notre époque ajoutent à l’intransigeance à laquelle peut conduire l’abstraction de leur pensée le cynisme caractéristique de l’idéologie libérale. Pour eux les discours ne sont jamais vrais. Ils ne font qu’habiller les égoïsmes individuels qui sont pour eux le seul fondement de la vie en société. C’est pourquoi, non content de s’écouter parler, ils n’entendent pas ce que nous disons.

Mais nous, nous prenons au sérieux ce que nous disons. Nous pesons souvent nos mots. Nous les pensons toujours. Plus important encore, le grand nombre de ceux qui sont là les entendent et les comprennent. Des milliers de consciences libres ont donc adhéré à cette idée que la présidentielle était une répétition générale de la révolution citoyenne pour une Sixième République. Ces gens n’ont pas disparu le 6 mai 2012. A la différence du système médiatique, ils n’ont pas une mémoire de poisson rouge. Ils comprendront donc qu’en appelant au 5 mai nous tenons la promesse que nous leur avons faite à la présidentielle. Et qu’après un an moins un jour ils peuvent récupérer leurs chaussures de marche quand bien même ils les auraient laissées sur le bord de la route.

Les puissants voudraient tellement que cette campagne n’ait été qu’une parenthèse ! Pour eux les élections sont une procédure de recrutement un peu particulière. Une fois le poste pourvu, on peut jeter les CV à la poubelle. Le débat est clos puisque le résultat donne raison à l’élu et tort au battu. Ce dernier doit attendre la prochaine fois (il peut s’opposer pour la forme) ou se rallier. Mais avions-nous tort de vouloir la 6e parce que nous n’avons pas été élus ? Rappelons le contexte. Cahuzac n’était même pas ministre. Pourtant le candidat Hollande lui-même admettait que le système ne fonctionnait pas correctement. Ségolène Royal appelait déjà à un coup de balai. Comment Hollande le traduisit-il ? Il proposa de balayer Sarkozy (c’est un « salopard » répétait-il à son sujet selon le livre de Laurent Binet). Un coup de balayette en quelque sorte. Il prétendit qu’en élisant un « président normal », le pays retrouverait un régime normal. On l’entendit même sur le plateau de « Des paroles et des actes » vanter la « mystique » de l’élection présidentielle qui devait le transfigurer. En quoi, il ne l’a pas dit. Sans doute pas en Pépère. Mais la mystique n’a pas marché. L’alternance n’a rien réglé. Avant que n’éclate l’affaire Cahuzac, le divorce entre le peuple et le pouvoir solférinien était déjà profond. C’est que le problème n’est pas celui d’un ni même de deux hommes, Sarkozy et Cahuzac. C’est le système qui est en cause. Nous avions donc raison de vouloir la 6e République. Nous avons raison de la vouloir encore. Et disons-le aussi, les Verts avaient raison l’an dernier de nous appeler à la lutte contre la corruption. S’ils ont choisi une magistrate anti-corruption comme candidate à la présidentielle plutôt qu’une personnalité connue pour son engagement sur les questions environnementales, n’était-ce pas qu’ils pensaient nécessaire de donner un coup de balai ?

Il faut donc reprendre notre marche vers la Sixième République. C’est la seule solution réaliste. On s’est cruellement moqué de Hollande, Monsieur Bricolage avec sa boite à outils. Mais tous ceux qui proposent de rafistoler une 25e fois la Cinquième République sont autant de Messieurs Bricolage. Rien de ce qu’ils proposent ne peut empêcher l’édifice de s’effondrer. Et les égouts de remonter alors à la surface. Il est urgent d’en finir, d’assainir l’atmosphère !

Que sera la Sixième République ? Nul ne peut le dire. Il ne faut pas avoir peur de cette incertitude. C’est celle de la démocratie. La nouvelle constitution sera l’œuvre du peuple. Le but d’une constitution est justement d’en assurer la souveraineté. C’est en son nom que des décisions légitimes –enfin !- peuvent être prises. C’est donc le peuple seul qui peut édicter la règle du jeu.

Il le fera en élisant une Assemblée Constituante. C’est une procédure logique et simple. Une telle Assemblée comprend des élus de droite, de gauche, de toutes sensibilités, chacun ayant présenté devant les électeurs ses options institutionnelles. Puis la Constituante rédige un projet de constitution qui est soumis au peuple par referendum. C’est son seul objet. L’Assemblée nationale actuelle pourra donc continuer à légiférer. Ainsi les citoyens éliront leurs représentants à la Constituante sur la seule base de leurs propositions pour la Sixième République. Bien sûr les parlementaires actuels ne pourront en être membres. On ne peut siéger dans deux assemblées en même temps. J’en signale une conséquence pour Xavier Bertrand qui présente Jean-Luc Mélenchon comme un être « assoiffé de pouvoir » : Jean-Luc ne pourra pas être élu à la Constituante. Mais Xavier Bertrand non plus. Je suppose que l’image du balai devient ainsi plus concrète.

Comment le peuple exerce-t-il la souveraineté ? Le plus souvent par l’intermédiaire de ses représentants. La Constitution doit donc garantir leur responsabilité devant le peuple. La Sixième marquera là une rupture majeure avec la Cinquième. Celle-ci a voulu un président politiquement irresponsable. Cet esprit d’irresponsabilité s’est ensuite diffusé dans tout l’édifice institutionnel dont le président est la clé de voûte. De plus, le temps politique s’est accéléré depuis 1958. Le raccourcissement du mandat présidentiel en tient compte. Mais cela ne suffit pas de voter tous les cinq ans quand le contexte politique peut changer tous les ans. Heureusement des instruments pratiques et concrets existent aujourd’hui pour permettre une souveraineté populaire continue. La créativité démocratique des peuples ne s’est pas arrêtée en 1958. Je pense notamment au referendum révocatoire qui est en vigueur dans plusieurs Etats des Etats-Unis d’Amérique, en Equateur ou au Venezuela. Ce referendum permet la révocation d’un responsable politique par ceux qui l’ont élu. Qu’il s’agisse d’un président, d’un maire ou d’un parlementaire. On voit son utilité immédiate dans l’affaire Cahuzac. Désir, Hollande, Bartolone ne cessent de dire que le retour de Cahuzac à l’Assemblée est inconcevable, que le Parlement en serait souillé et la France humiliée. Mais ils ne peuvent empêcher ce qu’ils présentent eux-mêmes comme un désastre démocratique et moral. Nous sommes dans un état de droit. La loi s’applique à tous de la même manière, Cahuzac compris. Ils ne vont tout de même pas donner son nom et son adresse en espérant que quelques excités règlent le problème en lui cassant la gueule ! Il paraît déjà qu’un pharmacien aurait refusé de lui délivrer des médicaments. Je réprouve ces méthodes de salopard dignes du blocus monétaire décrété contre le peuple chypriote par le gouverneur de la Banque Centrale européenne. J’y oppose la méthode démocratique et pacifique du référendum révocatoire. Dès lors qu’un seuil donné de l’électorat le demande, une majorité des votants peut décider la révocation. Il faudrait 10 ou 20% des inscrits pour le déclencher. Pas au bout de quinze jours bien sûr. Les Vénézuéliens ont estimé qu’un tel référendum ne devait être possible qu’à partir de la mi-mandat. Ils voulaient laisser ainsi le temps à l’élu de faire ses preuves et ne pas encourager l’instabilité institutionnelle. Cela se discute. J’en étais jusqu’ici convaincu. Mais l’expérience de Cahuzac pourrait me faire préférer un délai plus court. Parfois un an suffit pour réaliser que la personne élue ne fait pas l’affaire. Quoi qu’il en soit, ce sera à la Constituante d’en décider.

Face à cette idée, que proposent les tenants de la Cinquième République ? De pleurer ou de montrer les poings si Cahuzac revient à l’Assemblée, nous l’avons vu. Mais aussi de transformer les élections locales en référendums intermédiaires. Ce n’est pas moi qui le dis. C’est la porte-parole du gouvernement elle-même sur le plateau de Mots Croisés. Elle me répond quand je défends le référendum révocatoire que les Français pourront dire leur mécontentement par rapport à Hollande à l’occasion des élections municipales. Tel quel ! J’imagine la tête des maires PS qui entendent cela en même temps que moi. Ils ont dû la maudire. Mais cette imprudence est très révélatrice. Elle rappelle qu’aucun régime ne peut contenir l’expression du peuple. Les élections locales sont donc la soupape de sécurité de celui que nous subissons. Il faut bien que le désaveu tombe sur quelqu’un ! Au final, l’irresponsabilité du président prend tous les élus en otage. Voilà le parti solférinien pris en tenaille entre un président issu de ses rangs et la floppée d’élus locaux qui constitue sa seule trame réelle dans la société. L’échec de l’un, c’est la mort de tous les autres. Quand ça tient, la dissuasion est efficace. C’est marche ou crève : tout le monde rame dans la galère. Mais quand ça craque ? Cette contradiction a miné l’UMP, elle fera demain voler le PS en éclats. Mieux vaudrait que chaque élu soit responsable de son mandat et de lui seul. Ce serait plus démocratique et rationnel. Pour cela, il faut le référendum révocatoire.

Dans la Sixième république, le principe de responsabilité devra s’appliquer partout, à tous les responsables publics, au-delà des élus. Je pense par exemple au gouverneur de la Banque de France. Il est insupportable de l’entendre se présenter comme un « chef d’entreprise » alors qu’il gère un bien public des Français. Par ailleurs, c’est à lui que revient une grande part du contrôle de la finance. C’est la Banque de France qui a accordé une licence bancaire au groupe Reyl, chargé de l’évasion fiscale de Cahuzac. Devant qui en rend-il compte ? Si ces personnages ne sont pas sous le contrôle des parlementaires eux-mêmes contrôlés par le peuple, il ne faut pas s’étonner qu’ils finissent sous la coupe de la finance. A tous les niveaux, le contrôle populaire est bien la condition du rétablissement de la souveraineté. Cela conduira aussi à mettre un terme à l’inflation des autorités indépendantes à laquelle nous avons assistée sous la Cinquième République.

Le code génétique d’une Constitution ne se trouve pas dans des livres de droit constitutionnel mais dans la situation historique où elle a vu le jour. C’est parce qu’elle répond à leurs objectifs concrets que les citoyens peuvent consentir à une loi commune. En 1958, De Gaulle instrumentalisa le sentiment qu’un régime fort était nécessaire face à la crise algérienne. En 2013, l’intérêt général le plus impérieux et le plus évident aux yeux de tous est la réponse à l’urgence écologique. Notre loi commune doit être compatible avec les équilibres de l’écosystème. C’est simple, c’est une question de vie ou de mort. Mais comment y arriver ? Bien sûr il faudra se doter de normes environnementales et les faire appliquer par des inspecteurs adaptés. Mais la 6e République ne doit pas être 1984. Nous ne sommes pas de ceux qui veulent faire prospérer d’innombrables bureaucraties chargées de contrôler les élus plutôt que de confier cette tâche au peuple. Il en est de même pour la transformation de notre modèle de production. Nous ne pouvons pas mettre un inspecteur à la relocalisation derrière chaque carcasse de quadrupède. Ce sera aux salariés eux-mêmes de s’assurer que la production est bien écologiquement soutenable. Cela implique qu’ils soient convaincus que tel est l’intérêt général, qu’ils soient formés et éduqués à tous les niveaux du système scolaire à la prise en compte des interactions avec la nature. La Sixième République aura donc son projet scolaire comme la Troisième qui confia à son école la mission de produire des citoyens capables de voter et des hommes capables de se battre sous le drapeau. Cette responsabilité nouvelle des travailleurs implique aussi les droits qui vont avec. Vous souvenez-vous des prothèses mammaires PIP ? Les travailleurs de l’entreprise se doutaient que les produits utilisés étaient dangereux. Mais ils ne pouvaient rien dire de peur de perdre leur emploi ou briser leur carrière. La Sixième République donnera donc des droits aux citoyens dans l’entreprise : avis conforme sur toutes les décisions stratégiques de l’entreprise, protection face aux licenciements… Autre raison pour laquelle les droits des salariés sont devenus essentiels en 2013 : aujourd’hui 90% de la population du pays est salariée.

La Constitution de la Sixième république doit ensuite garantir la souveraineté du peuple face à toutes les menaces. En 1958, il s’agissait principalement du risque d’invasion étrangère. Le président de la République fut fait chef des armées, et son élection au suffrage universel lui donna la légitimité d’appuyer sur le bouton nucléaire. Mais aujourd’hui, il faut aussi faire face à des menaces nouvelles. Le poids du secteur bancaire en est une. On a beaucoup glosé sur Chypre et ses actifs bancaires huit fois supérieurs à la richesse du pays. Mais en France les banques pèsent quatre fois le PIB. Une défaillance bancaire emporterait le budget de l’Etat. Il faut donc un chapitre de la Constitution chargé de protéger la société et organiser ses relations avec les banques : rôle d’une Banque de France replacée sous contrôle démocratique, séparation des activités bancaires (contrairement à la loi Moscovici qui porte frauduleusement ce nom), mécanismes démocratiques et transparents de garantie bancaire et de faillite ordonnée…

Faut-il faire la liste de tout ce qui a changé depuis 1958 ? Le paysage médiatique par exemple. Il y avait alors sur le sol national trois chaînes de radio et une chaîne de télévision, toutes publiques. C’est trois fois moins qu’en Corée du Nord aujourd’hui. Un ministère assurait le contrôle de ces chaînes. Aujourd’hui le monde médiatique français n’a plus rien à voir. Comment faire en sorte qu’il assure le droit à une information la plus complète, pluraliste et sérieuse possible des citoyens ? C’est un enjeu démocratique essentiel que la Constitution nouvelle doit prendre en charge. En 1958, il n’y avait pas Internet. La Sixième République innovera en étant la première à inscrire la neutralité des réseaux comme un principe constitutionnel. En 1958, il n’y avait pas comme aujourd’hui une majorité de femmes qui travaillent et ont aussi gagné la maîtrise de leur corps. La Sixième République sera donc intégralement paritaire.

En 1958, il n’y avait pas non plus l’Union Européenne. Le lien de notre Constitution avec les textes de l’UE a fait l’objet de nombreux bricolages sous l’égide du Conseil Constitutionnel. Je propose d’adopter une règle simple tirée de la Constitution irlandaise : tout transfert de souveraineté ne pourra être décidé que par referendum. Ainsi, nous éviterons la forfaiture du traité de Lisbonne, qui donna à l’oligarchie ce goût de revanche proportionnel à la frousse subie au soir de la victoire du « non » en 2005. Cette disposition constitutionnelle aura aussi l’avantage de renforcer la place de la France en Europe. Aucun traité ne pourra méconnaître les exigences du peuple français. Regardez comment les Allemands imposent plus facilement leurs vues du fait que tous les plans de sauvegarde doivent passer devant le Bundestag. C’est comme cela aussi que le plan chypriote est devenu un plan allemand : le Parlement chypriote n’a pas eu le droit de le voter tandis que le Parlement allemand aura à le faire.

Oui bien sûr la Sixième République doit aussi être parlementaire. Car nous savons qu’un collectif est plus intelligent qu’une personne seule et que seule la publicité des débats permet d’impliquer le peuple. Mais ne cherchez pas cette Constitution dans un livre. Elle n’a pas de modèle car elle répond à des défis nouveaux. Elle sera aussi innovante que la constitution de Bolivie ou d’Equateur. C’est nous tous qui l’écrirons. Cela commence le 5 mai prochain avec ce que vous mettrez sur votre pancarte. 

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Le Parti de Gauche salue le triomphe exemplaire de l’égalité des droits en Uruguay

71 voix pour sur 92 votants. Le vote est sans appel. Il est historique.

L’Uruguay est devenu ce mercredi 10 avril le deuxième Etat latino-américain (après l’Argentine) et le douzième Etat du Monde à adopter une loi nationale ouvrant le droit au mariage à toutes et à tous.

Le projet de loi, venu du collectif citoyen des « Moutons noirs » et soutenu par le gouvernement du Frente Amplio et son président José Mujica permet non seulement aux conjoints de se marier quel que soit leur genre mais aussi de reconnaître la filiation fondé sur l’engagement avec transmission du nom des deux parents pour enfants nés dans le cadre d’un mariage entre personnes homosexuelles ainsi que le droit pour les couples homosexuels d’adopter ensemble des enfants.

Il consacre donc aussi l’égalité des droits pour les enfants de couples homosexuels et le droit des enfants en attente d’adoption à être élevés par des parents aimants quel que soit leur sexe.

A l’heure où, en France, le Sénat vient juste d’adopter en première lecture le projet de loi « a minima » sur le mariage et l’adoption homoparentale qui avance à grand peine dans la navette parlementaire en laissant le temps de se déployer à diverses manifestations d’homophobie dans le pays, la démonstration de volonté politique et de détermination de la gauche en Uruguay fait exemple.

Nous félicitons le Frente Amplio et le Parlement uruguayen pour ce vote historique.

Le Cri du Peuple • « Nouveau pacte majoritaire » ? Chiche. Rendez-vous le 5 mai !

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Ainsi donc, depuis son intervention vendredi dernier, nous avons retenu de Jean-Luc Mélenchon que le Front de Gauche met à disposition de celles et ceux qui le veulent une marche citoyenne pour conquérir la 6e République. Moi-même j’en ai fait l’écho de manière discrète (permettez que je manie un tant soit peu l’autodérision). Mais Jean-Luc concluait aussi son propos en rappelant que les conditions existent, dans notre pays, pour mener une autre politique que celle de l’austérité et du renoncement face à l’oligarchie. Il a même précisé qu’une majorité politique existe à l’Assemblée comme au Sénat pour ce faire.

J’ai contribué à occulter cet aspect, pourtant majeur, de son propos. A savoir que les conditions politiques existent pour permettre que la volonté populaire, que nous entendons aider à faire émerger dans le débat, soit traduite en actes le lendemain. C’est à cette aune qu’il faut lire les récentes déclarations de ténors socialistes tels que Marie-Noëlle Lienemann ou Emmanuel Maurel. Les deux ont appelé à un « nouveau pacte majoritaire » au sein de la gauche. Une démarche que soutient un député qui m’est cher :

@nathanaeluhl Je soutiens l’idée du nouveau pacte majoritaire
— Razzy Hammadi (@RHammadi) 12 avril 2013

Les analyses des animateurs de l’association (le mot est important) Maintenant la gauche rejoignent celle d’Arnaud Montebourg. « Le sérieux budgétaire, s’il tue la croissance, n’est plus sérieux », a assuré mardi, le ministre du Redressement productif, qui veut en finir avec l’austérité. Marie-Noëlle Lienemann a été particulièrement claire :

La majorité qui a fait François Hollande président de la République doit pouvoir avoir des convergences pour un nouveau pacte majoritaire pour qu’on reparte sur un nouveau pied car, sinon, ça risque d’être et l’enlisement économique et social et l’enlisement politique.

Ainsi donc, même au sein du parti solférinien, des voix se lèvent pour condamner la politique attentatoire aux intérêts du peuple que mène le gouvernement. En effet, après Montebourg, c’est l’ancien héraut de feu la gauche du PS qui a renchéri, quoique d’une manière plus feutrée : « Je fais partie de ceux qui considèrent que cette politique menée par la droite allemande va conduire l’Europe dans une impasse », a en effet soutenu mercredi matin sur BFMTV Benoît Hamon. Selon lui, cette politique est « incapable de proposer autre chose que des sacrifices qui va aboutir sur plus de chômage et de pauvreté ». Sous le vocable « politique menée par la droite allemande », il faut bien comprendre qu’il parle du binôme Hollande-Ayrault. Ce dernier ne s’y est pas trompé qui a violemment recadré l’ensemble des voix discordantes.

(Photo : Stéphane Burlot)

A en croire Emmanuel Maurel, ces voix sont de moins en moins rares. Je lui laisse donc la parole :

Je constate que de plus en plus de voix s’élèvent dans la majorité pour dire que (l’austérité) n’est pas forcément l’alpha et l’oméga de la politique économique. Je me réjouis de constater que la quasi totalité des socialistes aujourd’hui reconnaissent que l’austérité en Europe nous mène tout droit à la catastrophe. (…) On doit tirer aujourd’hui les conclusions politiques de ces critiques, de cette nouvelle donne, et traduire concrètement dans la politique nationale cette inflexion que l’on souhaite au niveau européen. Au moment où on s’apprête à fêter le premier anniversaire de l’élection de François Hollande, il est nécessaire de passer à une nouvelle étape en termes de politique économique et sociale. Je souhaite aussi une nouvelle étape dans l’organisation de la majorité.

Je ne veux pas tirer la couverture à nous autres, front de gauchistes, mais ces propos sont-ils opposés, différents même, de ceux tenus par Mélenchon quand il dit qu’il y a une majorité pour mener une autre politique ? Pour ma part, je considère qu’Emmanuel, que j’ai connu (pas de près) il y a quelques années, et Marie-Noëlle ont saisi la perche que nous leur tendions il y a une semaine.

Déjà, à l’époque,; nous défendions ensemble la 6e République

Certes, ami lecteur (genre neutre), tu vas me répondre que, depuis, ils ont voté l’ANI. Je fais partie de ceux qui, à l’instar de Marie-Georges Buffet et Pierre Laurent, saluent le fait qu’ils n’aient pas voté pour l’ANI. Dans les conditions de brutalité du débat, brutalité résumée par Bruno Le Roux en « personne n’est obligé d’être membre du groupe PS », c’est déjà un acte de courage. A présent, après la réponse verte adressée par Ayrault aux doléances des amis de Maintenant la gauche, il n’est guère utile que de laisser la réponse à Marie-Georges Buffet :

J’ai envie de dire à ces hommes et ses femmes qui sont à la gauche du PS, qui ont envie que le PS retrouve une politique réellement de gauche et non pas une politique à la Sarkozy-Merkel, j’ai envie de leur dire, rejoignez-nous ! Je ne leur demande pas de quitter le PS, chacun est attaché à son parti c’est tout à fait normal, mais venez à la manifestation du 5 mai ! Soyez du bon côté de la barricade, rejoignez-nous !

Allez, les ami-e-s, nous vous pensons sincères. Allons ensemble au débat et prenons la rue pour faire entendre la voix de la classe ouvrière, pour faire entendre le cri du peuple.

« Le Monde » cache la vérité à mon sujet !

Pourquoi le journal « Le Monde », dans son édition avec vente forcée du supplément du week end, cache-t-il à ses lecteurs l’existence de ma maison de campagne dans le Loiret ?

Méprise-t-il ce département ? Faut-il avoir une maison à Valloris plutôt qu’à Montargis pour être digne du grand journal de révérences ?

Au lieu d’inventer que j’ai refusé de publier mon patrimoine en début de semaine alors qu’il est public depuis un an, au lieu de m’attribuer une humeur joyeuse que je n’ai jamais exprimée ou une volonté que je n’ai jamais eue de dire « tous pourris sauf moi », le journal « Le Monde » ferait mieux de reconnaître toute ma dignité de propriétaire.

Et de se souvenir que même dans la volonté de nuire il faut un certain professionnalisme.

En attendant la publication du patrimoine des responsables de la rédaction du Monde qui permette peut-être de comprendre pourquoi c’est dans Mediapart qu’il faut aller chercher les informations gênantes pour les puissants.

Soirée solidarité • Avec le peuple du Honduras en résistance !

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Evasion fiscale • au Québec aussi il faut un coup de balai!

Le débat sur l’évasion fiscale qui a actuellement lieu en Francere jaillit à son tour dans l’actualité politique du Québec.

En effet, les deux députés du parti de gauche Québec Solidaire (Amir KHADIR et Françoise DAVID) viennent de déposer une motion demandant «que l’Assemblée nationale exige des partis présents à l’Assemblée de s’engager à démettre de leurs fonctions tout député ou ministre ayant un compte dans un paradis fiscal ou une juridiction de complaisance où règne le secret bancaire».

Cette motion a été rejetée par le gouvernement du Parti Québécois (centre gauche social libéral) et les partis de droite (Coalition Avenir Québec et Parti Libéral du Québec). Une fois encore les partis libéraux et sociaux libéraux sont unis pour protéger les intérêts de l’oligarchie !

Cette motion constitue l’une des premières propositions de Québec Solidaire sur l’évasion fiscale ; d’autres propositions suivront. Au Québec comme en France, l’évasion fiscale gangrène les finances publiques. Ce débat intervient au moment même où le gouvernement mène une politique d’austérité pour atteindre son objectif absurde de déficit zéro : coupes sombres dans les budgets de l’aide sociale et de la petite enfance, remise en cause du gel des frais de scolarité à l’Université.

A noter que l’actualité Québécoise récente a été marquée par des scandales à répétition mêlant politique et milieux financiers : corruption dans l’attribution des marchés de construction, permis d’exploration des gisements pétroliers et gaziers de l’ile d’Anticosti bradés à vil prix par la société publique Hydro – Québéc à des compagnies privées,…

Au Québec comme en France, un coup de balai est nécessaire !

Décentralisation • Acte III : La République à la découpe

Marylise Lebranchu a présenté ce mercredi la nouvelle mouture du projet de décentralisation. Le projet initial est tronçonné en trois projets dans le but clairement avoué de diviser les oppositions au texte. Cette méthode est un artifice visant à rendre le projet toujours plus opaque et moins lisible pour les citoyens qui sont résolument tenus à l’écart de tout débat sur ce sujet pourtant crucial de l’organisation territoriale de notre pays.

Le premier volet qui met en place les métropoles et la Conférence territoriale de l’action publique contient en germe le projet d’acte III tout entier. Il vise à renforcer le pouvoir des baronnies locales, et est un pas de plus dans la logique de compétition entre les territoires et d’orientation libérale-productiviste. La mise en place des métropoles accentuera la course à la compétitivité des territoires, et éloignera toujours plus les choix politiques des citoyens en centralisant la décision locale qui sera aux mains d’exécutifs non élus au suffrage direct.

Le 7 avril, les citoyens alsaciens ont refusé le projet de fusion des deux départements et de la Région Alsace en une collectivité unique qui aurait signé le début du démantèlement de la République. C’est l’esprit de l’acte III réaffirmé dans ce projet de loi que les alsaciens ont repoussé.

Le Parti de Gauche appelle le gouvernement à entendre ce rappel de l’attachement des citoyens à l’égalité républicaine et retirer son projet de loi. Pour définir l’organisation territoriale de notre pays, c’est Acte III ou 6e République. Nous avons choisi.

Fessenheim : Une erreur historique

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Mercredi 10 Avril 2013 le Conseil d’État a rejeté le référé de 3 associations écologistes visant à empêcher les travaux demandés par l’ASN et prévus par EDF sur le réacteur n°1 de la centrale de Fessenheim. L’engagement de ces travaux était la condition indispensable pour que l’ASN autorise EDF à poursuivre l’exploitation de la centrale au delà de 2012.

Pour le Parti de Gauche, à la vue des risques connus qui menacent la centrale de Fessenheim et de la présence en particulier de micro-fissures sur les parois des réacteurs de la centrale, ces travaux ne seront jamais suffisants pour garantir une pleine sécurité de la plus vieille centrale de France (34 ans). La promesse de François Hollande d’une fermeture de Fessenhein en 2016 n’engage que ceux qui le croit. Qui pourrait croire que des investissements pour renforcer le radier à hauteur de 20 à 30 millions d’euros engageraient une fermeture « fin 2016- début 2017 » ?

De plus ces travaux ne garantiront pas le renforcement de la sécurité. Les mesures de renforcement du radier ne permettront qu’un faible gain de temps en cas de fusion du cœur de réacteur avant que la nappe phréatique rhénane ne soit atteinte et rendue impropre à la consommation pour les quelques 6 millions d’habitants de la région. Ces travaux et leurs conditions de réalisation risquent par ailleurs de déstabiliser aussi bien le radier existant que les superstructures et d’aggraver les détérioration déjà constatées. Ils représentent donc une mise en danger supplémentaire, d’autant plus que rien n’ est prévu pour renforcer les parois latérales de la centrale. Le risque très sérieux d’une rupture de la digue du grand canal d’Alsace qui surplombe de 9m la centrale n’est même pas pris en compte.

La centrale de Fessenheim est obsolète et aurait du fermer dès la fin 2012 comme s’y était engagé François Hollande. Elle ne représente que 2% de la production nationale d’électricité.

Il s’agit d’une erreur historique. C’est au pouvoir politique de prendre les choses en main et d’arrêter cette folle course vers l’abîme ! En plein débat national sur la transition énergétique, la question du nucléaire est la seule question qui ne sera pas évoquée, la décision de conserver 50% de nucléaire dans le mix énergétique en 2025 étant déjà prise. Dans ce domaine comme dans d’autres le gouvernement PS-EELV poursuit la même politique que ses prédécesseurs et la promesse de redonner la parole aux citoyens dans ce domaine n’aura pas lieu.

Fessenheim

Après les rapports de la commission de dialogue, une seule issue : l’abandon du projet !

2012-11-17-manif-contre-aeroport-nantes-nddl_17nov12_001_01Crédit photo photosdegauche.fr (stef.burlot)

La commission de dialogue et les commissions scientifiques ont rendu leurs rapports sur le projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes. De nombreux arguments portés depuis des années par les opposants sont de fait validés par ces commissions.

Il en est ainsi des mesures de compensation pour la destruction des zones humides, qui constituent la majorité des terres concernées, que le rapport demande de revoir. Même remise en cause pour l’emprise au sol du projet actuel, signifiant la destruction de nombreuses terres agricoles et pour les conséquences sur de possibles inondations mal évaluées dans le projet actuel. La saturation de Nantes-Atlantique est également démentie et l’indécision sur l’avenir de la piste de Nantes Atlantique, avec son impact sur le devenir même du site d’Airbus à Bouguenais y est expressément mentionnée. En outre, quelques points risquent de décevoir certains soutiens des porteurs du projet: Ce sont le report sine die de l’accès par la ligne de tram-train qui était pourtant liée au projet, l’impossibilité de chiffrer les espaces libérables Sud Loire, ou encore la nébuleuse où se sont fondus les milliers emplois fixes allègrement claironnés précédemment.

En résumé, ce rapport confirme que le projet d’aéroport de Notre Dame des landes est inutile et absurde, auréolé du flou le plus total quant à ses coûts sociaux, écologiques, financiers, en contradiction avec l’intérêt public.

La prise en compte de ces remarques et préconisations aurait dû conduire le gouvernement à renoncer à ce projet dispendieux. A ce stade il n’en est rien, le Premier Ministre affirmant même sa volonté de poursuivre Notre Dame des Landes en tenant compte des demandes exprimées dans les trois rapports, ce qui conduirait à augmenter considérablement le coût du projet, et restreindre les recettes du concessionnaire Vinci, diminuant de fait les hypothétiques montants financiers liés aux retours à meilleure fortune pour la Collectivité publique.

Pour nous, organisations membres du Front de Gauche 44, la seule issue possible à ce projet – qui a déjà trop coûté aux collectivités y compris pour la répression et pour la communication – est son abandon pur et simple.

Nous exigeons du gouvernement qu’il annonce le report sine die des travaux et des expulsions.

L’étude d’autres possibilités, à commencer par l’éventuelle optimisation de l’aéroport de Nantes Atlantique, l’exploitation des lignes de train, la mise en réseau des nombreux aéroports de l’Ouest, permettra de répondre aux besoins de l’Ouest de la France.
Ce n’est pas dans le siphonage des fonds publics au services d’intérêts privés mais bien dans la relocalisation des activités, le maintien d’une agriculture locale et durable au service de réels besoins collectifs que se trouvent les réponses aux crises économiques, sociales et écologiques que nous traversons.

L’opération « Sème ta Zad » du 13 avril prochain, la Chaîne Humaine du 11 mai et le Grand Rassemblement des 3 et 4 août, deviennent désormais des rendez-vous majeurs pour imposer l’arrêt du projet et affirmer qu’un autre développement est possible.

Nous appelons la population locale à se mobiliser massivement et à rejoindre les collectifs unitaires afin de préparer ces événements.

Les Alternatifs 44

La Gauche Anticapitaliste 44

La Gauche Unitaire 44

La Parti de Gauche 44

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